L’inflation au Japon poursuit sa progression en se diffusant à l’ensemble des postes de l’indice des prix à la consommation. Les anticipations d’inflation demeurent ancrées autour de la cible des 2% et la hausse des prix devrait se maintenir à ce niveau à moyen terme. Nous prévoyons que la Banque du Japon (BoJ) réhausse le plafond du taux souverain à 10 ans à 1% en juillet, avant de mettre fin à sa politique de contrôle de la courbe des taux d’ici la fin 2024. Le PIB japonais a crû de 0,7% t/t au 1er trimestre (+2,7% en rythme annualisé), principalement soutenu par la consommation des ménages et l’investissement non-résidentiel. Le retour des touristes étrangers (+71% t/t au T1) a également permis à l’activité de rebondir après deux trimestres décevants
Hormis le fait d’être situés en Asie du Sud, le Sri Lanka, le Pakistan et le Bangladesh ont comme point en commun d’être très vulnérables aux chocs exogènes, notamment ceux liés au cycle des matières premières et au changement climatique. L’épidémie de Covid-19 et la très forte hausse des prix des matières premières en 2021 et 2022 ont ainsi aggravé les déséquilibres macroéconomiques de ces pays, dont les finances publiques et les comptes extérieurs étaient déjà fragiles. Ainsi, le Sri Lanka a fait défaut sur sa dette extérieure en 2022. Ce n’est pas encore le cas du Pakistan, même si le risque est très élevé. Quant au Bangladesh, il a beaucoup mieux résisté aux chocs que ses deux voisins et devrait échapper au défaut.
La croissance du PIB réel a progressé au cours des deux derniers trimestres au Japon, mais évolue encore légèrement sous les niveaux de 2019. Un ralentissement de l’activité est toutefois attendu à partir du deuxième trimestre et jusqu’à la fin de l’année 2023.
Le rebond post-Covid de l’activité chinoise s’essouffle avec une étonnante rapidité. Les indicateurs conjoncturels pour le mois de mai 2023 témoignent d’un ralentissement de l’ensemble des composantes de la demande.
Selon l’Organisation des Nations Unies, la population indienne aurait dépassé celle de la Chine en avril. Cette forte croissance de la population est perçue comme un atout considérable pour l’économie. Cependant, le niveau très élevé du chômage des jeunes est une source d’inquiétude et certains redoutent que l’avantage démographique de l’Inde ne soit en réalité un risque social en devenir.
De légers signes de redressement de l’activité dans le secteur de l‘immobilier et celui de la construction sont apparus après la levée des restrictions sanitaires en décembre 2022 et grâce aux mesures de soutien prises par les autorités. Cependant, les espoirs d’une amélioration durable sont vite retombés.
Le 14 mai dernier, les élections législatives se sont tenues en Thaïlande, permettant de renouveler les 500 membres de la chambre des représentants. L’ensemble des partis dits « démocratiques » ont vraisemblablement remporté plus de 300 sièges.
La croissance japonaise a retrouvé des couleurs au T1 2023, affichant une progression de +0,4% t/t. Néanmoins, ce rebond est à relativiser car il fait suite à deux trimestres décevants (-0,2% t/t au T3 2022 et 0,0% t/t au T4). Le PIB japonais reste ainsi au même niveau qu’au T2 2022.
Au vu des indicateurs conjoncturels pour le mois d’avril 2023, le redressement de la croissance économique chinoise s’essouffle rapidement. Certes, l’abandon encore récent de toutes les restrictions sanitaires (décembre 2022) et les effets de rattrapage post-Covid continuent de soutenir la demande des ménages. En revanche, l’activité liée aux autres composantes de la demande tourne au ralenti.
Les dynamiques inflationnistes actuelles pourraient encourager la BoJ à réévaluer sa politique de contrôle de la courbe des taux d’intérêt, voire à entamer un resserrement monétaire, même si le moment et l’ampleur de l’ajustement sont difficiles à prévoir, et pourrait intervenir au-delà de 2023
Au T1 2023, la croissance économique chinoise s’est établie à +2,2% en rythme trimestriel (contre +0,6% au T4 2022) et +4,5% en glissement annuel (contre +2,9% au trimestre précédent). L’activité a rapidement rebondi après l’abandon, en décembre dernier, de l’ensemble des restrictions sanitaires. Le taux de croissance en glissement annuel devrait encore se renforcer au T2 2023.
Un rebond de l’activité japonaise est attendu au premier trimestre 2023, en lien avec l’amélioration des enquêtes de confiance auprès des entreprises et des ménages. L’indice PMI composite est repassé en janvier au-dessus du seuil d’expansion et a poursuivi sa progression modérée, atteignant 52,9 en mars. La confiance des ménages – au plus haut depuis un an – a, elle aussi, repris quelques couleurs en mars.
La croissance économique chinoise ré-accélère depuis fin janvier, tirée principalement par les services et la consommation des ménages. Le redressement de l’activité du secteur manufacturier est plus modéré. Dans l’immobilier, la crise s’atténue. Ces améliorations vont se poursuivre à court terme. Les freins à la croissance restent néanmoins importants ; ils découlent de l’affaiblissement de la demande mondiale et des tensions géopolitiques, des difficultés financières des promoteurs immobiliers ainsi que des collectivités locales et de leurs véhicules de financement. Au-delà, c’est la question d’une perte de confiance durable du secteur privé chinois qui se pose.
