Industrie, services : lequel des secteurs entrainera l’autre dans son sillage ? C’est la question qui se pose lorsqu’on observe la divergence actuelle des indices PMI de S&P Global pour la zone euro.
L’indice du climat des affaires de l’Insee s’est modérément replié au mois d’avril. Cela suggère que l’embellie du début d’année ne durera pas.
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Dans l’ouest de l’Europe, le nombre de défaillances d’entreprises est revenu, au dernier trimestre 2022, à un niveau proche de celui atteint fin 2019. Cette remontée masque des disparités nationales. Le Royaume-Uni et la Suède l’ont entamée les premiers, l’affaiblissement de la croissance et le resserrement de la politique monétaire y étant plus précoces (et plus conséquents concernant le Royaume-Uni) qu’en zone euro. Au sein de cette dernière, le rebond des défaillances demeure partiel, mais il devrait se poursuivre.La situation des secteurs reflète ces différences. Ainsi, la hausse est quasi généralisée au Royaume-Uni et en Suède, notamment dans la construction et plus encore dans le commerce
Le scénario d’un ralentissement de la croissance du PIB dans les économies émergentes en 2023 repose sur deux hypothèses : le ralentissement du commerce mondial et l’impact récessif du diptyque inflation/resserrements monétaires. La première hypothèse n’en est plus une : les exportations se sont bel et bien contractées au cours des derniers mois pour les pays avancés comme pour les pays émergents. Les causes sont pour partie circonstancielles et on peut espérer que le coup de froid sur le commerce mondial ne soit que conjoncturel. Mais il est possible que le découplage États-Unis/Chine en matière de politique commerciale et technologique y contribue.
La croissance économique chinoise ré-accélère depuis fin janvier, tirée principalement par les services et la consommation des ménages. Le redressement de l’activité du secteur manufacturier est plus modéré. Dans l’immobilier, la crise s’atténue. Ces améliorations vont se poursuivre à court terme. Les freins à la croissance restent néanmoins importants ; ils découlent de l’affaiblissement de la demande mondiale et des tensions géopolitiques, des difficultés financières des promoteurs immobiliers ainsi que des collectivités locales et de leurs véhicules de financement. Au-delà, c’est la question d’une perte de confiance durable du secteur privé chinois qui se pose.
La croissance économique a ralenti en 2022 mais elle reste solide. Les perspectives pour l’année 2023/2024 sont favorables même si la croissance devrait décélérer d’environ 1 point de pourcentage. À court terme, les principaux risques sur l’activité sont liés à la hausse des prix qui pourrait contraindre la banque centrale à durcir davantage sa politique monétaire. La survenue du phénomène météorologique El Niño pourrait également constituer un facteur négatif. En dépit du ralentissement de la croissance et de la hausse des taux d’intérêt (48% des crédits sont à taux variables), les banques et les entreprises restent bien plus solides qu’à la fin de l’année 2019
Au cours des douze derniers mois, la situation économique du Pakistan s’est très sensiblement dégradée. Confronté à une crise de balance des paiements, le gouvernement a dû prendre d’importantes mesures pour tenter de contenir la baisse des réserves de change et répondre aux exigences du FMI afin de recevoir les fonds indispensables pour ne pas faire défaut sur sa dette extérieure. Les restrictions sur les importations, la forte hausse des taux directeurs, la dépréciation de la roupie et la réduction drastique des dépenses budgétaires ont lourdement pesé sur la croissance et provoqué une très forte hausse des pressions inflationnistes. Depuis février 2023, la position extérieure s’est améliorée très légèrement
La croissance coréenne a marqué le pas au dernier trimestre 2022. Le ralentissement devrait se poursuivre en 2023. Les exportations souffriront du ralentissement de la demande mondiale, tandis que la demande interne sera pénalisée par la hausse des taux d’intérêt et la persistance de l’inflation. Les risques d’instabilité financière restent limités, mais ont augmenté au cours des derniers mois. La dette des ménages est élevée, à près de 110% du PIB, et les ménages sont largement exposés à une hausse des taux d’intérêt. 76% des prêts aux ménages étant toujours contractés à taux variable. Les risques de crédit potentiels seraient toutefois limités aux ménages les plus vulnérables.
