Les investisseurs étrangers ont fortement augmenté leurs achats de titres obligataires sur le marché local chinois depuis le T2 2020. Ces achats se sont concentrés sur les obligations souveraines. Ils détiennent ainsi actuellement seulement 3% du stock total d’obligations chinoises en monnaie locale, mais 10% des obligations émises par le gouvernement central. Le stock d’obligations locales détenues par les étrangers a augmenté de RMB 120 mds par mois en moyenne entre avril 2020 et février 2021, contre +RMB 41 mds au cours des douze mois précédents. Cette dynamique s’est soudainement interrompue en mars. Elle devrait reprendre à court terme, sans toutefois retrouver les niveaux d’achats de 2020
D’après les derniers indices PMI et chiffres d’activité, le dynamisme de l’économie chinoise est resté solide au début du T2 2021, tiré notamment par le secteur exportateur. En revanche, le marché intérieur a légèrement perdu en vigueur en avril. Son activité devrait toutefois se renforcer de nouveau à court terme.
La croissance de l’économie a atteint 18,3% en glissement annuel au T1 2021, et 0,6% en glissement trimestriel corrigé des variations saisonnières (données du Bureau statistique chinois). Les derniers indicateurs d’activité, ainsi que la lecture de notre baromètre, sont fortement biaisés par de très importants effets de base entre les premiers mois de 2020 (lorsque les mesures de confinement ont stoppé l’activité) et les premiers mois de 2021.
Les exportations japonaises ont progressé de 16,1% en glissement annuel en mars 2021, après une baisse de 4,5% le mois précédent. Il s’agit de la plus forte hausse enregistrée depuis le mois de novembre 2017. Si cette bonne performance résulte en partie d’un effet de base positif - les exportations japonaises avaient été durement touchées par la pandémie lors du printemps 2020 -, elle a toutefois surpris nettement à la hausse le consensus de marché qui n’anticipait qu’une progression de 11,6%. Les ventes japonaises à l’étranger, par destination, ont augmenté dans la grande majorité des pays du monde et tout particulièrement en Chine : les exportations japonaises vers son premier partenaire commercial ont été très dynamiques le mois dernier (+37,2% en glissement annuel)
À l’issue des « deux sessions », temps fort de la vie politique chinoise, Pékin a annoncé ses objectifs économiques pour 2021 ainsi que les priorités du nouveau Plan quinquennal. En fixant pour cette année une cible de croissance simplement « supérieure à 6% », soit un taux en dessous des prévisions, les autorités signalent que le redressement de l’activité à la suite du choc de la Covid-19 est désormais moins au centre de leurs préoccupations. Elles devraient donc poursuivre le resserrement prudent de la politique monétaire et réduire progressivement les mesures de soutien budgétaire. Surtout, les autorités réaffirment leur stratégie de développement à moyen terme visant, notamment, à accroître fortement l’innovation et l’indépendance technologique de la Chine.
La forte reprise économique attendue en 2021 pourrait être fragilisée par la deuxième vague de Covid-19 et une nouvelle poussée d’inflation. Par ailleurs, le gouvernement cherche à accélérer le rythme des réformes pour soutenir la croissance à moyen terme et améliorer l’environnement des affaires. Mais la population multiplie les manifestations pour s’y opposer, notamment à l’encontre des privatisations sur lesquelles compte le gouvernement pour réduire son déficit budgétaire. Le secteur bancaire reste pour l’instant suffisamment solide pour faire face à la hausse des risques de crédit. Néanmoins, pour soutenir la reprise du crédit, une nouvelle injection de capital dans les banques publiques a déjà été prévue ainsi que la création d’un organisme de défaisance.
Après avoir enregistré une contraction de l’activité de 2,1% en 2020, le rebond de l’économie indonésienne devrait être modeste en 2021. La demande intérieure peine à redémarrer. Le moral des ménages reste bas et une recrudescence de l’épidémie pourrait fragiliser la reprise alors qu’une très faible partie de la population est vaccinée. Par ailleurs, en dépit d’une politique monétaire très expansionniste, le crédit bancaire continue de reculer. La situation financière des entreprises indonésiennes était plus fragile que celle des autres pays de l’ASEAN avant la crise de la Covid-19. Elles vont chercher à consolider leurs positions plutôt qu’à investir dans un environnement incertain. Le secteur bancaire reste solide et est en mesure de faire face à la hausse des risques de crédit.
Après une récession sévère en 2020, le rebond de la croissance en 2021-2022 sera modéré. Les principaux moteurs (consommation privée, secteur du tourisme) ont été fragilisés par la brusque rupture d’activité à partir du T2 2020, et la dynamique de la reprise reste soumise aux aléas de la situation sanitaire. Comme en 2020, les autorités profiteront des confortables marges de manœuvre dont elles disposaient avant la crise pour soutenir l’activité. À moyen et long terme, les tensions politiques, exacerbées par la crise économique, continueront de peser sur le potentiel de croissance thaïlandais.
