La croissance économique chinoise a marqué le pas au T3 2021, atteignant 4,9% en glissement annuel (g.a.) contre 7,9% au T2 2021.
Dans le secteur des services, la croissance avait fortement ralenti en août (+4,8% en g.a.), notamment à cause des restrictions de mobilité réintroduites face à la résurgence de cas de Covid-19. Elle s’est redressée en septembre (+5,2%) mais reste faible. L’activité dans les services est pénalisée par un durcissement réglementaire dans une série de secteurs tels que le numérique, le soutien scolaire ou les jeux vidéo. Elle subit également les effets du retournement du marché immobilier, conséquence de l’important resserrement des règles prudentielles et des conditions de crédit pour les entreprises du secteur. Les ventes de logements ont chuté au T3 2021, et les promoteurs immobiliers ont rencontré des problèmes croissants de financement et de trésorerie. Les projets en construction se sont également réduits et l’investissement immobilier (près d’un quart de l’investissement total) a fortement ralenti. La correction du marché immobilier devrait se poursuivre au T4 2021. L’investissement dans les infrastructures publiques n’a pas encore pris le relais, mais devrait se redresser à très court terme sous l’effet du nouvel assouplissement de la politique budgétaire.
Dans le secteur industriel, la croissance s’est enrayée en septembre. La hausse de la production est tombée à seulement 3,1% en g.a., contre 5,9% en moyenne en juillet-août et 9% au T2. Les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales pénalisent l’activité industrielle. Surtout, les coupures d’électricité dans les usines se sont multipliées en septembre et début octobre. En cause, notamment, une production d’électricité contrainte par la hausse des prix du charbon (qui représente environ 60% de la production d’énergie en Chine) et des rationnements brutalement imposés par certaines provinces cherchant à atteindre leurs objectifs de réduction d’émissions de CO2. Les autorités ont annoncé ces derniers jours des mesures visant à résoudre la crise rapidement ; les producteurs d’énergie sont ainsi autorisés à vendre l’électricité aux consommateurs jusqu’à 20% plus cher que le tarif réglementé, et les mines de charbon sont encouragées à augmenter leur production. Les contraintes énergétiques pesant sur le secteur industriel pourraient donc s’alléger au T4, en attendant d’autres réformes qui aideraient à la Chine à atteindre ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique.