Selon l’Insee, le climat des affaires dans l’industrie française s’est révélé assez stable sur les derniers mois. Un affaiblissement a été observé dans les services, tout en restant graduel, l’indice passant de 107 en août à 104 en décembre 2022, avant de remonter à 106 en février 2023. Un tableau cohérent avec une croissance qui a ralenti, tout en évitant la récession.
La confiance des ménages fluctue depuis juin 2022 dans un intervalle réduit, mais inférieur de près de 20 points à sa moyenne historique. Cela s’est traduit au 4e trimestre par un repli simultané de la consommation (-0,9% t/t) et de l’investissement des ménages (-0,2% t/t).
L’inflation fluctue, également depuis juin 2022, autour de 7% a/a (indice harmonisé), son niveau observé à nouveau en janvier 2023. Cela masque des évolutions contrastées au niveau des principales composantes, avec l’accélération de l’inflation alimentaire (14,4% a/a en janvier) mais l’affaiblissement relatif de celle sur les services (3,5% a/a en janvier). L’accroissement de la proportion d’entreprises anticipant une hausse des prix de vente d’après l’enquête sur les services de l’Insee suggère toutefois que l’inflation sous-jacente restera élevée (4,2% a/a en janvier).
Après de fortes créations d’emploi au cours des trois premiers trimestres de 2022 (près de 300 000 dans le secteur privé), le marché du travail a récemment envoyé des signaux plus contrastés avec une stabilisation de l’emploi au 4e, qui peut s’expliquer par la crainte (désormais levée) d’une baisse d’activité due aux contraintes d’approvisionnement en énergie. L’indice du climat de l’emploi de l’Insee, qui a atteint 110 en février 2023, semble accréditer l’idée du trou d’air passager.
Concernant le 1er trimestre 2023, notre proxy de croissance (nowcast) suggère une activité qui continuerait de progresser (+0,1% t/t), après déjà une croissance de 0,1% t/t au 4e : une situation plus favorable que celle que notre scénario établi en novembre 2022 laissait prévoir (-0,4% t/t), dont l’impact de la contrainte énergétique sur la production était plus prononcé, un risque globalement levé aujourd’hui.
Stéphane Colliac