La consommation des ménages américains se situe, au troisième trimestre 2023, 10% au-dessus de son niveau d’avant la pandémie de Covid-19 quand celle des ménages français est à peine au-dessus (1%). Ce dynamisme outre-Atlantique s’appuie sur une évolution un peu plus favorable du pouvoir d’achat mais, surtout, sur une baisse du taux d’épargne. L’amélioration de la situation sur le marché du travail semble avoir eu plus d’impact de l’autre côté de l’Atlantique. Comme elle est en train de devenir moins favorable et que les ménages américains disposent d’un matelas d’épargne moins confortable pour amortir désormais l’impact du resserrement monétaire, la croissance américaine pourrait perdre un soutien important à l’horizon des prochains trimestres.
Selon les dernières données d’activité de l’économie chinoise, la reprise post-Covid se poursuit, mais la dynamique reste fragile. Au mois d’octobre 2023, l’activité dans les services a continué de se renforcer (+7,7% en g.a. contre +6,9% en septembre), soutenue par l’amélioration de la performance des ventes au détail (+7,8% en g.a. en volume en octobre contre +5,5% en septembre).
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et de change.
En Europe centrale, les comptes nationaux du troisième trimestre ont été publiés en début de semaine. La Hongrie est sortie de récession après 4 trimestres de croissance négative. La Pologne connaît toujours une croissance erratique avec un rebond de l’activité cette fois-ci. Mais dans l’ensemble, les autres pays d’Europe centrale voient un ralentissement de leur activité.En Roumanie, la croissance du PIB s’est établie à +0,4% en rythme trimestriel au T3 après +0,9% au trimestre précédent. Malgré tout, l’économie roumaine devrait faire preuve de résilience cette année alors que certains pays comme la Hongrie ou encore la République tchèque pourraient enregistrer une croissance négative en 2023.
La baisse de l’indice PMI composite mondial s’est poursuivie en octobre. Il a atteint le seuil neutre séparant la zone d’expansion de la zone de contraction de l’activité (50,0 contre 50,5 en septembre). C’est le signe que l'activité économique mondiale stagne en ce début de quatrième trimestre 2023.
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et taux de change.
La dynamique des exportations françaises s’est singulièrement essoufflée au fil de ces derniers mois. Si les exportations sont, sur les 9 premiers mois de l’année, de EUR 14 mds supérieures à celles enregistrées sur la même période de 2022, l’essentiel de ce gain a été obtenu dès le 1er trimestre. Sur les 2e et 3e trimestres, la hausse cumulée des exportations se limite à EUR 1 md (par rapport au T2 et T3 2022), avec au premier rang des progressions les exportations aéronautiques (+5,5 mds).
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Au troisième trimestre, l'économie américaine a réalisé l’équivalent d’un sprint en montée : une croissance impressionnante malgré le niveau élevé des taux d'intérêt. La consommation des ménages a été un facteur clé de cette performance, mais les dépenses publiques, la reconstitution des stocks et le rebond de la construction résidentielle ont également soutenu la croissance. Cependant il faut s'attendre à ce qu'elle ralentisse à l'avenir.Des taux hypothécaires élevés pèseront sur l'activité de construction, si elles s'attendent à une demande plus faible, il y a un risque que les entreprises préfèrent réduire leurs stocks. Par ailleurs, on ne sait pas dans quelle mesure les ménages continueront à réduire leur taux d'épargne ainsi que l'excédent d'épargne accumulé pendant la pandémie.
L'indice de risque géopolitique, basé sur le nombre d'articles de journaux évoquant des bouleversements géopolitiques, a enregistré une forte hausse en octobre. Savoir si cela influence les décisions des ménages et des entreprises dépend, entre autres, de la réversibilité de ces décisions. Si l’on se fonde sur les recherches empiriques relatives aux conséquences d'une augmentation significative de l'incertitude, le récent bond de l'incertitude géopolitique fait craindre un impact direct et indirect - par l'incertitude des prix de l'énergie (pétrole, gaz) - sur les dépenses discrétionnaires des ménages et les décisions d'embauche des entreprises. Ces deux réactions pouvant se renforcer mutuellement
PIB, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Les chiffres clés de l'économie française comparés à ceux des principaux pays européens, l'analyse des données relatives à la population et au marché du travail français, l'activité par secteur, les chiffres des administrations publiques, de l'inflation, des taux et des comptes des entreprises.
