Depuis juin 2022, la Réserve fédérale américaine (Fed) réduit la taille de son bilan en limitant le réinvestissement des tombées de dette sur son portefeuille de titres. L’ampleur des effets de ce resserrement quantitatif (QT2) dépendra notamment de la nature des acquéreurs des titres nouvellement émis.
D’après les comptes financiers de la Fed, ce sont principalement les ménages1 et les fonds monétaires qui ont renforcé leur détention2 de titres du Trésor depuis le début de QT2. Le poids des autres secteurs a peu varié à l’exception de celui des banques (qui avaient élargi leurs portefeuilles pendant QE4 entre le T3 2019 et le T1 2022) et des non-résidents, en recul. Selon les données du BEA, ce repli est exclusivement le fait du secteur officiel (banques centrales, États, fonds souverains, etc.), les investisseurs privés étrangers (assureurs, fonds de pension, banques, hedge funds) ayant, quant à eux, accru leur exposition. Deux séries complémentaires, l’une, de la SEC (Securities and Exchange Commission), sur l’exposition globale aux Treasuries (détention ferme, emprunt et positions sur dérivés) des plus grands hedge funds actifs aux États-Unis, l’autre, de la CFTC, (Commodity Futures Trading Commission) sur les positions des fonds à effet de levier sur les marchés dérivés des Treasuries (marché à terme et options) permettent d’affiner cette ventilation3. Puisque la très grande majorité des hedge funds sont domiciliés à l’étranger (principalement dans les îles Cayman), plus des trois quarts des Treasuries détenus par les hedge funds y sont logés aussi. Il semble toutefois que, depuis le début de QT2, le poids des hedge funds non-résidents parmi les créanciers du Trésor ait reculé contrairement à celui des autres investisseurs privés étrangers.
Céline Choulet