Le bilan conjoncturel de février est, à quelques nuances près, une copie conforme de celui de janvier : plutôt positif du côté des données d’enquêtes, négatif du côté de l’inflation.
L’activité industrielle a connu un net rebond en janvier (+3,5% m/m), après un repli également notable en décembre (-2,4% m/m).
En février 2023, bien que dans une proportion moins marquée, le climat des affaires de l’Insee a rebondi d’1 point à 103, atteignant son niveau le plus élevé depuis août 2022.
La contraction du PIB de 0,1% t/t au quatrième trimestre 2022 ne doit pas faire oublier les très bons chiffres des investissements.
L’évolution des indices PMI éloigne le scénario d’un décrochage de l’activité à court terme. Nos prévisions initiales d’une contraction au premier trimestre 2023 ont d’ailleurs été révisées à la hausse.
En février, les données d’enquêtes sur le climat des affaires ont évolué positivement. En revanche, les enquêtes sur la confiance des ménages ont évolué dans deux directions opposées.
Le PIB britannique a rebondi de 0,3% m/m en janvier selon l’ONS, après -0,5% en décembre. Les services ont contribué à hauteur de 0,4 point, en partie grâce à la normalisation des jours travaillés.
L’activité japonaise a marqué le pas en janvier. Le Nouvel An chinois le 22 janvier a pu contribuer à la chute importante de la production industrielle, qui s’est contractée de 5,3% m/m.
L’inflation actuellement élevée reste, d’après l’OCDE, la principale menace pesant sur l’économie mondiale. Certes, le pic d’inflation semble derrière nous depuis quelques mois, aux États-Unis comme en zone euro notamment, mais la baisse de l’inflation est restée limitée jusqu’ici. Pourtant, un certain nombre d’éléments concourent à la diminution des pressions inflationnistes : la réduction du déséquilibre entre l’offre et la demande en fait partie, l’offre subissant, en effet, moins de contraintes tandis que la demande voit celles-ci augmenter.
Les indicateurs économiques pour les deux premiers mois de l’année 2023 attestent du rebond de l’activité chinoise après l’abandon de la politique zéro Covid début décembre 2022 et la fin des perturbations causées par la flambée du nombre de cas de contaminations en décembre-janvier.
L’enquête de la Commission européenne sur la confiance des ménages fait état, depuis quatre mois, d’une amélioration très nette du côté des ménages allemands, portée par le redressement de leurs anticipations au regard de la situation économique. À l’inverse, la confiance des ménages français, déprimée, ne donne encore aucun signe de redressement. Leurs évaluations de la situation passée divergent également puisque celle de l’Allemagne s’améliore aussi, bien que dans une moindre ampleur.
La publication des chiffres de février des indices PMI de S&P Global a apporté de bonnes nouvelles dans l’ensemble. Un des résultats marquants est le redressement de l'indice PMI manufacturier de la Chine, qui atteint, à 51,6, son plus haut niveau depuis huit mois (49,2 en janvier). Cette embellie est liée à la reprise progressive de la production dans les usines depuis la levée des restrictions sanitaires en décembre dernier. Dans la zone euro, les chiffres sont contrastés : en repli en France, en Allemagne et en Autriche, mais en assez nette hausse en Espagne, en Italie et en Irlande. Aux États-Unis et au Japon, l’indice reste en zone de contraction pour le quatrième mois d’affilée.
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Les pays du Golfe - Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar - bénéficient d’une conjoncture économique très porteuse. La discipline du cartel des pays producteurs de pétrole et les tensions géopolitiques internationales maintiennent les prix du pétrole et du gaz à un niveau élevé, ce qui est favorable aux comptes budgétaires et extérieurs de pays toujours très dépendants de la rente pétrolière. Contrairement aux précédentes périodes d’embellie économique, il semble que la plupart des gouvernements maintiennent une certaine discipline budgétaire qui, à moyen terme, devrait réduire la vulnérabilité aux variations des revenus pétroliers
Le 22 février dernier, le Trésor sud-africain a présenté son cadre budgétaire à la veille de la nouvelle année fiscale qui débutera au 1er avril. Après une légère réévaluation à la hausse du solde budgétaire depuis le mois d’octobre 2022, le Trésor table désormais sur un excédent primaire dès l’année fiscale en cours. Cette performance devrait se consolider progressivement au cours des trois prochaines années.
Les chiffres préliminaires de l’inflation pour le mois de février ont eu l’effet d’une douche froide au vu de l’accélération de l’inflation sous-jacente. Pour évaluer l’évolution des prix depuis le début de 2022, l’inflation mensuelle a été calculée pour l’ensemble des composantes (plus de 400) de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH). Si la distribution des fréquences de l’inflation moyenne mensuelle entre octobre 2022 et janvier 2023 n’a guère évolué par rapport au premier trimestre 2022, l’inflation a néanmoins changé de nature. Alors que la hausse annuelle des prix de l’énergie a ralenti, celle des prix des produits alimentaires accélère toujours. Avec la répercussion des différents chocs, l’inflation devient persistante
La légère tendance haussière observée, depuis la mi-avril 2021, de notre indicateur de couverture médiatique s’est inversée depuis la fin 2022 – le début 2023, probablement en lien avec les signes d’une baisse de l’inflation jusqu’en janvier. Aux États-Unis, l'incertitude des entreprises relative à leur chiffre d’affaires a diminué en février, pour le troisième mois consécutif.
En 2022, la contribution du commerce extérieur français à la croissance du PIB a été l’une des plus négatives de l’histoire (-0,8 point), sous le poids de trois détériorations.
La politique monétaire influence l’économie avec des décalages variables et longs. Ces décalages devraient être pris en compte lors de l’évaluation des effets des hausses de taux écoulées sur l’inflation et ses facteurs. Les enquêtes sur les prêts bancaires peuvent constituer un indicateur avancé. Historiquement, le resserrement des conditions d’octroi de crédit et la faible demande de crédit escomptée ont précédé une croissance plus lente des investissements des entreprises et de l’investissent des ménages dans le logement. Cependant, la relation entre la demande de crédit et les facteurs d’offre et la consommation des ménages est très faible
Panorama économique : taux et changes, PIB et inflation…
Calendriers commentés des principaux indicateurs économiques de la semaine écoulée et de la semaine à venir.
Dans ce nouvel AudioBrief, Guillaume Derrien, économiste de l'équipe OCDE, revient sur la relation étroite qui existe entre la croissance mondiale et l'évolution du commerce international.
Les chiffres clés de l'économie française comparés à ceux des principaux pays européens, l'analyse des données relatives à la population et au marché du travail français, l'activité par secteur, les chiffres des administrations publiques, de l'inflation, des taux et des comptes des entreprises.
En ce début d’année 2023, les signes de résistance des économies des principaux pays de l’OCDE se confirment.