Le climat des affaires a connu un affaiblissement marginal aux États-Unis au mois de septembre en raison de développements divergents dans les secteurs manufacturier et non-manufacturier. Ce dernier a ralenti à 53,6 (-0,9pp) dans l’enquête ISM, tiraillé entre une activité dynamique (« Business Activity » à 58,8) et un ralentissement sensible des nouvelles commandes (-6,7pp à 51,8). En revanche, l’indice manufacturier a progressé pour un troisième mois d’affilée et atteint 49,0 (+1,4pp). S’il demeure en zone de contraction, il s’établit toutefois à un plus haut depuis novembre 2022.
La confiance des ménages poursuit son repli. L’indice du Conference Board s’est établi à 103,0 en septembre (-5,7 points), sous le poids de la dégradation des attentes des consommateurs (73,7, -9,6 points). L’enquête envoie à présent un double signal récessif, le résultat inférieur au seuil de 80 des attentes s’ajoutant à la divergence de celles-ci avec l’appréciation des conditions actuelles (147,1, +0,4 point). Quant à l’indice de l’Université du Michigan, s’il diminue en octobre pour un troisième mois consécutif (63,0, -5,1 points), il se distingue de celui du Conference Board par le faible niveau de la composante des conditions actuelles (66,7), tandis que l’enquête rapporte un net rebond des anticipations d’inflation à 1 an (3,8%, +0,6pp). Ces évolutions négatives de la confiance des ménages sont à imputer, au moins en partie, à la remontée du prix de l’essence.
Le taux d’inflation mesuré par l’indice CPI est demeuré stable à +3,7% a/a en septembre. La contribution moins négative de la composante « énergie » a, en effet, compensé l’évolution favorable de la composante sous-jacente et alimentaire. L’inflation sous-jacente a diminué à +4,1% a/a (-0,3pp), tout en se stabilisant à +0,3% en progression mensuelle (cvs) bien que les services liés au logement accélèrent (+0,6% m/m, +0,3pp). Ces développements ne menacent pas la trajectoire désinflationniste mais rappellent la solidité de la demande et les risques à la hausse qui entourent cette trajectoire.
Les signes d’assouplissement du marché de l’emploi ne se sont pas renforcés. Alors que les sous-composantes « Emploi » de l’enquête ISM excèdent 50, tant dans la partie manufacturière (+2,7pp à 51,2) que non-manufacturière (-1,3pp à 53,4), les créations nettes d’emplois salariés non-agricoles se sont élevées à +336k en septembre, un plus haut depuis le mois de janvier. Ce bon résultat, accompagné de révisions à la hausse en juillet (236k) et août (227k), ne s’est toutefois pas répercuté sur les taux de chômage (3,8%) et d’activité (62,8%), qui sont demeurés inchangés.
La croissance du PIB au T3 devrait marquer une nette hausse par rapport au T2 (+0,5% t/t). Nous la prévoyons à +0,9% t/t, contre +1,3% pour le nowcast de la Fed d’Atlanta. Ce dernier estime par ailleurs que les avancées du T2 en matière d’investissement en équipement (+1,9% t/t) et en structures non-résidentielles (+3,8% t/t), observées de façon coïncidente avec la mise en œuvre de l’Inflation Reduction Act, devraient s’interrompre pour le premier (-0,7% t/t) et ralentir significativement pour le second (+0,2% t/t).
Anis Bensaidani (achevé de rédiger le 16/10/2023)