D’après l’estimation GDPNow de la Réserve fédérale d’Atlanta, la croissance américaine s’élèverait à +0,5% t/t au T2 2023, un chiffre légèrement supérieur à notre prévision et légèrement meilleur que celui du T1.
L’activité économique britannique a rebondi de 0,2% m/m en avril. Ce redressement succède à une contraction de 0,3% m/m en mars. Il est à relativiser puisque le PIB mensuel reste inférieur de 0,1% au niveau atteint en janvier et février.
La croissance du PIB réel a progressé au cours des deux derniers trimestres au Japon, mais évolue encore légèrement sous les niveaux de 2019. Un ralentissement de l’activité est toutefois attendu à partir du deuxième trimestre et jusqu’à la fin de l’année 2023.
Le rebond post-Covid de l’activité chinoise s’essouffle avec une étonnante rapidité. Les indicateurs conjoncturels pour le mois de mai 2023 témoignent d’un ralentissement de l’ensemble des composantes de la demande.
GDP growth, inflation, interest rates and exchange rates
L'économie allemande a enregistré une récession avec un recul du PIB au 4e trimestre 2022 et au 1er trimestre 2023. Si la consommation des ménages a expliqué en majeure partie ce repli, la sous-performance de la croissance économique du pays depuis plus de 5 ans s’explique largement par celle de son industrie. Celle-ci subit davantage de contraintes qu’ailleurs en Europe, tant et si bien que - phénomène relativement nouveau dans l’histoire récente allemande - la taille de ce secteur s’est réduite. Une difficulté dont le pays n’est pas encore sorti et qui pourrait contribuer à entraîner une rechute de la croissance au 2nd semestre.
Les données relatives à la balance des paiements et à l’emploi des travailleurs étrangers permettent de relativiser l’idée, pourtant communément admise, que le Brexit aurait réduit l’attractivité du Royaume-Uni.Il est vrai qu’encore en mars 2023, une entreprise britannique sur quatre classait le Brexit parmi ses trois principales sources de préoccupation. Ce niveau est certes en baisse depuis 2019, mais il montre néanmoins que l’inquiétude ne s’est pas totalement résorbée
L’analyse de l’environnement conjoncturel se base très souvent sur l’évolution de différentes variables et non sur leurs niveaux. Ainsi, on se focalise sur la croissance et l’inflation, plutôt que sur le niveau d’activité ou celui des prix. Pourtant, tous ces éléments ont leur importance. La baisse ces derniers mois des prix de l’énergie est une heureuse nouvelle mais leur niveau reste très au-dessus de celui enregistré au début de l’année 2022. Dans le secteur de l’industrie manufacturière et celui de la construction, la durée de la production assurée par les carnets de commandes actuels reste importante, ce qui peut expliquer le dynamisme des embauches
La hausse, en mai, de l'indice mondial PMI composite l’a porté à son plus haut niveau depuis un an et demi. Il s’agit de la quatrième augmentation consécutive. Toutefois, cette amélioration de l'activité globale masque une disparité importante entre le dynamisme du secteur des services et la faiblesse du secteur manufacturier.
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Le PIB néerlandais s’est contracté de -0,7% t/t au 1er trimestre 2023, après une croissance révisée à la baisse de 0,2 point de pourcentage, à +0,4% t/t au 4e trimestre 2022. Les causes de la contraction observée au 1er trimestre sont multiples.
L’indice d’incertitude économique de la Commission européenne a fléchi en mai, poursuivant son reflux depuis octobre 2022, entraîné par la baisse de l’incertitude dans les différents secteurs d’activité, à l’exception du secteur de la construction où elle est repartie fortement à la hausse.
Croissance du PIB et inflation. Taux d'intérêt et taux de change.
De légers signes de redressement de l’activité dans le secteur de l‘immobilier et celui de la construction sont apparus après la levée des restrictions sanitaires en décembre 2022 et grâce aux mesures de soutien prises par les autorités. Cependant, les espoirs d’une amélioration durable sont vite retombés.
