Après avoir été en récession en 2023 (-0,8% en moyenne annuelle), en raison de la chute de l’investissement, de la forte inflation et du déclin des salaires réels, la croissance autrichienne devrait rester faible cette année (+0,3% selon la Commission européenne). Au T1, le PIB réel n’a progressé que de 0,2% t/t, toujours tiré vers le bas par le recul de l’investissement (-4,7% t/t, contribution de -1,1 pp à la croissance), mais néanmoins tiré vers le haut par le rebond de la consommation privée (+0,8% t/t, contribution de +0,4 pp), lui-même soutenu par le retour des hausses de salaires réels et par la résilience du marché du travail.
L’économie grecque résiste à la hausse des coûts de financement et aux tensions géopolitiques en Europe et devrait enregistrer en 2024 une croissance économique à nouveau supérieure à la moyenne de la zone euro. Le PIB réel a progressé de 2,0% en 2023 en moyenne annuelle et de 0,7% t/t au premier trimestre 2024, tiré par la consommation privée et l’investissement. Hormis dans l’immobilier, les pressions inflationnistes se sont atténuées et alimentent des gains de pouvoir d'achat qui, avec la hausse de l'emploi, soutiennent la consommation privée, dont le poids dans le PIB a atteint un nouveau record au premier trimestre 2024 (76,9%)
Le parti vainqueur des élections législatives du 4 juillet reprendra les rênes d’une économie en manque de souffle. Le scénario d’un ralentissement de la croissance au deuxième trimestre (+0,2% t/t), et sur l’intégralité de l’année 2024, reste notre prévision centrale. Les enquêtes d’opinion (PMI, indice GfK de confiance des ménages) et l’investissement ont, certes, repris des couleurs, mais la consommation des ménages demeure déprimée. Si la désinflation soutient le pouvoir d’achat, la hausse du chômage ainsi que la persistance de taux d’intérêt et d’épargne élevés en limitent les effets. La remontée des arriérés de paiements sur les emprunts immobiliers indique que le choc de refinancement continue de se propager
Le Danemark a connu en 2023 une croissance économique dynamique et supérieure aux attentes, en forme de trompe-l’œil au regard de la prépondérance du secteur pharmaceutique. Celui-ci s’est mué en atout principal du royaume, jusqu’à nourrir des craintes liées à une dépendance croissante. Par ailleurs, l’inflation a reculé significativement depuis le pic de l’année 2023, tandis que la banque centrale danoise devrait continuer à assouplir sa politique en ligne avec la BCE.
Si l’inconnue des résultats des élections européennes est désormais levée, leurs implications, en particulier l'issue des élections législatives anticipées françaises, restent incertaines. Notre scénario central d’un décollage de la zone euro et d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine, caractérisé par une convergence des taux de croissance, pourrait se trouver perturbé par les incertitudes politiques des deux côtés de l’Atlantique. La croissance bénéficie toutefois de facteurs de soutien et de résistance, au premier rang desquels les gains de salaires réels. Le bilan conjoncturel reste, pour l’heure, positif pour la zone euro : notre nowcast estime à +0,3% t/t la croissance du deuxième trimestre. C’est sur la poursuite de cette reprise que pèse une plus grande incertitude.
Les données d’activité du mois de mai soulignent, une nouvelle fois, des dynamiques assez variées des différentes composantes de la croissance économique chinoise. La performance d’ensemble est toujours un peu terne et annonce un ralentissement de l’activité au T2 2024 par rapport au trimestre précédent.
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et de change.
À l’instar de leur nombre, le poids économique des défaillances d’entreprises enregistre, depuis mars 2022, une augmentation d’une ampleur inédite, partant d’un plancher historiquement bas en 2021. Ce ratio rapporte l’encours des crédits bancaires aux entreprises nouvellement défaillantes à l’encours total des crédits aux entreprises (en difficulté ou non). Ces évolutions procèdent principalement de la poursuite du rattrapage des défaillances d’entreprises. Ce dernier concernerait des entreprises plus fragiles dont la défaillance serait déjà intervenue en l’absence des mesures économiques et sanitaires mises en place en réponse à la pandémie de COVID-19
Depuis 2022, les comptes extérieurs de l’Afrique du Sud se sont dégradés. Après deux années d’excédents exceptionnels en 2020 et 2021, la balance courante est redevenue déficitaire depuis le T2 2022, en raison de la normalisation des termes de l’échange et de la forte croissance des importations (32% du PIB en 2022-23). En parallèle, le compte financier n’a pas retrouvé sa dynamique prépandémique jusqu’à présent. Les flux nets d’investissement de portefeuille, qui avoisinaient les 3% de PIB en moyenne sur 2010-19, sont devenus négatifs depuis 2020, tandis que les entrées nettes d’investissement direct étranger (IDE) sont restées modestes (1,5% de PIB en moyenne sur 2020-23).
Aux États-Unis, l’incertitude sur la politique économique, basée sur la couverture médiatique, a légèrement baissé en mai, après deux mois de hausse. Cette diminution peut probablement être imputée, au moins en partie, à la baisse encourageante de l'inflation en avril et mai, qui vient nourrir les anticipations de baisses de taux de la part de la Fed.
Les chiffres clés de l'économie française comparés à ceux des principaux pays européens, l'analyse des données relatives à la population et au marché du travail français, l'activité par secteur, les chiffres des administrations publiques, de l'inflation, des taux et des comptes des entreprises.
