L’économie roumaine s’est progressivement déséquilibrée au cours de ces dernières années, terminant l’année 2019 avec des déficits jumeaux (budgétaire et courant) significatifs. Une politique budgétaire accommodante a soutenu la croissance et devrait continuer de le faire. Toutefois, la Roumanie n’échappera pas à une contagion du ralentissement économique lié à la pandémie. Le pays devrait basculer en récession, alors même que sa croissance s’est déjà amoindrie. La liquidité en devises reste suffisante, mais son niveau relativement limité devrait contraindre la politique monétaire, la stabilité du taux de change restant importante dans une économie où les dettes en euro ont diminué mais restent significatives.
La crise du coronavirus va affecter une économie déjà légèrement fragilisée en 2019 par le ralentissement du commerce mondial. Néanmoins, les fondamentaux macroéconomiques sont bons. Les finances publiques sont solides, le secteur bancaire est robuste et les entreprises, comme les ménages, sont peu endettés. Les réserves de change sont suffisantes pour couvrir les besoins de financement à court terme du pays. Néanmoins, les pressions à la baisse sur la roupie devraient rester fortes : le déficit courant n’est que partiellement financé par les investissements directs et les sorties de capitaux ont atteint des niveaux sans précédent depuis le 31 janvier.
L’épidémie a frappé une économie fragilisée depuis déjà plusieurs trimestres par le recul des exportations de marchandises, du tourisme, de la consommation privée et de l’investissement. Le gouvernement a lancé depuis février un vaste plan de relance budgétaire, équivalent à environ 10% du PIB. Ce plan comprend notamment des aides directes aux entreprises et aux ménages. Il devra par la suite être complété par des mesures moins ponctuelles, visant à encourager un redressement durable de la demande privée et de la croissance à moyen terme. Grâce à ses larges réserves budgétaires et sa dette minimale, le gouvernement dispose d’une marge de manœuvre confortable pour conduire une politique expansionniste pendant quelques années.
La crise du coronavirus frappe une économie dynamique, dont la croissance avait dépassé 6% en glissement annuel au S2 2019 et devait continuer sur cette lancée en 2020. La pandémie et le confinement très strict imposé par le gouvernement Duterte vont gripper tous les moteurs de la croissance : arrêt de la production dans le centre économique du pays, ralentissement de la demande intérieure aggravé par les moindres transferts des travailleurs à l’étranger et les pertes du secteur informel, effondrement du tourisme et recul des exportations de biens et de services. Le choc est sévère, mais les bons fondamentaux macroéconomiques et l’endettement modéré du secteur public donnent des marges de manœuvre aux autorités pour mener des politiques de soutien.
Les conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur l’économie devraient être significatives et provoquer un fort ralentissement de l’activité cette année. Néanmoins, la croissance devrait rester positive. À court terme, la dégradation attendue des finances publiques est soutenable, et le gouvernement égyptien est capable de faire face à une raréfaction temporaire des investisseurs internationaux. La liquidité en devise de l’ensemble du système bancaire s’est fortement améliorée au cours des derniers mois, renforçant la livre sur les marchés de change. Dans ce contexte, le financement du déficit courant, le remboursement des dettes extérieures, ainsi que la capacité à faire face à des retraits massifs de capitaux sont assurés à court terme.
Les conséquences de la pandémie du coronavirus sur l’économie marocaine seront significatives. L’activité touristique est à l’arrêt depuis mars et le restera jusqu’en mai dans le meilleur des cas. Le secteur de l’automobile ou encore les transferts financiers de la diaspora marocaine seront également affectés par la crise en Europe. Sous réserve que la situation s’améliore au second semestre, le Maroc devrait cependant éviter une récession. Les fondamentaux macroéconomiques sont solides et le pays va bénéficier d’un allègement substantiel de ses importations de produits pétroliers. De plus, les autorités ont réagi rapidement pour amortir le choc.