L’économie du Nigéria est fragile. Malgré la remontée des cours du pétrole en 2021 et 2022, la stabilité macroéconomique a continué de se détériorer. En cause : le niveau trop faible de la production pétrolière, un taux de change artificiellement surévalué et l’envolée des subventions sur l’énergie. Sans une inflexion de la politique économique, la situation ne pouvait donc que se dégrader. Le nouveau président, Bola Tinubu, a décidé d’agir vite et fort. Juste après sa prise de fonction en mai dernier, il a annoncé l’assouplissement du système de change et la fin des subventions sur l’énergie. Sans surprise, la première mesure a attisé l’inflation, qui devrait approcher les 30% d’ici à la fin de l’année
Comme le montrent les données de septembre, la désinflation se poursuit dans la zone euro. Cette évolution est, en outre, généralisée : pour plus de la moitié des postes de l’IPCH (indice harmonisé des prix à la consommation), le taux d’inflation sur trois mois est inférieur à l’objectif de la BCE, exprimé sur une base équivalente. Cette tendance renforce la probabilité que la baisse de l’inflation s’étende à l’ensemble de l’économie de la zone euro. Cependant, malgré les progrès enregistrés, l’inflation se maintient bien au-dessus de sa cible
Au T3 2023, la croissance économique chinoise a rebondi à +1,3% en rythme trimestriel, après un très faible +0,5% au trimestre précédent. Elle s’est établie à +4,9% en glissement annuel (g.a.) contre +6,3% au T2 2023, mais cette baisse est due à des effets de base défavorables au T3. La croissance chinoise a atteint 5,2% en g.a. sur les trois premiers trimestres de 2023.
Les enquêtes de conjoncture du mois de septembre envoient des signaux divergents. La confiance des ménages se dégrade dans la plupart des pays, ce qui, dans certains cas (France, Espagne), souligne un léger regain d’inflation. Ce reflux de la confiance s’accompagne aussi, en règle générale, d’une baisse des intentions d’achats de biens durables, que l’on peut relier au niveau élevé des taux d’intérêt ainsi qu’à l’anticipation d’une détérioration modérée du marché du travail.
La température baisse sur le front de l’inflation en zone euro. À cette bonne nouvelle s’ajoute l’étonnante poursuite de la diminution du taux de chômage (6,4% en août contre 6,7% en début d’année). Mais ces évolutions positives sont contrebalancées par le climat plus frais aussi du côté de l’indicateur du sentiment économique de la Commission européenne (ESI).
L’inflation allemande a repris le chemin de la baisse, après une stabilisation entre mai et août (6,4% a/a en août selon l’indice harmonisé), pour atteindre 4,3% en septembre, en raison d’abord d’effets de base (l’inflation désaisonnalisée était de 2,3% m/m en septembre 2022, contre une évolution plus normale de 0,3% en septembre 2023). Nous attendons une nouvelle baisse de près de 1 point de pourcentage de l’inflation en octobre pour la même raison.
Les courbes se sont croisées : l’inflation française, longtemps en deçà de celle de la zone euro, lui est désormais supérieure (5,7% en septembre contre 4,3% a/a, selon l’indice harmonisé). En moyenne, l’inflation française dépasse même en août-septembre de près de 0,5 point son niveau de juin-juillet (contre une décrue 0,6 point en zone euro). En cause, le rebond des prix de l’énergie.
La confiance des ménages est en léger recul depuis le mois d’avril. Cela reflète une baisse des intentions d’achat de biens durables et une dégradation du jugement sur les perspectives d’évolution du chômage. Néanmoins, le marché du travail italien maintient le cap. Le taux de chômage a fléchi à 7,3% en août, son niveau le plus bas depuis quinze ans. Conséquence de ce recul, les problèmes de recrutement s’intensifient.
L’indice du sentiment économique de la Commission européenne recule, en Espagne, en septembre à son plus bas niveau de l’année, témoignant d’un ralentissement de l’activité qui se traduirait, selon nos prévisions, par une baisse de la croissance à 0,3% t/t au T3 et 0,2% t/t au T4. L’inflation regagne, par ailleurs, du terrain et pèse à nouveau sur la confiance des ménages, tout comme les perspectives de chômage qui se dégradent, toutefois modérément.
Le climat des affaires a connu un affaiblissement marginal aux États-Unis au mois de septembre en raison de développements divergents dans les secteurs manufacturier et non-manufacturier. Ce dernier a ralenti à 53,6 (-0,9pp) dans l’enquête ISM, tiraillé entre une activité dynamique (Business Activity à 58,8) et un ralentissement sensible des nouvelles commandes (-6,7pp à 51,8). En revanche, l’indice manufacturier a progressé pour un troisième mois d’affilée.
Le marché du travail britannique a atteint un point de bascule. Pour la Banque d’Angleterre (BoE), il s’agit d’un nouveau signe, en plus du ralentissement du secteur de l’immobilier, de la généralisation de la transmission de la hausse des taux à l’économie réelle. La publication du rapport de l’ONS sur le marché du travail, pour septembre, a été repoussée au 24 octobre. Néanmoins, les chiffres avancés du HMRC indiquent un recul de 8 360 salariés en septembre.
Les enquêtes de conjoncture japonaises envoient des signaux contrastés. Côté positif, le climat des affaires de l’enquête TANKAN s’est amélioré, porté par les services : la confiance du secteur grimpe à son plus haut niveau depuis 1991. Le PMI pour les services fait également preuve de résilience. Bien qu’en baisse de 0,5 point en septembre, il se maintient en zone d’expansion à 53,8. À l’inverse, le PMI du secteur manufacturier s’enfonce en zone de contraction.