Les indicateurs du climat des affaires témoignent d’une amélioration relative (par exemple, l’IFO a rebondi de 84,3 en septembre 2022 à 91,1 en février 2023), qui souligne une activité meilleure que prévu, notamment parce que les craintes d’une aggravation du choc lié à l’énergie ne se sont pas matérialisées. Ces indicateurs restent toutefois inférieurs à la normale, en cohérence avec une croissance négative du PIB allemand au 4e trimestre.
L’accélération de l’inflation a fait chuter la confiance des ménages jusqu’en octobre 2022 et leur consommation s’est repliée de 1% t/t au 4e trimestre selon les données annuelles publiées le 13 janvier dernier. Toutefois, la confiance des ménages a rebondi de près de 10 points depuis octobre (à -33,9 en février).
Ce rebond peut s’expliquer par une inflation plus modérée (9,2% a/a en janvier après un pic de 11,6% en octobre), en raison du blocage des prix de l’énergie mis en œuvre par le gouvernement fédéral. A contrario, l’inflation sous-jacente a continué d’augmenter, atteignant 5,4% en décembre, après 5,1% en novembre.
Le climat de l’emploi selon l’enquête IFO s’était dégradé durant l’automne dans le sillage de la détérioration du climat des affaires général, puis il a rebondi en parallèle de ce dernier. Cela souligne une situation qui reste marquée par un taux de chômage faible (5,5% en janvier) et des pénuries de main d’œuvre relativement inchangées (près de 3 entreprises sur 10 dans les services et dans l’industrie en janvier selon la Commission européenne).
La croissance de l’économie allemande ne s’est pas affaiblie autant que redouté. Elle a tout de même été négative au 4e trimestre (-0,2% t/t), et notre prévision actuelle concernant le 1er trimestre l’est également (-0,4% t/t). Le raffermissement modéré des enquêtes de conjoncture indique cependant un risque à la hausse sur cette prévision.
Stéphane Colliac