L’économie devrait être mise à rude épreuve en 2020 en raison des effets de l'épidémie de coronavirus, alors que la croissance réelle du PIB s’était déjà modérée l'an dernier. Le ralentissement de la croissance limitera davantage la marge de manœuvre budgétaire, d’autant plus que les recettes en devises vont également être grevées par des conditions climatiques défavorables. En outre, les rivalités politiques compliquent la mise en œuvre de la politique budgétaire. L'impossibilité de réduire les déficits dégradera la soutenabilité de la dette souveraine à moyen terme. De plus, l’assouplissement monétaire et les mesures d’urgence introduites dans le système bancaire pourraient remettre en cause les progrès liés à la récente abrogation de la loi sur le plafonnement des intérêts.
En tant qu’économie la plus diversifiée du Golfe et producteur de pétrole, les Émirats arabes unis sont doublement affectés par l’épidémie de Covid-19 et la chute des prix du pétrole. La crise risque de s’accélérer dans l’immobilier à Dubaï, en difficulté depuis plusieurs années, entraînant la dégradation de la situation financière des entreprises de la construction et des services. Cela devrait augmenter le risque de crédit et peser sur le secteur bancaire. Les finances publiques devraient pouvoir faire face à la baisse des revenus pétroliers, au prix d’une hausse de la dette. La solidité de la position extérieure garantit l’ancrage du dirham au dollar.
Comme dans de nombreux pays, la population et l’économie des Etats-Unis payeront un lourd tribut à l’épidémie de coronavirus. La progression de la maladie, qui semblait un temps s’infléchir, accélérait à nouveau au moment d’écrire ces lignes (plus de 30 000 nouveaux cas recensés par jour). L’activité donnait, quant à elle, ses premiers signes de décrochage...
La pandémie de Covid-19 a suscité des réactions importantes en termes de politique économique afin d’en atténuer les conséquences pour l’économie. Ce document passe en revue les mesures prises par les banques centrales et les gouvernements d’un large nombre de pays, de même que celles prises par des institutions internationales. Ce document reprend les mesures jusqu’au 3 avril. Il sera mis à jour régulièrement.
Le tourisme constitue le principal canal de transmission de la pandémie de Covid-19 à l’économie marocaine. L’activité est à l’arrêt depuis le début du mois de mars et le restera a minima jusqu’en mai. Les pertes seront significatives pour un secteur dont la contribution au PIB dépasse 8%, soit le niveau le plus élevé dans la région. Point positif, les deux tiers de la saison touristique s’effectuent à partir de juin, ce qui pourrait correspondre à la levée des restrictions sur les voyages dans certains pays même si la reprise de l’activité touristique ne sera que graduelle. La contraction de l’activité touristique va peser sur la croissance et les comptes extérieurs. Les revenus générés par le secteur représentent en effet 15% des recettes courantes
La pandémie de Covid-19 a provoqué un arrêt brutal de l’activité économique dans un nombre croissant de pays. Ce coup de frein a eu des répercussions internationales avec la baisse du commerce extérieur et la hausse de l’aversion au risque des investisseurs. Celle-ci a déclenché une quête mondiale effrénée de liquidité en dollar ainsi que des sorties de capitaux dans les pays en développement. Les grandes économies ont réagi en prenant des mesures énergiques de politique monétaire et budgétaire. L’évolution à court terme de la demande et de l’activité dépendra entièrement de la durée et de la sévérité du confinement des populations. Une fois qu’il sera levé, la reprise sera probablement progressive et inégale
La population et l’économie des États-Unis ne seront pas plus épargnées que d’autres par l’épidémie de coronavirus. Arrivée tard sur le sol américain, longtemps minimisée par le président Trump, celle-ci progresse désormais rapidement, à tel point que l’Organisation mondiale de la santé pourrait déclarer les États-Unis nouvel épicentre de la maladie. Espace fédéral, le pays a réagi en ordre dispersé, les mesures de confinement restant à l’appréciation des États ; et si la Maison Blanche a fermé les frontières (à l’Union européenne, au Canada…) elle répugne par principe à restreindre les flux intérieurs de biens et de personnes. Anticipant une récession, les marchés ont lourdement chuté, la banque centrale déclenchant, quant à elle, un véritable « plan Marshall » monétaire.
