En janvier 2023, l’amélioration du climat des affaires selon les PMI de S&P Global s’est poursuivie, pour le 3e mois d’affilée, portant l’indice composite juste au-dessus du seuil des 50, en zone d’expansion pour la 1ère fois depuis juin 2022. Ce redressement s’appuie sur le secteur manufacturier comme sur les services. Cette évolution est une bonne surprise. Nous y voyons un signe de soulagement, après un excès de pessimisme en fin d’année dernière sur fond de craintes concernant l’approvisionnement en énergie et de flambée des prix. Une rechute n’est pas à exclure.
L’indicateur du sentiment économique de la Commission européenne a également enregistré, en janvier, une 3e hausse consécutive. Elle est surtout portée par le redressement de la confiance des ménages (qui s’est d’ailleurs prolongée en février selon l’estimation préliminaire, pour le 5e mois de suite) et des secteurs liés (commerce de détail et services). La baisse de l’inquiétude des ménages vis-à-vis de l’évolution des prix et du chômage se confirme.
Les nouvelles sur le front du marché du travail restent bonnes. L’emploi a progressé de 0,4 % t/t au T4 2022, au même rythme moyen qu’aux quatre trimestres précédents. Entre le T4 2021 et le T4 2022, la croissance de l’emploi en g.a. a perdu 1 point de pourcentage quand celle du PIB en a perdu 3. S’il est resté stable à 6,6% sur les trois derniers mois de 2022, le taux de chômage a baissé de près d’un demi-point sur 1 an. Les difficultés de recrutement restent importantes, le taux de vacance élevé, et la composante relative à l’emploi dans les enquêtes demeure orientée à la hausse.
Du côté de l’inflation, les nouvelles sont plus mitigées. Selon l’estimation préliminaire d’Eurostat, l’inflation totale a certes poursuivi son reflux en janvier, pour le 3e mois d’affilée, s’établissant à 8,5% en g.a., mais l’inflation sous-jacente n’a toujours pas entamé le sien. Elle s’est seulement stabilisée en janvier, à 5,2%. La résistance de la croissance et de l’inflation plaide pour au moins deux autres hausses de taux de la BCE (50 pb en mars et 25 en mai).
De même qu’une contraction du PIB a été évitée au T4 2022, il pourrait en être de même au T1 2023. Notre prévision actuelle table sur une baisse de 0,3% t/t mais une révision en hausse est en cours sur la base des données et développements plus favorables qu’attendu. Notre estimation nowcast en porte la trace, avec une augmentation de 0,1% t/t du PIB.
Hélène Baudchon