En dépit de la guerre en Ukraine, l’économie polonaise a enregistré une croissance annuelle relativement solide en 2022. Elle a été néanmoins très erratique avec de fortes baisses au T2 et au T4. Pour 2023, malgré un acquis de croissance négatif, la récession sera probablement évitée en raison du maintien du soutien budgétaire. Les pressions inflationnistes restent fortes à court terme en raison des pressions salariales et du retour du taux de TVA sur l’énergie à son taux initial. Le blocage temporaire des fonds européens depuis 2022 peut, a priori, susciter des inquiétudes dans un contexte où les comptes publics et externes restent dégradés. Toutefois, l’afflux d’investissements directs étrangers constitue un amortisseur notable. En 2022, ces flux ont plus que compensé le déficit courant
Les appels du pied de l’exécutif aux autorités monétaires pour abaisser les taux alimentent les débats sur la cible d’inflation, l’indépendance de la Banque centrale et le bon dosage du policy mix. L’opposition grandissante entre les deux parties rend la trajectoire de la politique économique plus incertaine, ce qui pèse sur les anticipations d’inflation. Soucieux de créer les conditions favorables à un assouplissement monétaire, le gouvernement a accéléré la présentation de sa réforme du mécanisme de contrôle budgétaire. Après un repli au T4 2022, l’économie devrait renouer temporairement avec la croissance au T1 2023, tirée par une production agricole exceptionnelle. Le ralentissement – engagé au deuxième semestre 2022 – devrait toutefois se poursuivre sur le reste de l’année
La croissance devrait nettement ralentir en 2O23. La relative résistance de la consommation privée ne suffira pas à compenser le ralentissement de la demande extérieure, en particulier en provenance des États-Unis. En outre, les perspectives d’investissement restent limitées. À moyen terme, l’économie mexicaine pourrait bénéficier de la relocalisation des entreprises américaines, tendance récemment accélérée par les perturbations des chaînes de valeur liées à la pandémie et les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis. Pour en tirer pleinement parti, le Mexique devra restaurer la confiance des investisseurs et respecter les engagements pris en matière de politique énergétique.
L’économie argentine est en pleine tourmente. La récession qui sévit depuis le dernier trimestre 2022 devrait se prolonger au moins au premier semestre 2023. Le secteur agricole joue de malchance avec, pour la troisième année consécutive, une sécheresse dont l’intensité est décuplée par le réchauffement climatique et l’arrivée de la grippe aviaire. L’inflation flambe, obligeant la banque centrale à durcir sa politique monétaire. En dépit des efforts budgétaires et du soutien du FMI, les pressions exercées sur la balance des paiements et les réserves de change s’accentuent. Le gouvernement multiplie les mesures pour préserver les réserves de change et éviter un défaut sur la dette extérieure vis-à-vis des créanciers officiels
La production pétrolière reste un facteur de volatilité de la croissance saoudienne comme en témoigne le repli attendu du PIB cette année. Néanmoins, l’économie hors pétrole bénéficie du dynamisme de l’investissement et de la consommation des ménages dans un contexte de transformation progressive de l’économie et du marché du travail. L’intervention de l’État et un effet de change favorable maintiennent l’inflation à un niveau modéré. Dans ce contexte économique favorable, le crédit bancaire au secteur privé est très dynamique, ce qui crée quelques tensions sur la liquidité bancaire. L’excédent budgétaire enregistré en 2022 ne devrait pas se reproduire cette année en raison du repli attendu des prix et de la production pétrolière
La crise s’installe en Égypte comme l’atteste la détérioration de l’ensemble des indicateurs macroéconomiques. L’activité ralentit dans un contexte d’inflation galopante causée notamment par la dépréciation du taux de change. La crise de la balance des paiements est rampante depuis un an, et le plan de soutien international initié par le FMI n’a pas permis de réduire les tensions sur la liquidité en devises. Malgré la forte hausse des taux nominaux sur les titres publics, les investisseurs internationaux restent prudents en raison du niveau très élevé de l’inflation et des anticipations de dépréciation du change. Le besoin de financement en devises restera élevé pendant encore au moins deux ans et le programme de privatisation n’y apportera qu’une réponse partielle
L’économie algérienne bénéficie d’une conjoncture favorable, quasi inédite depuis une décennie. L’année 2022 a ainsi été marquée par le retour des excédents jumeaux grâce à l’envolée des cours mondiaux des hydrocarbures et une modération inattendue du soutien budgétaire. Malgré un environnement international fragile, les perspectives 2023 sont bien orientées et les risques macroéconomiques sont contenus. Néanmoins, la persistance d’une inflation élevée est un risque à surveiller. Surtout, l’envolée des dépenses publiques prévue dans la loi de finances pourrait alimenter de nouveaux déséquilibres macroéconomiques à moyen terme sans pour autant soutenir fortement l’activité économique.