La population et l’économie chinoises ont été les premières frappées par l’épidémie de coronavirus. L’activité s’est brutalement et fortement contractée pendant le mois de février, pour repartir ensuite très progressivement. Alors que la situation du côté de l’offre devrait se normaliser au T2, le choc de demande va se prolonger. Aux effets de la perte de revenus qu’entreprises et ménages viennent de subir vont s’ajouter ceux de l’effondrement de la demande mondiale. Les autorités ont encore des moyens d’intervention conséquents pour aider au redressement de l’économie. Les finances du gouvernement central ne sont pas menacées. En revanche, après le choc sur la croissance, la hausse attendue de l’endettement aggravera à nouveau les vulnérabilités du secteur financier.
Le Japon doit affronter le choc pandémique de Covid-19 après une fin d’année 2019 déjà difficile sur le plan économique. Le pays est, comme de nombreux autres, exposé aux retombées économiques de cette crise. Toutefois, sa dépendance importante à l’économie chinoise via ses importations, ses exportations et ses flux touristiques fragilise davantage l’économie nippone. D’après les derniers indicateurs conjoncturels, le choc est rude. Le Japon devrait ainsi entrer en récession cette année. En l’absence de marge de manœuvre suffisante sur le plan monétaire, la politique budgétaire sera en soutien. Un nouveau plan de relance de grande ampleur serait à ce titre en préparation par le gouvernement Abe.
La pandémie de Covid-19 précipite la zone euro dans une récession a priori courte mais marquée. Après une année et demi compliquée sur le plan économique, la zone euro semblait faire preuve de résilience et commençait même à montrer des signes de stabilisation. Le choc actuel - à la fois d’offre, de demande et d’incertitudes - vient complètement modifier les prévisions. Les mesures sanitaires prises, nécessaires pour endiguer la propagation du virus, créent les conditions d’une récession. Les décideurs, sur le plan monétaire et budgétaire, ont réagi vite et de manière jusqu’ici relativement appropriée. Toutefois, le profil du rebond de l’activité reste inconnu et sera déterminant afin d’évaluer les dégâts globaux causés par la pandémie.
L’économie allemande est à l’arrêt en raison du confinement quasiment complet de la population. Pour lutter contre les conséquences économiques de cette crise, le gouvernement a lancé un plan de relance massif visant à accroître les dépenses dans le secteur de la santé, à protéger l’emploi et à soutenir les entreprises. Quoi qu’il en soit, la chute de la production et la contraction de la croissance pourraient atteindre des niveaux bien supérieurs à ceux enregistrés lors des récessions antérieures. En cas de confinement d’une durée de trois mois, correspondant au scénario du pire, la croissance du PIB pourrait baisser d’environ 20 points de pourcentage et six millions de personnes pourraient relever du dispositif d’indemnisation du chômage partiel.
2020 ne sera pas une année de croissance peu élevée mais résistante comme cela était anticipé au trimestre dernier. Il faut désormais s’attendre à un choc récessif massif, provoqué par la pandémie de Covid-19. La perte d’activité économique instantanée directement liée aux mesures d’endiguement est, à ce jour, estimée à 35% par l’INSEE, ce qui équivaut à amputer le PIB annuel de 3 points par mois de confinement. La chute libre du climat des affaires en mars donne aussi un tout premier aperçu de l’ampleur du choc. Un arsenal de mesures a été déployé pour amortir autant que possible ce choc. D’après nos prévisions, le PIB français se contracterait de 3,1% en 2020, plus qu’en 2009 (-2,8%), avant de rebondir de 5,4% en 2021
Lorsque l’épidémie de Covid-19 a frappé l’Italie, l’économie se contractait déjà. Devant l’augmentation fulgurante du nombre de personnes infectées, le gouvernement a pris des mesures draconiennes, dont l’arrêt de toutes les activités économiques non essentielles et le placement de l’ensemble de la population en confinement. Les chocs d’offre et de demande induits vont entraîner une récession, qui devrait être profonde et durer au moins jusqu’au mois de juin. Malgré le puissant soutien des politiques budgétaire et monétaire, la croissance économique italienne devrait être amputée de quelques points de pourcentage sur l’ensemble de l’année 2020.
