Orientés à la hausse depuis de nombreuses années déjà, les dépôts à vue des sociétés non financières (SNF) ont atteint de nouveaux records dans la zone euro sous l’effet de la crise sanitaire et des mesures gouvernementales de soutien au financement des entreprises. Leurs encours s’élevaient à EUR 2 591 mds pour l’ensemble de la zone euro en mars 2021 (dont 26% en France, 23% en Allemagne, 14% en Italie et 11% en Espagne)
Les encours publiés dans les comptes nationaux financiers[1] étant valorisés[2], les ratios d’endettement des sociétés non financières françaises, calculés à partir de ces derniers, sont susceptibles de donner une image déformée de la structure financière de ces dernières. En revanche, les flux d’opérations hors effets de valorisation (augmentation de capital) et d’autofinancement offrent une approximation acceptable de la variation de leurs fonds propres. Selon nos calculs, les entreprises françaises ont abordé la crise avec une structure financière renforcée
L’annonce d’un changement de cap de politique monétaire en novembre 2020 avait permis d’apaiser les tensions financières. Avec le remplacement du gouverneur de la banque centrale en mars, l’inquiétude est revenue. La dépréciation de la livre a repris. Les taux d’intérêt et les primes de risque se sont tendus. La priorité sera donnée au soutien de la croissance, au prix du maintien de déséquilibres macroéconomiques élevés. Le risque de crédit ne se reflète pas pour le moment dans le niveau des créances douteuses mais la tolérance, qui permet de reporter leur comptabilisation, prendra fin mi-2021. La reprise observée de l’investissement est nécessaire pour maintenir le potentiel de croissance, mais pas suffisante.
Comme partout, le Japon enregistrera une récession historique en 2020 et la dynamique de rattrapage pourrait être ralentie par le manque de confiance des consommateurs qui pèserait sur la demande interne. Si la campagne de vaccination prend du retard par rapport, notamment, aux États-Unis, le Japon a été nettement moins affecté par la pandémie que d’autres pays. Les entreprises, face à une demande anticipée peu allante, continueraient de faire preuve de réticence dans leurs décisions d’investissement. Déjà affaiblie, la croissance potentielle du Japon pourrait pâtir de cette situation. Un durcissement des conditions de financement serait particulièrement dommageable et, dans le contexte actuel de remontée des taux d’intérêt à long terme, la Banque du Japon reste vigilante.
Après une seconde vague particulièrement longue et forte fin 2020, le pays voit s’annoncer une troisième vague de contaminations depuis la mi-février. La campagne de vaccinations contre la Covid-19 progresse de manière satisfaisante, mais le risque, d’un point de vue économique, est qu’une nouvelle vague épidémique décale le profil attendu de la reprise. Les politiques monétaire et budgétaire vont rester accommodantes aussi longtemps que nécessaire.
Le 17 mars, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé le plafond de ses opérations de mises en pension (Reverse Repo Program, RRP). Chaque contrepartie éligible* peut désormais prendre en pension, chaque jour ouvré, jusqu’à USD 80 mds de Treasuries détenus par la Fed contre USD 30 mds précédemment. Déployé à l’automne 2013, un an avant l’interruption de QE3 (3e programme d’assouplissement quantitatif de la Fed) et deux ans avant le début du resserrement monétaire post-crise, ce dispositif avait suscité une forte participation des fonds monétaires (pour des opérations rémunérées entre 0,01% et 0,07% avant la fin 2015) et permis d’établir un plancher aux taux courts de marché
En deçà de 0% depuis 2015, le taux de rémunération moyen des dépôts des Sociétés non financières (SNF) danoises appliqué par les banques du pays ne cesse de glisser en territoire négatif depuis lors (-0,47% en janvier 2021). En cause : la répercussion par les banques du taux sur les réserves que leur applique la Danmarks Nationalbank[1]. Simultanément, l’encours des dépôts des sociétés non financières (SNF) danoises a enregistré une hausse quasi-interrompue. Celle-ci a été amplifiée en 2020 par les mesures publiques de soutien à la liquidité des entreprises danoises prises dans le cadre de la crise sanitaire, à l’instar de ce qui a été observé dans les pays de la zone euro. La proportion de dépôts des SNF danoises à taux négatifs a augmenté jusqu’à atteindre 81,5% en octobre 2020
Depuis mars 2020, les dispositifs exceptionnels de soutien à la liquidité ont provoqué un élargissement sensible des bilans bancaires. Craignant que les exigences de levier n’entravent la transmission de la politique monétaire et la capacité des banques à prêter à l’économie, les autorités les ont temporairement assouplies aux Etats-Unis (jusqu’au 31 mars prochain), puis en zone euro (jusqu’au 27 juin). Aux États-Unis, si l’exclusion provisoire des réserves en banque centrale et titres du Trésor de l’exposition de levier (dénominateur du ratio de levier bâlois) est automatique dans le cas des grandes holdings bancaires, cette exclusion est optionnelle dans le cas de leurs filiales de dépôt