Comme partout, le Japon enregistrera une récession historique en 2020 et la dynamique de rattrapage pourrait être ralentie par le manque de confiance des consommateurs qui pèserait sur la demande interne. Si la campagne de vaccination prend du retard par rapport, notamment, aux États-Unis, le Japon a été nettement moins affecté par la pandémie que d’autres pays. Les entreprises, face à une demande anticipée peu allante, continueraient de faire preuve de réticence dans leurs décisions d’investissement. Déjà affaiblie, la croissance potentielle du Japon pourrait pâtir de cette situation. Un durcissement des conditions de financement serait particulièrement dommageable et, dans le contexte actuel de remontée des taux d’intérêt à long terme, la Banque du Japon reste vigilante.
La lenteur de la vaccination au Japon peut s’expliquer par le fait que le pays a été moins touché par la pandémie et a donc imposé des restrictions beaucoup plus légères qu’ailleurs. Cette lenteur n’a pas empêché une amélioration du moral des chefs d’entreprises...
D’après les derniers indicateurs d’activité, le redressement de l’économie chinoise est resté dynamique sur les deux premiers mois de 2021, avec toutefois une légère perte de vigueur de la demande interne...
Au T4 2020, troisième trimestre de l’exercice budgétaire 2020/2021 qui s’achèvera le 31 mars 2021, l’Inde est officiellement sortie de récession. Le PIB réel est en hausse de 0,4% par rapport au T4 2019. La reprise a été favorisée par une augmentation des investissements publics et la reconstitution des stocks des entreprises. En revanche, la consommation des ménages – plus forte composante de la croissance – affichait encore une baisse alors que les pressions inflationnistes ont ralenti depuis le mois de novembre. L’activité dans les services restait d’ailleurs en repli de 1% alors qu’elle a accéléré dans l’agriculture, la construction et, dans une moindre mesure, l’industrie manufacturière. Les indicateurs d’activité du mois de janvier restent bien orientés
La croissance chinoise a atteint 2,3% en 2020. Le rebond de l’activité depuis mars a été rapide et s’est étendu progressivement de l’industrie aux services. L’investissement, surtout tiré par les projets d’infrastructures et immobiliers, devrait se renforcer dans le secteur manufacturier, encouragé par la solide performance des exportations. Enfin, la consommation privée, bien que toujours à la traîne, se redresse plus vivement depuis l’été. Alors que la politique budgétaire devrait continuer de soutenir la demande à court terme, les autorités monétaires réajustent leurs priorités. Les conditions de crédit commencent à être resserrées via de nouvelles normes prudentielles. Une hausse des défauts des entreprises devrait accompagner les efforts d’assainissement du secteur financier.
L’activité économique a fortement rebondi depuis le mois de juillet, tirée par une reprise dans l’industrie qui s’est étendue aux services à partir du mois d’octobre. Même si la reprise semble encore fragile, la banque centrale a révisé à la hausse ses prévisions de croissance pour l’année budgétaire 2020/2021 à -7,5%. L’année 2021/2022 devrait être marquée par un important rebond mécanique de l’activité. À défaut de pouvoir soutenir la reprise par un programme de relance budgétaire, le gouvernement s’attelle à créer un environnement favorable aux investissements afin que la croissance à moyen terme renoue avec des rythmes proches de 7%. Les dernières réformes vont dans ce sens. Cependant, leur adoption ne garantit pas leur application et encore moins leur succès.
La Malaisie a été l’un des pays d’Asie émergente les plus touchés par la crise de la Covid-19. La reprise est en cours même si le reconfinement instauré devrait la ralentir. Cependant, les finances publiques se sont fortement dégradées et le gouvernement ne semble pas engagé sur la voie d’une consolidation budgétaire. Il privilégie la relance économique et le soutien aux ménages les plus fragiles. Le ratio de dette du gouvernement devrait continuer de se dégrader et l’agence de notation Fitch a abaissé la note du souverain en décembre dernier. Les risques de refinancement sont cependant modérés car la structure de la dette reste peu risquée et le marché de la dette locale est important. Par ailleurs, la balance courante reste excédentaire et le secteur bancaire est solide.
L’épidémie de Covid-19 a été bien contenue l’an dernier et le confinement rapidement allégé. L’activité productive a vite redémarré à partir de mai, particulièrement soutenue par le solide rebond des exportations. D’ampleur modeste, le plan de soutien budgétaire a surtout reposé sur la mise en œuvre accélérée de projets d’investissement déjà planifiés. Au final, la croissance et les déséquilibres macroéconomiques n’ont été que modérément et temporairement dégradés en 2020. Il demeure néanmoins un maillon faible, lié à la vulnérabilité des banques, insuffisamment capitalisées, et à l’excès de dette des entreprises, notamment publiques. Certaines institutions pourraient s’avérer très fragilisées lorsque les mesures d’aide des autorités monétaires prendront fin en 2021.