Pour l’année budgétaire 2023/2024 qui s’est achevée fin mars 2024, la croissance de l’Inde a atteint 8,2%, le rythme le plus élevé parmi les pays d’Asie. Au cours des vingt dernières années, la croissance a été de 6,3% par an en moyenne. Pourtant, malgré cette performance, le PIB par tête de l’Inde reste faible. Par ailleurs, les inégalités de revenus ont augmenté et le taux de chômage est élevé (en particulier chez les jeunes), et ce, en dépit de la hausse du niveau d’éducation. On peut expliquer les faibles niveaux de revenu et d’emploi par la structure de l’emploi, lequel reste concentré dans l’agriculture, un secteur à faible valeur ajoutée
En mai 2024, le cumul des défaillances d’entreprises sur 12 mois a dépassé le chiffre de 60 000 pour la première fois depuis août 2016, selon les données de la Banque de France. Un seuil qui n’a été franchi que quatre fois par le passé. Toutefois, le dynamisme des créations d’entreprises et le caractère particulier de la normalisation post-Covid permettent de différencier assez clairement le pic de défaillances récent des précédents.
Parce qu’elle a recours aux énergies fossiles - encore 80% du mix énergétique dans le monde - l’activité économique produit des gaz à effet de serre - principalement du dioxyde de carbone - qui contribuent à réchauffer l’atmosphère.Ce phénomène, théorisé par le mathématicien français Joseph Fourier il y a tout juste deux-cents ans et sur lequel le GIEC - le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat - alerte depuis plus de trente ans n’est plus contesté scientifiquement
Selon la dernière enquête de S&P Global, l’indice PMI composite mondial s’est nettement redressé en mai (+1,3 point), pour s’établir à 53,7, son niveau le plus élevé depuis mai 2023. Après le gain plus modeste en avril (+0,1 point), c’est un nouveau signal encourageant pour l’activité mondiale du deuxième trimestre, d’autant plus que cette amélioration est portée par le secteur manufacturier comme celui des services, avec un indice mondial PMI à son plus haut niveau depuis mai 2023 et juillet 2022, à 54,1 et 50,9, respectivement.
Après une longue phase de déclin de la fin des années 1940 jusqu’au début des années 2000, l’emploi indépendant se développe de nouveau en France depuis près de 20 ans. Ce renouveau de l’emploi indépendant, initié par des incitations fiscales en faveur de l’emploi à domicile ou de l’artisanat (services non marchands, services aux ménages, artisanat du bâtiment), a également été alimenté par l’externalisation par les entreprises de certaines tâches (à des fins de maîtrise des coûts sur des activités non essentielles, d’incubation de l’innovation) et l’apparition de nouveaux besoins (notamment en termes d’entretien-rénovation dans le bâtiment)
L’Europe connaît des pertes de parts de marché tendancielles, subies en raison de la montée en puissance d’autres producteurs (le Japon dans les années 1980, la Chine ensuite). En Allemagne, elles se sont même accrues après la pandémie de Covid-19 (-0,7 point en 2023 par rapport à 2019). L’industrie chimique allemande a subi de plein fouet la hausse des prix de l’énergie, renforçant la concurrence de la Chine et des États-Unis. Son industrie automobile (qui comptait pour 17% de ses exportations en 2023) souffre quant à elle directement de la concurrence chinoise.
Lors d’une conférence de presse conjointe en Allemagne, le mardi 28 mai 2024, et dans la lignée des rapports Letta et Noyer, et des déclarations du ministre français de l’Économie, le président français et le chancelier allemand ont évoqué leur souhait de créer un « produit d’épargne européen » pour « renforcer la compétitivité et la croissance de l’Europe ». Une nouvelle approche pour remettre l’Union des marchés de capitaux sur les rails.
Après une accalmie, les tensions sur le commerce maritime mondial refont surface. Selon l’indice Freigthos, le fret mondial a rebondi de 40% entre la dernière semaine du mois d’avril et la dernière semaine du mois de mai. Celui-ci est ainsi revenu sur les niveaux observés en février, lorsque le conflit en mer Rouge avait gagné en intensité. La remontée des cours varie toujours nettement entre les différentes voies maritimes et s’avère plus marquée entre les échanges allant de la côte ouest des États-Unis à la côte est de la Chine.
Le 1er trimestre 2024 a marqué une progression du taux d’épargne des ménages à 17,6% (contre 17,2% au 4e trimestre 2023), en raison d’une croissance mesurée de la consommation (+0,1% t/t en volume) au 1er trimestre et d’une progression plus élevée du pouvoir d’achat (+ 0,6% t/t). Alors que le taux d’épargne a fluctué autour d’un chiffre supérieur de 2,5 points en moyenne à son niveau pré-Covid (15% en 2019), depuis la mi-2021, nous nous attendons à ce qu’il baisse désormais pour se rapprocher de ce niveau d’ici à la fin 2025. Un soutien notable pour la consommation des ménages.
Les données conjoncturelles des mois d’avril et de mai présagent d’un 2e trimestre relativement bon en termes de croissance, même si des dichotomies persistent.
Si un doute pouvait éventuellement encore persister, les dernières déclarations de Philip Lane permettront a priori, d’entériner une première baisse des taux directeurs de la BCE lors de la prochaine réunion de politique monétaire du 6 juin. L’évolution actuelle de l’inflation en zone euro permet en effet à la BCE d’amorcer une détente monétaire, bien que de nouvelles pressions à la hausse semblent émerger. L’inflation a reflué, à la marge, en avril, de 2,43% à 2,37% a/a, tandis que l’inflation sous-jacente a reculé plus franchement de 2,95% à 2,66%