Le rebond de l’épidémie en Europe conduit la plupart des États à mettre en place de nouvelles mesures de restrictions sanitaires. Dans ce contexte délicat, la conjoncture économique en zone euro s’est légèrement améliorée ces trois derniers mois par rapport aux trois mois précédents...
Au regard des évolutions du marché obligataire et du marché actions, le cycle financier est très synchronisé au niveau mondial. Néanmoins, on constate une désynchronisation des cycles conjoncturels entre les États-Unis et la zone euro. La poussée des rendements des obligations d’État de la zone euro, dans le sillage des taux américains, ne doit pas être considérée comme un signe de bonne santé économique. Au contraire, elle intervient à un mauvais moment. On peut, a minima, s’attendre à une déclaration très ferme du Conseil des gouverneurs de la BCE, le 11 mars prochain, sur sa détermination à agir en cas de hausse persistante des rendements. Bien entendu, les marchés préféreraient une action immédiate
Récemment, plusieurs appels ont été lancés en faveur de l’annulation d’une partie de la dette publique détenue par la BCE. Une telle opération constituerait une violation du traité européen. Sur le plan économique, elle serait inutile étant donné que les intérêts versés à la BCE au titre de la dette reviennent aux États sous forme de dividendes. En outre, cela aurait un coût : la hausse des anticipations d’inflation et/ou l’augmentation de la prime de risque d’inflation entraîneraient une remontée des rendements obligataires. La nature extrême de cette mesure pourrait également saper la confiance. En réalité, du fait des taux d’intérêt très faibles les États ont beaucoup de temps devant eux pour restaurer les finances publiques
Une normalisation plus franche et pérenne de la situation économique dépendra de la pleine maîtrise de l’épidémie de Covid-19 et du retour de la confiance des agents économiques. Toutefois, l’économie de la zone euro peine à poursuivre son rattrapage, dans un contexte de restrictions sanitaires. Après une sensible amélioration conjoncturelle post-printemps 2020, la phase de rattrapage s’est depuis globalement stabilisée...
Les données préliminaires sur l’inflation dans la zone euro sont ressorties au-dessus des attentes, le taux d’inflation sous-jacente s’établissant à 1,4 % en janvier. L’inflation mensuelle est, néanmoins, négative, à -0,5 %. En raison de la pandémie de Covid-19, le bruit statistique associé aux données sur l’inflation est très élevé de sorte que ces dernières sont plus difficiles à interpréter. Les données d’enquête indiquent une hausse des prix des intrants et un allongement des délais de livraison, susceptibles d’exercer des pressions à la hausse sur l’inflation. Ces facteurs devraient disparaître dans le courant de l’année. Compte tenu du sous-emploi des ressources économiques, la remontée durable de l’inflation devrait être un processus très progressif.
Alors que les encours de crédits bancaires et le PIB évoluent traditionnellement de conserve, la crise de la Covid-19 a provoqué leur déconnexion dans la zone euro...
En Europe, le coronavirus est encore loin d’avoir dit son dernier mot. Depuis le début de l’année, de nombreux États membres de l’Union européenne ont introduit de nouvelles restrictions afin d’endiguer l’épidémie. Ces mesures (ré)apparaissent sur fond de début de campagnes de vaccination à travers le monde et l’Europe...
Opérationnel depuis le 30 octobre 2019, le tiering vise à limiter le coût du taux négatif (-0,5%) pour les banques de zone euro en exonérant de ce tribut une partie de leurs réserves excédentaires[1]. Ce dispositif exonérait les banques de la zone euro de EUR 4,3 mds en décembre 2020, leur charge résiduelle s’élevant à EUR 9,8 mds. La charge des intérêts négatifs a toutefois connu une progression continue depuis avril 2020, plus sensible durant le second trimestre 2020, en raison de la forte croissance des réserves excédentaires
Avec le rebond épidémique, le processus de rattrapage économique est enrayé en zone euro. La fin de l’année 2020 s’annonce plus difficile qu’attendu en raison des nouvelles restrictions sanitaires mises en place dans la plupart des États membres. La production industrielle reste basse au regard de son niveau d’avant-crise et les entreprises des services marchands continuent d’être en première ligne face aux restrictions. Beaucoup d’incertitudes demeurent pour le 1er semestre 2021. Dans ce contexte, la Banque centrale européenne a annoncé de nouvelles mesures de stimulus monétaire lors de sa réunion du 10 décembre tandis que le soutien budgétaire devrait se réduire progressivement.
