L’année 2022 restera tendue sur le front des échanges internationaux. Si quelques signes de relâchement sont observés, le manque de visibilité n’en demeure pas moins important et les ruptures d’approvisionnement se prolongeront durant une bonne partie de l’année, avec un impact sur les perspectives de croissance et d’inflation. Deux de nos récentes publications explorent plus en détail cette thématique.[1]
Du côté des signaux positifs, certains indicateurs de tensions ont reculé ces dernières semaines. C’est le cas notamment du transport de fret sec, dont l’indice des coûts (indice Baltic) a chuté de près de 30% au cours des trois premières semaines de l’année 2022, accentuant ainsi la baisse enclenchée depuis le mois d’octobre dernier. À l’inverse, les coûts d’acheminement d’autres biens ont continué d’augmenter, comme en témoigne la hausse de l’indice du coût du fret maritime par containers en provenance de Chine (cf. graphique 3).
Bien que toujours très importants, les délais de livraison de marchandises semblent également se réduire légèrement. L’indice PMI global qui mesure ces délais s’est, en effet, amélioré au cours du dernier trimestre, une hausse de l’indicateur indiquant un raccourcissement du temps d’acheminement. Néanmoins, la situation sanitaire continue d’avoir des répercussions importantes sur le fonctionnement des échanges, et particulièrement en Chine, où l’activité de certains terminaux portuaires, à Shenzen notamment, est perturbée en raison des cas de Covid-19. À cela pourrait s’ajouter un ralentissement dû au Nouvel An chinois.
La bonne nouvelle est que ces tensions reflètent une demande mondiale toujours forte, et qui devrait rester solide en 2022. Le volume des échanges mondiaux plafonne, depuis l’été 2021, à des niveaux historiquement élevés, tandis que la progression des nouvelles commandes à l’exportation en provenance des tigres asiatiques (Taiwan et Corée du Sud) témoigne d’un dynamisme industriel sans précédent. Certaines régions ne bénéficient cependant pas du même rythme de reprise. C’est le cas en particulier de l’Afrique et du Moyen-Orient, dont les exportations réelles évoluent, selon le CPB, encore plus de 5% en dessous de leur niveau de la fin 2019.