Opérationnel depuis le 30 octobre 2019, le tiering vise à limiter le coût du taux négatif (-0,5%) pour les banques de zone euro en exonérant de ce tribut une partie de leurs réserves excédentaires[1]. Ce dispositif exonérait les banques de la zone euro de EUR 4,3 mds en décembre 2020, leur charge résiduelle s’élevant à EUR 9,8 mds. La charge des intérêts négatifs a toutefois connu une progression continue depuis avril 2020, plus sensible durant le second trimestre 2020, en raison de la forte croissance des réserves excédentaires
Le 20 octobre, les régulateurs bancaires ont finalisé la traduction américaine de la norme bâloise de liquidité à long terme NSFR (Net Stable Funding Ratio)*. Cette dernière impose aux banques de maintenir un profil de financement stable au regard de la liquidité théorique de leurs expositions à l’horizon d’un an (afin de préserver leur capacité à les maintenir en cas de crise de liquidité). La règle finale se distingue de la norme bâloise, notamment, en associant aux actifs liquides de haute qualité (tels que les titres du Trésor) et aux prêts à court terme garantis par de tels actifs (prises en pension) un besoin en ressources stables nul**
La crise sanitaire de la Covid-19 constitue un choc historique pour l’économie de la zone euro. La réaction des politiques économiques a été d’ampleur et rapide, en particulier du côté de la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne (BCE). L’institution monétaire de Francfort a notamment mis en place un programme d’urgence de rachats d’actifs, le PEPP (Pandemic Emergency Purchases Programme). La BCE a augmenté l’enveloppe de ce programme qui atteint désormais EUR 1350 mds. La politique monétaire a ainsi eu depuis le mois de mars 2020 un impact important sur les taux d’intérêt à long terme, facilitant ainsi le financement des États membres de la zone euro mais également des agents économiques privés. À titre d’illustration, les spreads souverains – i.e
La pandémie de Covid-19 a suscité des réactions importantes en termes de politique économique afin d’en atténuer les conséquences pour l’économie. Ce document passe en revue les mesures prises par les banques centrales et les gouvernements d’un large nombre de pays, de même que celles prises par des institutions internationales. Ce document reprend les mesures jusqu’au 15 juin. Il sera mis à jour régulièrement.
La masse monétaire M3 a poursuivi son accélération en avril dans la zone euro (+8,4% en glissement annuel, après +7,5% en mars), enregistrant sa plus forte croissance annuelle depuis le début de 2009. Le rythme de progression mensuelle de l’agrégat monétaire, qui avait atteint, en mars, son niveau le plus élevé (+2,5% cvs) depuis la création de la zone euro, s’est toutefois assagi en avril (+1,2% cvs). Il demeurait néanmoins trois fois supérieur à sa tendance de long terme (+0,4% m/m)
Le dernier Comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre (BoE) du 7 mai 2020 laisse la politique monétaire britannique inchangée, y compris l’encours cible de son programme d’achat d’actifs, malgré le vote de deux des membres du Comité en faveur d’une augmentation de GBP 100 mds. Inauguré en 2009 avec un encours initial de GBP 200 mds, le programme a été élargi à plusieurs reprises. Le dernier relèvement, décidé le 19 mars dernier, en a porté l’encours cible à GBP 645 mds (dont 20 mds de titres de dette privés investment-grade), contre GBP 445 mds (dont GBP 10 mds de titres privés) auparavant
Dans son jugement rendu le 5 mai, la Cour constitutionnelle allemande demande au Conseil des gouverneurs de la BCE de démontrer que les objectifs de politique monétaire de son programme d’achat de titres du secteur public ne sont pas disproportionnés par rapport aux effets de politique économique et budgétaire de ce programme. Dans la plupart des cas, les politiques monétaire, économique et budgétaire se renforcent mutuellement. Pour évaluer l’adéquation de la politique monétaire, il convient de tenir compte de l’orientation des politiques économique et budgétaire
Le stress sur la disponibilité de liquidités en dollar a rendu urgente l’intervention de la Réserve fédérale américaine (Fed). Endossant le rôle de prêteur en dernier ressort global que lui confère son statut d’émetteur de la monnaie d’échange et de réserve internationale, la Fed a réactivé les accords de swap, permanents ou temporaires, conclus en 2008 avec 14 autres banques centrales. Afin d’étendre la portée de son offre de dollar, la Fed a, par ailleurs, ouvert un dispositif de prise en pension de titres, à l’intention des nombreux pays dépourvus d’accords de swap en dollar. Sa tarification élevée en limite toutefois l’usage, et prive ainsi les marchés d’un outil d’apaisement potentiellement important.
