Le 16 juin, la Réserve fédérale américaine (Fed) a prolongé ses accords temporaires de swap jusqu’au 31 décembre 2021*. Si les tirages sont aujourd’hui modestes, ce dispositif - qui offre à une banque centrale étrangère la faculté d’obtenir des dollars auprès de la Fed puis de les prêter aux banques commerciales de son ressort - a permis d’atténuer, à l’échelle mondiale, les tensions sur les liquidités en dollar occasionnées par le choc de la Covid-19. Lors de la crise financière de 2008, déjà, ces accords avaient œuvré, mais de manière détournée, puisqu’ils avaient été largement utilisés comme substituts à la fenêtre d’escompte. L’essentiel des liquidités prêtées par la Fed dans le cadre de ses opérations de swap avait en effet, in fine, été reprêté aux succursales américaines de banques étrangères, confrontées à l’assèchement brutal des marchés de dette à court terme en dollars. En témoigne la concomitance des tirages sur les lignes de swap et le gonflement de leur dette nette transfrontalière auprès de leurs maisons mères. Le même phénomène a été observé en 2020 mais, en raison de la nature différente du choc, dans une bien moindre mesure.