Si les tensions sur le commerce mondial restent très fortes, le mois d’octobre offre néanmoins quelques signes de « relâchement ». L’indice Baltic du coût du transport maritime de vrac sec est en repli de près de 30%, après avoir atteint un pic durant la première semaine d’octobre. La hausse au cours des dix premiers mois de l’année 2021 reste néanmoins considérable, proche d’un triplement. Par ailleurs, une lecture plus précise des chiffres d’octobre montre une baisse uniquement centrée sur les navires de très gros tonnage, tandis que la hausse des prix du fret sur les navires de taille moindre se poursuit.
Conséquence en partie de ces perturbations dans les transports, le volume des échanges mondiaux s’est replié au cours des derniers mois (-1,4% entre mars et août 2021, selon le CPB[1]). La baisse durant cette période a été quasi-généralisée, s’observant en zone euro (-1,3%), en Chine (-1,6%) et plus particulièrement en Amérique latine (-7,1%). Les indices PMI globaux ont également marqué le pas, et indiquent, notamment, des tensions sur les délais de livraison des biens manufacturés plus importantes que durant la période du « grand confinement ». L’indice afférent s’établissait ainsi à 36,5 en septembre 2021 contre 37,7 en avril 2020 (un chiffre inférieur indiquant un rallongement des délais de livraison).
Le rebond des échanges en 2021 a néanmoins été bien plus robuste qu’attendu. L’organisation mondiale du commerce (OMC) a, en conséquence, rehaussé significativement ses prévisions de croissance du commerce mondial de biens pour cette année, ces dernières passant de 8% à 10,8%. La prévision pour 2022 a, en revanche, été revue à la baisse (4% contre 4,7% initialement). L’OMC estime désormais que le volume des échanges rejoindra sa tendance de long-terme à partir de la fin 2022, une prévision plus optimiste qu’auparavant. En effet, la demande de biens manufacturés reste encore à un niveau très élevé, comme le montre l’évolution des nouvelles commandes à l’exportation en provenance de Taiwan et de Corée du sud. Les fêtes de fin d’année approchant, la demande devrait rester logiquement forte.
[1] Bureau néerlandais d’analyse des politiques économiques.