Les grandes banques centrales ont redoublé d’efforts pour atténuer l’impact économique de la pandémie, ce qui pose une question importante : y a-t-il une limite à l’expansion monétaire ? Un programme d’achat d’actifs (assouplissement quantitatif ou QE) peut se poursuivre sur une longue période compte tenu de la possibilité d’élargissement de l’univers d’investissement. Les distorsions des cours des actifs et les inquiétudes suscitées par l’augmentation du niveau de risque du bilan des banques centrales constitueront, très probablement, la véritable contrainte
La dégradation de l’environnement économique international depuis mars 2020 a mis un terme à l’appréciation de la livre égyptienne. En 2019, la hausse des recettes en devises et des investissements de portefeuille avaient fait s’apprécier la livre de 12% par rapport au dollar. Depuis février, l’Égypte fait face à des sorties massives de capitaux, provoquant une dépréciation modérée de la livre, de 1,2%, et une baisse de 11% des réserves de change officielles de la banque centrale (BCE). À court terme, les recettes courantes devraient subir la chute des revenus du tourisme et du Canal de Suez (20% des recettes courantes au total)
Les mesures prises par la Réserve fédérale américaine (Fed) depuis le 15 mars dernier ont déjà profondément affecté les bilans des banques commerciales résidentes aux Etats-Unis*. Ayant joué le rôle d’intermédiaires lors des achats de titres, des prêts d’urgence et des swaps de liquidités de la Fed, leurs réserves en banque centrale ont considérablement augmenté. La politique d’assouplissement quantitatif de la Fed a, par ailleurs, comme en 2008-2014, déconnecté l’évolution des crédits de celle des dépôts inscrits au bilan des banques. Les achats de titres de la Fed ayant été effectués principalement auprès d’agents non bancaires, les dépôts de la clientèle ont crû plus vite que les crédits
La pandémie de Covid-19 a suscité des réactions importantes en termes de politique économique afin d’en atténuer les conséquences pour l’économie. Ce document passe en revue les mesures prises par les banques centrales et les gouvernements d’un large nombre de pays, de même que celles prises par des institutions internationales. Ce document reprend les mesures jusqu’au 20 avril. Il sera mis à jour régulièrement.
La pandémie de Covid-19 a suscité des réactions importantes en termes de politique économique afin d’en atténuer les conséquences pour l’économie. Ce document passe en revue les mesures prises par les banques centrales et les gouvernements d’un large nombre de pays, de même que celles prises par des institutions internationales. Il reprend les mesures jusqu’au 10 avril. Il sera mis à jour régulièrement.
La pandémie de Covid-19 a suscité des réactions importantes en termes de politique économique afin d’en atténuer les conséquences pour l’économie. Ce document passe en revue les mesures prises par les banques centrales et les gouvernements d’un large nombre de pays, de même que celles prises par des institutions internationales. Ce document reprend les mesures jusqu’au 3 avril. Il sera mis à jour régulièrement.
À l’instar de ce que la BCE demande aux établissements bancaires importants[1], la Banque d’Italie a décidé de recommander aux banques placées sous sa supervision directe (les établissements moins importants) de ne pas distribuer, ou de ne pas s’engager à distribuer, de dividendes au moins jusqu’au 1er octobre 2020[2]. En outre, les rachats d’actions devront être restreints et les établissements italiens les moins importants devront être « prudents » dans le versement des rémunérations variables
La pandémie de Covid-19 a suscité des réactions importantes en termes de politique économique afin d’en atténuer les conséquences pour l’économie. Ce document passe en revue les mesures prises par les banques centrales et les gouvernements d’un large nombre de pays, de même que celles prises par des institutions internationales. Ce document reprend les mesures jusqu’au 27 mars. Il sera mis à jour régulièrement.
La Banque centrale européenne a annoncé un nouvel ensemble de mesures pour lutter contre les conséquences économiques de l’épidémie de Coronavirus. Le Conseil des gouverneurs cherche à maximiser l’efficacité de son action et opte pour des mesures ciblées. Une attention est tout particulièrement portée sur le risque de durcissement des conditions monétaires et financières. Malgré des errements en termes de communication, la BCE affiche sa détermination et appelle les gouvernements à une action concertée.