Deuxième foyer de l’épidémie de Coronavirus en Europe, l’Espagne va subir une forte chute d’activité cette année. L’impact économique reste néanmoins, pour l’heure, difficile à quantifier. Le PIB devrait enregistrer une baisse de plus de 3% en 2020, avant de se redresser en 2021. La structure de l’économie espagnole – orientée vers les services et dotée d’une large proportion de PME – suggère que le choc économique sera plus marqué que dans d’autres pays industrialisés. Le chômage endémique risque de s’amplifier, laissant des traces durables sur la croissance à moyen terme. Néanmoins, l’amélioration des comptes publics (pré-coronavirus) et une situation politique plus stable offrent quelques marges de manœuvre au gouvernement pour faire face à la crise.
Après la mise en confinement restreint des Pays-Bas, la confiance des chefs d’entreprises s’est effondrée. Afin de limiter les répercussions sur l’économie, le gouvernement a annoncé un plan complet de mesures visant à protéger les emplois et les entreprises. Le pays bénéficie, en effet, d’une position budgétaire favorable, qui lui confère une puissance de feu suffisante. Quoi qu’il en soit, chaque mois de confinement pourrait amputer la croissance du PIB d’environ 2 points. En cas de redressement rapide de l’économie néerlandaise, le repli du PIB pourrait être contenu aux environs de 3,5 % en 2020.
Sous l’effet de l’épidémie de Covid-19, nos prévisions de croissance reculent de cinq points de pourcentage, à -3,5 % pour 2020, malgré l’action engagée par les pouvoirs publics pour atténuer son impact. La plupart des secteurs sont lourdement frappés, notamment la construction et l’immobilier. La Première ministre, Sophie Wilmès, s’est vue accorder des pouvoirs spéciaux par une « coalition Corona ». Un répit bienvenu, bien que temporaire, dans une situation de blocage des négociations en vue de la formation d’un nouveau gouvernement.
En 2019, après un ralentissement somme toute limité, la croissance du PIB portugais s’était finalement établie dans la fourchette haute des attentes, à 2,2%. L’épidémie de coronavirus va faire disparaître ces performances enviables, mettre toute une partie de l’économie à l’arrêt et plonger le pays dans une récession majeure au cours des prochaines semaines. Dans la ligne de ses homologues européens, le gouvernement Costa met progressivement en place une série de mesures qui visent à préserver le tissu économique le temps du choc et préserver les capacités de reprise.
Aujourd’hui répandue mondialement, l’épidémie de coronavirus s’est déclarée relativement tard au Royaume-Uni, et n’a pas donné lieu à des mesures de protection immédiates. Après avoir opté pour une stratégie d’« immunité collective », le gouvernement de Boris Johnson a finalement décidé, le 24 mars, d’un confinement à l’échelle nationale. Comme en Italie, en France ou plus généralement en Europe continentale, les mouvements et rapprochements de personnes sont désormais limités outre-Manche. La maladie progresse, quant à elle, à un rythme rapide, comparable à celui observé dans les pays les plus touchés. Face aux risques, sanitaires et économiques, qu’elle représente, les autorités monétaires et gouvernementales ont décidé de mesures de soutien exceptionnelles.
Alors que le ralentissement de l’économie était avéré en 2019, le choc constitué par l’épidémie mondiale de coronavirus fera très probablement basculer la Suède en récession en 2020. La baisse de la demande mondiale, notamment celle de l’Union européenne et de la Chine, se traduira par une chute des exportations et un grippage temporaire des circuits de production. L’investissement ainsi que la consommation seront touchés. La Banque centrale a adopté des mesures de soutien inédites, tandis que le gouvernement emploie ses marges de manœuvre financières au service d’une politique budgétaire de soutien à l’emploi et aux entreprises.