Comparativement aux États-Unis ou aux pays européens, le Japon a jusqu’ici été relativement épargné par l’épidémie de Covid-19. Les mesures sanitaires mises en place dans le pays ont été moins strictes qu’ailleurs. La recrudescence actuelle du nombre de contaminations au Japon et chez ses principaux partenaires commerciaux pèse sur la demande finale et entraînerait une forte décélération de l’activité au T4 2020.
Le rebond de l’activité depuis mars a été rapide et s’est étendu progressivement de l’industrie aux services. L’investissement, s’il reste tiré par les projets d’infrastructures et immobiliers, commence à se renforcer dans le secteur manufacturier, encouragé par la solide performance des exportations. Enfin, la consommation privée, bien que toujours à la traîne, se redresse plus vivement depuis l’été. Alors que la politique budgétaire devrait continuer de soutenir la demande à court terme, les autorités monétaires chinoises peuvent réajuster leurs priorités et revenir à la maîtrise des risques financiers. Les conditions de crédit commencent à être resserrées via de nouvelles normes prudentielles
Comme partout, le Japon enregistrera une récession historique en 2020. Le chemin vers un rattrapage complet de l’activité perdue pourrait être plus long qu’ailleurs et la croissance devrait rester très modérée. Selon nos projections, le PIB nippon retrouverait son niveau d’avant-crise seulement à la fin de l’année 2022. La demande interne est amoindrie par la faiblesse de l’investissement des entreprises tandis que les consommateurs semblent de retour. Les exportations japonaises bénéficient pour l’heure du solide rebond économique chinois. La politique budgétaire sera toujours en première ligne en 2021 et continuerait de bénéficier du soutien essentiel de la politique monétaire menée par la Banque du Japon. Une nouvelle enveloppe budgétaire est, à ce titre, en discussion.
Le nombre de nouveaux cas confirmés de Covid-19 augmente une nouvelle fois en Corée, dépassant les 300 cas par jour en moyenne depuis mi-novembre (349 cas le 24 novembre). Le nombre journalier d’infections était resté inférieur à 100 depuis le milieu du mois de septembre. Les autorités ont déjà renforcé les mesures de distanciation sociale à deux reprises (les 19 et 24 novembre), élevant le niveau d’alerte à 2 (sur une échelle de 5) dans la région de Séoul, principal siège des infections récentes. S’il reste contenu, ce début de nouvelle vague ne devrait pas remettre en cause la reprise graduelle de la croissance entamée au T3 (+1,9% t/t après -3,2% au T2)
D’après les derniers indicateurs d’activité, le redressement de l’économie chinoise s’est encore renforcé en octobre. Sur notre baromètre, l’amélioration s’est étendue sur la période août-octobre 2020 par rapport aux trois mois précédents...
L’économie chinoise a maintenu la même dynamique en septembre qu’au cours des deux mois précédents : le redressement s’est poursuivi et renforcé. Le PIB réel a ainsi enregistré une croissance positive de 0,7% en g.a. sur les trois premiers trimestres de 2020, et de 4,9% en g.a. sur le seul T3. Les principaux secteurs ont affiché une croissance positive sur les trois premiers trimestres : de 2,3% dans le secteur primaire (contre 3,1% en 2019), de 0,9% dans le secteur secondaire (contre 5,7% en 2019) et de 0,4% dans le secteur tertiaire (contre 6,9% en 2019). Ces chiffres soulignent à la fois la solide capacité de l’économie à rebondir après le choc du T1 et la fragilité particulière du secteur des services, dont la reprise a été plus tardive et plus lente...
Le redressement de la croissance économique se poursuit. D’abord principalement tiré par le redémarrage de la production industrielle et de l’investissement, il s’est étendu au cours de l’été notamment grâce au rebond des exportations. L’activité dans les services se redresse également, mais elle reste néanmoins contrainte par la reprise encore timide de la consommation des ménages. Celle-ci semble en effet encore loin d’un retour à la normale. Le taux de chômage est rapidement reparti à la baisse après la fin du confinement, mais son recul s’accompagne d’une montée des emplois précaires et des disparités entre les individus, les moins qualifiés et les jeunes diplômés étant particulièrement fragilisés.
Une fois encore, la Corée du Sud semble mieux résister à la crise que l’ensemble des pays développés. La gestion efficace de la crise sanitaire et le soutien massif des autorités ont permis une récession moins prononcée que dans les autres pays au premier semestre 2020. Toutefois, de nouvelles mesures de distanciation sociale imposées depuis fin août et la faiblesse prolongée des exportations pèseront sur la croissance dans les prochains mois. À court-moyen terme, les fondamentaux macroéconomiques devraient rester très solides : le déficit et la dette publics resteront modérés, l’inflation maîtrisée et la vulnérabilité externe très faible.