La croissance économique a ralenti en 2022 mais elle reste solide. Les perspectives pour l’année 2023/2024 sont favorables même si la croissance devrait décélérer d’environ 1 point de pourcentage. À court terme, les principaux risques sur l’activité sont liés à la hausse des prix qui pourrait contraindre la banque centrale à durcir davantage sa politique monétaire. La survenue du phénomène météorologique El Niño pourrait également constituer un facteur négatif. En dépit du ralentissement de la croissance et de la hausse des taux d’intérêt (48% des crédits sont à taux variables), les banques et les entreprises restent bien plus solides qu’à la fin de l’année 2019
Au cours des douze derniers mois, la situation économique du Pakistan s’est très sensiblement dégradée. Confronté à une crise de balance des paiements, le gouvernement a dû prendre d’importantes mesures pour tenter de contenir la baisse des réserves de change et répondre aux exigences du FMI afin de recevoir les fonds indispensables pour ne pas faire défaut sur sa dette extérieure. Les restrictions sur les importations, la forte hausse des taux directeurs, la dépréciation de la roupie et la réduction drastique des dépenses budgétaires ont lourdement pesé sur la croissance et provoqué une très forte hausse des pressions inflationnistes. Depuis février 2023, la position extérieure s’est améliorée très légèrement
La croissance coréenne a marqué le pas au dernier trimestre 2022. Le ralentissement devrait se poursuivre en 2023. Les exportations souffriront du ralentissement de la demande mondiale, tandis que la demande interne sera pénalisée par la hausse des taux d’intérêt et la persistance de l’inflation. Les risques d’instabilité financière restent limités, mais ont augmenté au cours des derniers mois. La dette des ménages est élevée, à près de 110% du PIB, et les ménages sont largement exposés à une hausse des taux d’intérêt. 76% des prêts aux ménages étant toujours contractés à taux variable. Les risques de crédit potentiels seraient toutefois limités aux ménages les plus vulnérables.
L’activité économique en Chine a rebondi dès la fin janvier, tirée principalement par les services et la consommation des ménages. Dans l’immobilier et la construction, la crise s’est atténuée. Dans le secteur manufacturier, le redressement de la croissance est resté modéré, freiné par le recul de la production automobile et l’affaiblissement des exportations. Le regain de dynamisme de l’économie va se poursuivre à court terme. Cependant, les risques baissiers sur la croissance restent multiples et importants.
Face à une inflation inquiétante, le nouveau gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Kazuo Ueda, n’aura aucun répit. Si l’augmentation des prix devrait décélérer au premier trimestre 2023 grâce aux subventions gouvernementales sur l’énergie, l’inflation sous-jacente a poursuivi sa hausse cet hiver. La dynamique des prix complique la capacité de la BoJ à maintenir inchangée sa politique de contrôle des taux d’intérêt, même si les rendements obligataires se sont retranchés à la suite de l’épisode de faillites bancaires aux États-Unis. L’économie japonaise a stagné au dernier trimestre 2022, certes soutenue par le commerce extérieur et par la consommation privée, mais freinée par l’investissement public et privé
L’activité japonaise a marqué le pas en janvier. Le Nouvel An chinois le 22 janvier a pu contribuer à la chute importante de la production industrielle, qui s’est contractée de 5,3% m/m.
Les indicateurs économiques pour les deux premiers mois de l’année 2023 attestent du rebond de l’activité chinoise après l’abandon de la politique zéro Covid début décembre 2022 et la fin des perturbations causées par la flambée du nombre de cas de contaminations en décembre-janvier.
Les enquêtes auprès des entreprise japonaises évoluant dans les services (PMI services, Economy Watchers survey) offrent peu de visibilité, oscillant depuis plusieurs mois entre hausse et baisse.
En Chine, les indices PMI publiés par le Bureau Statistique le 31 janvier et les récents indicateurs de mobilité mettent en évidence un rebond plus rapide qu’espéré de la demande intérieure, suite à l’abandon de la politique zéro Covid et la réouverture du pays. Cette dynamique devrait se renforcer dans les prochains mois si le reflux de la vague épidémique se confirme. Notre prévision de croissance pour 2023 est maintenant légèrement supérieure à 5%, contre 3% en 2022.
Malgré quelques ajustements sur ses programmes de prêts, la Banque du Japon (BoJ) a maintenu sa politique monétaire inchangée lors de la réunion du 18 janvier. La pression sur les taux obligataires reste toutefois élevée, et l’inflation progresse toujours. À 4,0% a/a en décembre, la hausse de l’IPC était la plus forte depuis plus de quarante ans (décembre 1981), tandis que la mesure sous-jacente suivie par la BoJ (hors énergie uniquement) accélère même plus fortement (4,1% a/a).
Au T4 2022, la croissance économique chinoise a ralenti à 2,9% en glissement annuel (g.a.), contre 3,9% au T3. En glissement trimestriel, l’activité a stagné. Notre baromètre ci-dessous illustre l’affaiblissement généralisé de l’activité au cours du dernier trimestre 2022.
L’abandon soudain et mal préparé de la politique zéro Covid début décembre 2022 a plongé la Chine dans de nouvelles turbulences. La forte vague épidémique a gêné la production du secteur manufacturier et retardé, une nouvelle fois, le redressement de la consommation privée et de l’activité dans les services. Toutefois, en supposant un reflux de l’épidémie à partir de février 2023, la demande intérieure devrait enfin rebondir, aidée par des mesures supplémentaires de soutien monétaire et budgétaire. En revanche, les exportations devraient rester pénalisées par la faiblesse de la demande mondiale. Alors que l’excédent courant devrait se réduire en 2023, l’évolution des flux de capitaux est plus incertaine.