Le rebond de l’activité économique observé en début d’année, après l’abandon de la politique zéro Covid, s’est essoufflé dès le printemps 2023. Notre baromètre ci-dessous témoigne de cet affaiblissement. Le moteur exportateur s’est enrayé en raison de la faiblesse de la demande mondiale et des tensions avec les États-Unis. La crise du secteur immobilier s’est poursuivie et les défauts de paiement de promoteurs se sont multipliés. L’importante perte de confiance des ménages (inquiets face à la crise immobilière et à la dégradation des perspectives d’emploi des jeunes actifs) et des investisseurs privés (découragés par la détérioration de l’environnement international et par les incertitudes pesant sur le cadre réglementaire de nombreux secteurs d’activité) a également continué de freiner la demande intérieure.
Les autorités ont répondu au ralentissement de la croissance par un assouplissement progressif de la politique économique au cours de l’été. En particulier, la banque centrale a réduit les taux d’intérêt directeurs et les coefficients de réserves obligatoires, et les conditions d’octroi des prêts hypothécaires et d’achats de biens immobiliers ont été assouplies. Le gouvernement central a prorogé quelques aides fiscales destinées aux PME et aux ménages, et demandé aux collectivités locales d’accélérer leurs émissions obligataires afin de financer de nouvelles dépenses et investissements publics.
Les autorités sont restées prudentes, leur marge de manœuvre étant contrainte, notamment, par l’excès de dette de l’économie et la fragilité financière des collectivités locales. Les mesures de relance semblent toutefois commencer à porter leurs fruits. Au mois d’août, la croissance de l’activité dans les services s’est renforcée légèrement à +6,8% en glissement annuel (contre 5,7% en juillet), soutenue par la reprise des ventes au détail (+4,5% en g.a. en volume contre 2,8% en juillet). L’inflation des prix à la consommation est revenue en territoire positif (+0,3% en g.a. en août). La croissance de la production industrielle s’est, elle aussi, redressée (+4,5% en g.a. en août contre 3,7% en juillet).
En revanche, le secteur immobilier ne montre aucun signe de reprise. Les volumes de transactions immobilières ont continué de chuter (-24% en g.a. en août), tout comme les mises en chantier (-23%). La contraction de l’investissement immobilier s’est poursuivie, contribuant au ralentissement de l’investissement total (+3,2% en g.a. en valeur sur les huit premiers mois de 2023 contre 3,8% au S1 2023). La conjoncture économique chinoise devrait continuer de s’améliorer légèrement d’ici la fin de l’année, toujours contrainte par de puissants freins externes et internes.