La résurgence épidémique, dans de nombreux pays membres de la zone euro et le durcissement des restrictions sanitaires font peser une nouvelle menace sur la reprise économique, après une 1e vague de contaminations qui avait été globalement maîtrisée. Les derniers indicateurs conjoncturels pour la zone euro témoignent en effet d’un tassement de la dynamique économique...
La pandémie de Covid-19 a provoqué une baisse de l’inflation et, dans la plupart des pays de la zone euro, a accru les différences d’inflation entre les secteurs. Il faudra beaucoup de temps avant que l’activité retrouve une dynamique suffisante pour créer des tensions sur le marché du travail, condition nécessaire — en l’absence de chocs exogènes — à une hausse générale et durable de l’inflation. Il faut donc s’attendre, pour les années à venir, à ce que l’inflation oscille autour d’une tendance légèrement à la hausse. En 2021, la libération de la demande contenue — dans l’hypothèse d’un déploiement suffisamment large d’un vaccin — pourrait provoquer un rebond temporaire de l’inflation. À cet égard, la diminution de l’élasticité-prix de la demande constituera un élément-clé.
La situation macroéconomique en zone euro reste très incertaine dans un contexte de résurgence épidémique dans la plupart des États membres. La mise en place de nouvelles mesures de restriction sanitaire, bien qu’elles soient globalement moins sévères que lors de la première vague du printemps, constitue un nouveau frein à la reprise économique et au processus de rattrapage...
Le rebond de la croissance de la zone euro au T3 2020 a dépassé les attentes : +12,7% t/t contre +10,5% t/t prévu. Parmi les quatre plus grandes économies de la zone, la France enregistre le rebond le plus important suivie de l’Espagne, de l’Italie et de l’Allemagne. Ces chiffres sont spectaculaires mais ne corrigent que partiellement le choc récessif massif qui a précédé. Les PIB allemand, français et italien se situent encore 4% sous leur niveau du T4 2019, celui de l’Espagne 9%. La forte hausse du PIB français est soutenue par l’ensemble des composantes de la demande. L’hétérogénéité sectorielle reste importante et révélatrice de l’impact différencié du choc. Dans tous les pays, le rebond est largement mécanique mais pas seulement
Malgré un rebond de l’activité significatif et supérieur aux anticipations au troisième trimestre (+12,7% t/t d’après Eurostat après -11,8% au T2), la contraction annuelle du PIB demeurait encore sensible quoique moindre (-4, 3%, après-14,8% au T2). À contre-courant des évolutions macroéconomiques, l’impulsion du crédit bancaire au secteur privé (i.e. la variation annuelle du glissement annuel des encours de prêts bancaires) a très légèrement progressé en septembre 2020 (+1,0%) alors qu’elle avait continûment reculé entre mai (+1,9%) et août 2020 (+0,8%)...
La crise sanitaire de la Covid-19 constitue un choc historique pour l’économie de la zone euro. La réaction des politiques économiques a été d’ampleur et rapide, en particulier du côté de la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne (BCE). L’institution monétaire de Francfort a notamment mis en place un programme d’urgence de rachats d’actifs, le PEPP (Pandemic Emergency Purchases Programme). La BCE a augmenté l’enveloppe de ce programme qui atteint désormais EUR 1350 mds. La politique monétaire a ainsi eu depuis le mois de mars 2020 un impact important sur les taux d’intérêt à long terme, facilitant ainsi le financement des États membres de la zone euro mais également des agents économiques privés. À titre d’illustration, les spreads souverains – i.e
La situation économique de la zone euro conjoncturelle s’est nettement améliorée ces trois derniers mois par rapport aux trois mois précédents. Toutefois, cette bonne dynamique se tasse voire se retourne.
Après le rebond de l’économie plus marqué qu’attendu à la sortie du confinement, la dynamique semble moins allante. Le rattrapage reste incomplet et la fin de l’année, entourée d’incertitudes sur les fronts sanitaire et économique, devrait être marquée par un ralentissement notable de l’activité. Dans notre scénario central, le niveau du PIB ne devrait pas être atteint à l’horizon de la prévision, fin 2021. De plus, les pressions désinflationnistes s’accentuent et l’appréciation de l’euro n’arrange rien. La Banque centrale européenne reste pour l’heure patiente mais se dit prête à intervenir de nouveau. Si cette situation venait à durer, une extension des mesures monétaires d’urgence, à la fois au niveau de l’enveloppe et de la durée du programme, est à prévoir.