Le taux de marge des sociétés non financières a augmenté au 1er trimestre 2023, atteignant 32,3% après 31,9% au 4e trimestre 2022. Les entreprises françaises continuent de bénéficier d’un pouvoir accru de fixation de leurs prix de vente.
D’après les données des PMI et les enquêtes de conjoncture de la Commission européenne, dans la zone euro l'industrie ralentit nettement, la demande s'affaiblit et les goulets d'étranglement sur le marché du travail se sont atténués. Combiné à la baisse des prix des intrants, cela devrait freiner l'inflation des prix à la production. Dans les services, le tableau est tout autre : les difficultés de recrutement demeurent une contrainte importante, tandis que la dynamique de l’activité et des commandes s'améliore. L'inflation des prix des intrants et à la production a faiblement reflué
La réouverture de l’économie chinoise en fin d’année dernière a finalement produit ses effets avec quelques mois de décalage. Le volume des exportations en provenance de Chine a en effet bondi de 19,8% m/m en mars selon les chiffres publiés par le CPB.
En avril et mai, la conjoncture des principales économies de l’OCDE affiche une relative détérioration dont l’ampleur et le degré d’avancement varient selon les pays. En Europe, la détérioration observée depuis quelques mois dans l’industrie commence à se transmettre aux services, où les indices de confiance ont engagé un mouvement de repli. Aux États-Unis, l’ISM des services a modérément crû en avril a contrario d’un indice ISM en deçà de 50 pour le 6e mois consécutif dans l’industrie.
La croissance de la zone euro au 1er trimestre 2023 s’est établie à +0,1% t/t selon les données disponibles. Ce résultat en deçà de notre prévision (+0,3% t/t) déçoit donc, même s’il dépasse notre estimation nowcast (-0,0%). Cette croissance faible vient aussi relativiser l’impression de résistance du PIB signalée par la plupart des données d’enquêtes et d’activité au cours du 1er trimestre.
L’activité industrielle et les nouvelles commandes dans l’industrie ont connu des évolutions marquées au 1er trimestre : un net rebond en janvier-février et un fort repli en mars. Au global, les nouvelles commandes sont toutefois restées stables au 1er trimestre (t/t). L’enquête IFO s’est même dégradée au mois de mai (91,7 contre 93,4 en avril) tout comme l’indice ZEW.
Les enquêtes sur le climat des affaires de l’Insee se sont détériorées en avril et en mai, faisant craindre que le rebond de l’activité observé au 1er trimestre (+0,2% t/t, après 0% t/t au T4) ait été en partie temporaire. Les effets exceptionnels, liés à la réaccélération de la production manufacturière en tout début d’année et à ses effets induits favorables sur la production de services et sur l’emploi, semblent donc s’être rapidement évaporés.
L’estimation préliminaire de la croissance économique italienne au premier trimestre a surpris favorablement, avec un rebond du PIB réel de 0,5% t/t. Nous anticipons cependant une décélération de l’activité au T2, avant une contraction au troisième trimestre. À 0,9% en 2023, la croissance du PIB italien resterait toutefois au-dessus de celle de la zone euro dans son ensemble.
La croissance espagnole s’est légèrement renforcée au T1 2023, à +0,5% t/t, selon les chiffres préliminaires de l’INE. Toutefois, cette accélération, soutenue par l’investissement et la demande extérieure, ne permet pas au PIB réel de franchir le seuil de l’avant-Covid. Il affiche en effet encore un léger déficit de 0,2% par rapport au T4 2019.
Au 1er trimestre 2023, la croissance américaine s’est établie à +0,3% t/t. Ce résultat est nettement en-deçà des attentes : le chiffre est deux fois moindre que l’estimation GDPNow de la Réserve fédérale d’Atlanta et que notre prévision (0,6%). La croissance ne serait donc pas si imperméable que cela au choc inflationniste et au resserrement monétaire.