La croissance du PIB a été résiliente au cours des trois premiers trimestres de l’année 2022 mais devrait nettement ralentir en 2023. L’inflation sera un élément important à surveiller puisque la stabilité des prix fait partie des critères de convergence économique pour l’adhésion future de la Bulgarie au sein de la zone euro à horizon 2024. Autre point de vigilance, la scène politique reste sujette aux incertitudes au regard des nombreux changements de gouvernement des 20 derniers mois. L’investissement a pâti de cette situation. Pour autant, l’engagement des autorités vis-à-vis des réformes ne semble pas avoir été affecté.
Les performances économiques israéliennes ont été particulièrement bonnes en 2022 et restent supérieures à la moyenne des autres pays de l’OCDE. La croissance a été très soutenue grâce au dynamisme de la consommation et de l’investissement, tandis que l’exercice budgétaire devrait se conclure par un excédent. Bien que relativement modérée, l’inflation a accéléré au cours de 2022, et a contraint la Banque centrale à significativement durcir sa politique monétaire. Dans ce contexte plus défavorable à la consommation et à l’investissement, l’activité devrait ralentir cette année. Par ailleurs, la dépréciation continue du shekel a été un facteur inflationniste supplémentaire
Luiz Inacio Lula da Silva a débuté son troisième mandat à la présidence du Brésil dans un climat sociopolitique tendu et un environnement économique peu porteur. Malgré les nombreux obstacles se dressant devant lui pour gouverner, Lula affiche des objectifs sociaux et environnementaux ambitieux. Leur réalisation s’appuiera, entre autres, sur une hausse des dépenses et une politique de crédit plus interventionniste. En l’absence d’une redéfinition crédible du cadre budgétaire, les marchés et la Banque centrale craignent que le recours à ces politiques se fasse au prix de plus gros déséquilibres macroéconomiques.
Il est peu probable que le Chili échappe à une récession en 2023. Le ralentissement de la demande mondiale pèsera sur les exportations, alors que la demande interne reste fragilisée par une inflation et des taux d’intérêts élevés en raison de la politique monétaire restrictive. Les perspectives d’investissement restent fortement liées au climat politique du pays, et notamment à la mise en œuvre des deux principales réformes annoncées par le gouvernement : le nouveau processus constitutionnel (dont le déroulement devrait se poursuivre tout au long de l’année 2023), et la mise en place de la réforme des retraites.
L’économie marocaine continuera d’afficher des déséquilibres extérieurs et publics importants malgré le reflux des cours mondiaux des matières premières. La stabilité macroéconomique n’est toutefois pas menacée. Les réserves de change sont confortables et la structure de la dette publique est favorable. De plus, l’économie devrait bénéficier d’un rebond de la production agricole après une chute historique en 2022. Dans un environnement international encore très instable, cependant, la tâche des autorités reste complexe. Elles doivent en effet maintenir une politique économique prudente mais pourraient être amenée, une nouvelle fois, à soutenir l’activité. La décélération de la croissance du PIB hors secteur agricole devrait être prononcée.
Malgré le rythme actuellement soutenu de la création d’emplois et le ralentissement des augmentations salariales, qui, par leur impact sur l’inflation, pourraient influencer la politique future de la Fed, les données récentes sont suffisamment ambiguës pour alimenter le débat sur une possible entrée en récession des États-Unis. L’enquête auprès des prévisionnistes professionnels indique un risque accru de récession, tout comme l’inversion de la courbe des taux et la tendance à la baisse de l’indice des indicateurs économiques avancés du Conference Board
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Le calendrier économique actualisé au 16 janvier 2023 et les nouveaux indicateurs à suivre
La Chine est le principal partenaire commercial de l’Allemagne depuis 2016. Les importations allemandes en provenance de Chine représentent près de 12 % du commerce total de l’Allemagne et les exportations 8 %. Dans l’ensemble, les échanges commerciaux avec la Chine atteignent désormais près de 20% des échanges commerciaux allemands.Si, par le passé, le déficit commercial de l’Allemagne vis-à-vis de la Chine a été relativement limité, il se creuse substantiellement depuis le début de l’année 2021.L’Allemagne, dont le niveau de gamme de la production industrielle est particulièrement élevé, est très dépendante de la Chine en matière d’intrants stratégiques, et en particulier dans son approvisionnement en terres rares
La Croatie est devenue le vingtième membre de la zone euro depuis le premier janvier 2023. En réduisant le risque de change, l’adoption de la monnaie unique améliore significativement la solidité macroéconomique du pays.
La baisse du prix du gaz, la décrue de l’inflation globale et l’amélioration des données d’enquête en décembre ont donné le sentiment que l’année 2023 pourrait être meilleure que prévu pour la zone euro. Les résultats des enquêtes sont de bon augure pour la dynamique de la croissance à la fin 2022. Cela qui pourrait créer un acquis de croissance favorable pour 2023 et renforcer l’espoir d’une diminution des relèvements de taux par la BCE sous l’effet de la baisse de l’inflation. La prudence s’impose toutefois. L’inflation globale reste bien trop élevée et l’inflation sous-jacente a augmenté en décembre. De plus, les données d’enquête ne fournissent aucune information, ou presque, sur le rythme de la croissance au-delà du premier trimestre.