Au vu des derniers chiffres de l’inflation, de l’appréciation de l’euro et de la nouvelle stratégie de ciblage de l’inflation moyenne de la Réserve fédérale, les conclusions de la réunion de la BCE étaient très attendues. Sur ces trois sujets de préoccupation, le message implicite de la présidente de la BCE, lors de sa conférence de presse, était le suivant : patience ! L’inflation devrait remonter tout en restant bien en deçà de l’objectif de la banque centrale. Le taux de change de l’euro est surveillé de près et compte tenu du nombre de chantiers démarrés dans le cadre de la revue stratégique, il faudra un certain temps avant de connaître les conclusions de la BCE sur son objectif d’inflation.
Les derniers indices PMI flash ont suscité quelques inquiétudes compte tenu du fléchissement de l’indice composite pour la zone euro (de 54,9 à 51,6) et pour l’Allemagne (de 55,3 à 53,7) ainsi que d’un recul encore plus marqué pour la France (de 57,3 à 51,7)...
Les indices des directeurs d’achats (PMI) flash du mois de juillet pour la zone euro sont bien meilleurs qu’anticipé. Ce constat s’observe également par pays, la France et l’Allemagne affichant une remontée marquée des PMI. L’amélioration est très nette dans le secteur des services en zone euro, dont le PMI atteint 55,1, un plus haut depuis deux ans. L’activité dans le secteur manufacturier repasse en territoire d’expansion pour la première fois depuis janvier 2019. Rien n’est toutefois encore gagné. Si les difficultés du côté de l’offre tendent en partie à se résorber, celles du côté de la demande devraient persister. Le consommateur sera l’élément clé d’une reprise économique vigoureuse.
L’impulsion du crédit bancaire s’est légèrement redressée en mai 2020 dans la zone euro (+1,9%, après +1,5% en avril et +1,7% en mars) alors que son PIB pourrait avoir enregistré un recul historique au deuxième trimestre (-13,5% t/t contre -3,6% t/t au premier trimestre 2020), l’activité ayant été durement pénalisée par les mesures nationales de confinement. Partant d’un taux de croissance annuel à la fois dynamique et relativement stable depuis l’été 2018 (+3,5% en moyenne), les encours de crédit bancaire au secteur privé accélèrent très sensiblement depuis mars (+5,3% en mai après +4,9% en avril et +5,0% en mars)
Alors que dans les pays membres de la zone euro la 1ère vague épidémique semble avoir être maîtrisée, ces derniers font désormais face à d’importantes difficultés économiques. Si les dernières nouvelles sur le front des indicateurs avancés de l’activité font état d’un début de redressement, la route sera longue. Les pertes d’activité enregistrées au plus fort de la crise seront difficiles à absorber intégralement. Les politiques publiques sont cruciales. La probabilité est importante de voir, dans les prochains mois, une forte hausse du chômage, notamment de longue durée, et se multiplier les faillites d’entreprises. La Banque centrale européenne assure aux États des conditions de financement très avantageuses
La récession de 2020 est unique en son genre et, sur la période récente, par son ampleur. La reprise qui suivra sera tout aussi exceptionnelle. Dans un premier temps, elle devrait être particulièrement vigoureuse, tirée par l’assouplissement des mesures de confinement. En 2021, la croissance devrait être tirée par la demande. La baisse de la demande induite par le confinement a créé une épargne forcée. Si les ménages venaient à la dépenser, la consommation augmenterait considérablement. Toutefois, une détérioration significative des perspectives d’emploi signifierait que l’épargne forcée accumulée pendant le confinement se transmuterait en épargne de précaution, avec pour cortège une croissance décevante et un cercle pernicieux.
Le pire est-il derrière nous ? À court terme, c’est le message que semblent envoyer les dernières informations économiques conjoncturelles des mois de mai et juin dont nous disposons. Après avoir atteint des niveaux historiquement faibles au mois d’avril, les indicateurs d’activité ont enregistré un rebond en mai et, dans une ampleur plus importante encore, au mois de juin. Ce rebond était attendu, malgré les règles sanitaires toujours en place, compte tenu de la fin de la période de confinement dans les États membres de la zone euro. Toutefois, la situation économique reste détériorée par rapport à une situation normale (sans pandémie) [...]
La masse monétaire M3 a poursuivi son accélération en avril dans la zone euro (+8,4% en glissement annuel, après +7,5% en mars), enregistrant sa plus forte croissance annuelle depuis le début de 2009. Le rythme de progression mensuelle de l’agrégat monétaire, qui avait atteint, en mars, son niveau le plus élevé (+2,5% cvs) depuis la création de la zone euro, s’est toutefois assagi en avril (+1,2% cvs). Il demeurait néanmoins trois fois supérieur à sa tendance de long terme (+0,4% m/m)