Le rétablissement du marché du travail en Italie est plus lent que chez ses proches voisins. L’emploi est toutefois en passe de dépasser le pic enregistré en juin 2019, avec un écart de seulement 7 000 postes en décembre 2022. Le taux d’emploi (15-64 ans) enregistre pour sa part un nouveau record historique à 60,5%, tandis que le taux de chômage est stable à 7,8%. Le chômage des jeunes (15-24 ans) est à son plus bas niveau depuis septembre 2008.
Les problèmes de recrutement, visibles notamment dans les enquêtes de la Commission européenne, devraient accroître la pression à la hausse sur les salaires et le coût du travail. L’augmentation du coût du travail s’est amplifiée tout au long de l’année 2022, pour atteindre 3,1% a/a en novembre.
Certes contenue, cette hausse constitue néanmoins la progression la plus importante depuis janvier 2009. Cela ne suffit pas à compenser les effets de l’inflation, qui se maintient au-dessus de la barre des 10% en janvier, à 10,9% en g.a. selon la mesure harmonisée d’Eurostat. La hausse des prix à la consommation est encore plus dynamique sur une durée resserrée, à savoir la mesure annualisée 3m/3m qui s’établissait à 13,7%.
Si les ventes au détail ne traduisent que partiellement la dynamique globale de la consommation des ménages italiens, elles ont néanmoins baissé de 0,4% sur l’ensemble de l’année 2022, tirées par le plongeon de 4,2% des ventes alimentaires. L’acquis de croissance de 2022 serait effacé dès le premier trimestre et l’économie transalpine n’enregistrerait qu’une légère croissance de l’activité en 2023. À court terme, la légère baisse d’activité au dernier trimestre 2022 devrait laisser place à une contraction plus importante au premier trimestre 2023.
Guillaume Derrien