L’indice PMI mondial de l’industrie manufacturière a légèrement baissé en décembre en raison d’une nouvelle baisse significative aux États-Unis et, pour le deuxième mois consécutif, d’une hausse dans la zone euro, où l’amélioration est généralisée.
Le calendrier économique actualisé au 9 janvier 2023 et les nouveaux indicateurs à suivre
Les évolutions économiques de 2023 résulteront dans une large mesure du choc inflationniste de 2022 et de la réaction des banques centrales à ce choc. Trois évolutions semblent très probables : la désinflation - en termes d'inflation globale - devrait s'amorcer, les taux directeurs des banques centrales devraient atteindre leur pic cyclique et l'activité devrait souffrir de la hausse des taux d'intérêt enclenchée l'an dernier. Cela implique que la zone euro et les États-Unis devraient passer une partie de l'année en récession. La liste des incertitudes est longue : l'évolution des prix de l'énergie ainsi que l'ampleur et le rythme de la désinflation seront des éléments clés
D’Adam Smith à nos jours, la richesse des nations s’est bâtie sur les énergies fossiles. Le charbon, le pétrole, le gaz, sont devenus consubstantiels à nos modes de vie. En 2022, ils représentent encore 83% du mix primaire mondial, autant dire l’essentiel de ce qui nourrit l’activité économique.
L’année 2022 a été marquée par un bouleversement des paradigmes géopolitiques et économiques. 2023 devrait voir certains paramètres économiques changer d'orientation. L'inflation globale devrait baisser significativement, les taux directeurs des banques centrales devraient atteindre leur pic cyclique, tandis que les États-Unis et la zone euro passeraient une partie de l’année en récession. 2023 peut être considérée comme une année de transition ouvrant la voie à plus de désinflation, à des baisses progressives des taux d’intérêt et à une reprise économique modeste en 2024.
Le calendrier économique actualisé au 2 janvier 2023 et les nouveaux indicateurs à suivre
L’INE, l’institut de la statistique espagnol, a légèrement rehaussé sa deuxième estimation du taux d’inflation harmonisée pour novembre, de 6,6% à 6,7% a/a. Le repli de l’inflation reste toutefois marqué depuis juillet (10,7%) et l‘Espagne enregistre désormais la hausse des prix à la consommation (IPCH) la moins élevée de la zone euro.
La confiance des ménages japonais chute fortement cet automne et témoigne des difficultés auxquelles est confrontée la population face à la hausse de l’inflation, au plus haut depuis plus de trente ans (3,8% a/a en octobre).
L’inflation britannique a enfin baissé en novembre pour atteindre +10,7% a/a (+0,4% m/m), contre +11,1% en octobre (+2% m/m). Autre bonne nouvelle, l’inflation sous-jacente recule également, et ce pour la première fois depuis septembre 2021 (-0,2 point, soit 6,3% a/a). Face à une inflation qui demeure toutefois très élevée, le Comité de politique monétaire (MPC) de la Banque d’Angleterre (BoE) a décidé d’une nouvelle hausse de son taux directeur, de 50 points de base, le portant ainsi à 3,5%.
D'un point de vue économique, 2022 restera dans l'histoire comme l'année du retour en force de l’inflation, qui a obligé les principales banques centrales à entamer un cycle de resserrement agressif. Il est fort probable que dans douze mois, nous regarderons 2023 comme une année de récession et de désinflation, une année où les taux d’intérêt officiels auront atteint leur taux final. Comme toujours, la liste des « inconnues connues » est longue. Les prix de l'énergie pourraient encore augmenter après leur récent fléchissement, la désinflation pourrait être plus lente que prévu, les taux directeurs pourraient culminer à un niveau plus élevé que les prix actuels des marchés, la récession pourrait être plus longue et plus profonde
La croissance américaine a nettement rebondi au T3 mais devrait ralentir au T4 selon nos prévisions. Le marché du travail reste tendu, néanmoins les premiers signes de ralentissement émergent. L’inflation semble avoir atteint son pic mais la désinflation de sa composante sous-jacente reste à confirmer. Cela devrait pousser la Réserve fédérale (Fed) à poursuivre le resserrement de sa politique monétaire, au risque de précipiter l’économie en récession en 2023. Du côté du budget, le compromis sera la clé des prochaines échéances budgétaires compte tenu de la division du Congrès depuis élections de mi-mandat (midterms).
La dépréciation du yuan depuis le début de l’année et les sorties d’investissements de portefeuille ont largement résulté des évolutions divergentes des taux d’intérêt chinois et américains. Elles sont aussi le reflet d’une perte de confiance des investisseurs et de la dégradation des perspectives de croissance économique en Chine. La position financière extérieure de la Chine est en revanche toujours très solide.