Après des années de sous-investissements dans son réseau électrique, l’Afrique du Sud subit des délestages électriques quotidiens dont l’intensité n’a fait qu’augmenter sur les derniers mois. L’activité économique s’en trouve fortement impactée. Le rétablissement des capacités de production d’électricité sera lent, ce qui pèsera fortement en 2023 sur la croissance et sur la balance commerciale. Les contraintes sur l’offre contribueront à maintenir une inflation élevée, tandis que le taux de chômage est préoccupant. Dans ces conditions, le parti au pouvoir, l’ANC, sera poussé à revoir à la baisse sa trajectoire de consolidation budgétaire. Par ailleurs, la reprise partielle de la dette de l’entreprise d’électricité Eskom contribuera à augmenter fortement la dette publique.
Le message général des derniers indicateurs relatifs au marché du travail américain est celui d’un ralentissement qui se poursuit de manière progressive. Le rythme des créations d’emplois demeure élevé, de même que celui de la progression des salaires. Le taux de chômage a légèrement baissé tandis que le taux d’activité remonte. Les difficultés de recrutement restent importantes à en juger le niveau, en recul mais toujours très élevé, du ratio entre le nombre de postes vacants et le nombre de chômeurs. Le signal des enquêtes de confiance est plus contrasté. La progressivité du ralentissement du marché du travail fonde la Réserve fédérale à poursuivre son resserrement monétaire. Une nouvelle – et probablement dernière – hausse de 25 pb du taux des Fed funds est attendue en mai.
L’évolution des PMI manufacturiers est contrastée en mars, avec notamment une nouvelle hausse aux États-Unis et une baisse dans la zone euro. Après un rebond en février, les nouvelles commandes à l’exportation ont diminué, tandis que la normalisation des conditions d’approvisionnement s’est répercutée sur les prix des intrants.
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change au 11 avril 2023
Le resserrement monétaire opéré par la Réserve fédérale et la BCE a entraîné un déclin du climat des affaires dans le secteur manufacturier. Le secteur des services a fait preuve de résilience jusqu’à présent. Cela peut refléter la diversité des sous-secteurs au sein des services, certains étant fortement corrélés avec le secteur manufacturier et d’autres beaucoup moins. Le secteur des services tend également à être moins sensible aux taux d’intérêt, ce qui limite l’impact des hausses de taux des banques centrales. Cette résilience influence également l’évolution de l’inflation. Les services ont une forte intensité de main d’œuvre et l’évolution des salaires est un moteur clé de l’inflation dans ce secteur, bien plus que dans l’industrie manufacturière
L’intégration commerciale entre le Brésil et la Chine (y compris Hong Kong et Macao) a énormément évolué au cours des 20 dernières années. En 2022, le commerce bilatéral s’est élevé à environ USD 150 mds, soit 37 fois plus qu’en 2001. Depuis 2009, la Chine est le principal partenaire commercial du Brésil, absorbant aujourd’hui près de 27 % de ses exportations (contre 11 % pour les États-Unis).
Les chiffres clés de l'économie française comparés à ceux des principaux pays européens, l'analyse des données relatives à la population et au marché du travail français, l'activité par secteur, les chiffres des administrations publiques, de l'inflation, des taux et des comptes des entreprises.
Les récentes difficultés rencontrées par quelques banques régionales américaines ont ravivé le débat sur un éventuel conflit entre la poursuite de la stabilité des prix et le maintien de la stabilité financière
D'après l'estimation GDPNow de la Réserve fédérale d'Atlanta, la croissance américaine resterait élevée au T1 2023 (3,2% en rythme trimestriel annualisé). Les nouvelles sur le front du marché du travail restent bonnes également. Tout irait pour le mieux si l'inflation ne perdurait pas également sur un rythme élevé, plaidant pour de nouvelles hausses de taux de la Fed, dont les effets ont récemment mis en difficulté certains modèles bancaires. Avant cela, nous nous attendions à ce que le resserrement des conditions d'accès au crédit entraîne l'économie en récession. Un durcissement supplémentaire pèserait plus nettement encore sur l'activité et, in fine, sur l'inflation