La prochaine réunion du FOMC, ainsi que la déclaration et la conférence de presse qui suivront le 1er mai 2024 sont très attendues. En effet, le changement de ton adopté par la Fed ces dernières semaines semble indiquer que les baisses de taux arriveront plus tard que prévu. Quelques réflexions et commentaires à ce sujet :
1. Si vous enchaînez deux demi-tours, vous revenez à votre point de départ, à savoir : le pivot constitué par le taux terminal atteint et la confiance croissante au sujet de la désinflation, qui devait permettre une baisse de taux à la fin du printemps, puis, dernièrement, un nouveau pivot qui reposait sur le fait la désinflation était au point mort. On revient donc à un environnement dans lequel « le taux des Fed Funds restera élevé plus longtemps ».
2. Au cours de la conférence de presse, le message délivré devrait insister fortement sur la dépendance de la politique monétaire aux données.
3. La pertinence de cette approche a été confirmée par des données récentes sur l'inflation. Il ne s'agit pas d'un environnement de pré-engagement, ni d’orientations prospectives sur le moment où la baisse des taux commencera ou encore sur le rythme.
4. Le président Powell devrait nous dire qu'il est convaincu que l'inflation diminuera (sinon il risque de déclencher une forte correction du marché obligataire et donc une hausse des taux longs) mais que la baisse prendra probablement plus de temps que prévu.
5. Si on l'interroge, il dira qu'il est peu probable qu'il faille augmenter les taux : si la désinflation stagne, le maintien des taux à leur niveau actuel devrait suffire.
6. LA question à poser pendant la conférence de presse est la suivante : est-ce qu’en l’absence d’un atterrissage actuellement (un arrêt de la désinflation), qui nécessite de maintenir les taux à leur niveau actuel plus longtemps, le risque d'un atterrissage douloureux augmente ?
7. Les nouvelles vraiment intéressantes de cette rencontre seront contenues dans les minutes qui seront publiées le 22 mai prochain. Rarement un compte rendu de réunion aura été aussi attendu, la question-clé étant de savoir dans quelle mesure un grand nombre, voire la plupart des membres du FOMC se seraient déplacés vers le « camp du maintien des taux plutôt que de leur baisse » et si la possibilité d'un relèvement des taux cette année a été évoqué.