À l’instar du Term Funding Scheme (TFS) introduit par la Banque d’Angleterre (BoE) à l’été 2016, le Term Funding Scheme Small and Medium-sized Enterprises (TFSME), annoncé en mars 2020, vise à soutenir l’offre de prêts aux entreprises. Il s’agit d’un programme de refinancement à quatre ans accordé aux établissements de crédit à un taux inférieur à celui des opérations principales de refinancement[1]. Contrairement au TFS, le TFSME cible plus précisément le financement des petites et moyennes entreprises (SME)
Assouplissement du confinement oblige, la confiance des entreprises s’est notablement améliorée, tandis que l’activité et la demande ont mécaniquement rebondi. À court terme, le resserrement de l’écart entre les niveaux d’activité normaux et ceux observés devrait progressivement induire une certaine normalisation des taux de croissance. La croissance devrait être soutenue par un effet de rattrapage de la consommation, les coups de pouce monétaire et budgétaire, et la possibilité pour les ménages de puiser dans l’épargne forcée accumulée pendant le confinement. L’évolution des incertitudes sera déterminante. La situation sanitaire n’est pas maîtrisée dans certains pays et l’on craint potentiellement un emballement
En partie paralysée par l’épidémie de Covid-19, l’économie américaine aura connu, au printemps 2020, sa pire récession depuis 1946. La perte d’activité, proche de 10% au deuxième trimestre, se réduit toutefois depuis le mois de mai, la principale question étant de savoir ce qui pourra, in fine, être récupéré. À l’approche de l’été, l’amélioration des enquêtes auprès des chefs d’entreprise, tout comme le rebond boursier, témoignaient d’anticipations assez optimistes, peut-être trop. Dopés par les injections de liquidité de la Réserve fédérale, les marchés sous-estimeraient le risque de défaillance d’entreprises, dont la dette s’est beaucoup alourdie. Les dernières statistiques concernant la progression de la maladie étaient, quant à elles, mauvaises.
L’économie se redresse progressivement depuis mars, et le rebond vigoureux du PIB devrait lui permettre de récupérer rapidement le terrain perdu au premier trimestre. Cependant, le choc provoqué par l’épidémie et le confinement a fragilisé un grand nombre de secteurs (notamment les industries exportatrices), de sociétés (les micro entreprises et les PME en particulier) et de ménages (notamment ceux à bas revenus). La banque centrale assouplit prudemment les conditions de crédit et le gouvernement a introduit un plan de relance estimé à environ 5 points de PIB pour 2020. L’investissement public dans les infrastructures reste un instrument privilégié, mais les aides destinées aux entreprises et aux ménages devraient également soutenir la demande privée.
Comme la grande majorité des économies, le Japon entrera en récession en 2020. Le rebond anticipé en 2021 pourrait être relativement limité. Les derniers indicateurs conjoncturels font état d’une situation économique encore nettement dégradée par rapport à une période normale. Le levier budgétaire est actionné, une nouvelle fois, dans une ampleur importante. Le risque de hausse des coûts de financement en lien avec la hausse attendue de la dette publique devrait être largement atténué par la politique monétaire menée par la Banque du Japon, notamment par le biais de la Yield Curve Control.
Alors que dans les pays membres de la zone euro la 1ère vague épidémique semble avoir être maîtrisée, ces derniers font désormais face à d’importantes difficultés économiques. Si les dernières nouvelles sur le front des indicateurs avancés de l’activité font état d’un début de redressement, la route sera longue. Les pertes d’activité enregistrées au plus fort de la crise seront difficiles à absorber intégralement. Les politiques publiques sont cruciales. La probabilité est importante de voir, dans les prochains mois, une forte hausse du chômage, notamment de longue durée, et se multiplier les faillites d’entreprises. La Banque centrale européenne assure aux États des conditions de financement très avantageuses
Avec la levée progressive des restrictions liées au confinement, l’activité économique a donné des signes de rebond. Le plan de relance du gouvernement pourrait donner un nouveau coup de fouet à la croissance et contribuer à réduire les émissions de dioxyde de carbone. La perspective d’un programme de relance de l’Union européenne est une bonne nouvelle pour le secteur manufacturier allemand orienté vers les exportations. Cependant, en l’absence de vaccin ou de traitements plus efficaces contre la Covid-19, la reprise sera probablement semée d’embûches. Le PIB ne devrait pas retrouver ses niveaux de pré-pandémie avant 2022.
Après un choc récessif massif, l’économie française donne, depuis mai, des signes d’un redressement assez rapide, au point de réveiller les espoirs d’une reprise en V. Le rebond de l’indice composite PMI de Markit et de la consommation des ménages en biens est spectaculaire et encourageant. Mais il est largement mécanique et va se tasser à mesure que l’effet rattrapage s’estompera. L’écart restant par rapport au niveau d’avant-crise sera probablement comblé plus lentement que le terrain déjà regagné. En cause : l’hétérogénéité sectorielle, le risque sanitaire, les séquelles de la crise. Selon nos prévisions, la reprise aurait un profil en U (-11,1% en 2020, +5,9% en 2021). Nous voyons les risques équilibrés, notamment grâce aux mesures de soutien déjà prises et en préparation.
L’épidémie de Covid-19 qui a frappé l’Italie avant les autres pays de l’Union européenne, a eu des effets très dommageables sur l’économie. Au premier trimestre 2020, le PIB réel a chuté de 5,3 %. La contraction a touché des pans entiers de l’économie, en particulier, l’industrie manufacturière, les services et la construction. En outre, la contribution de la demande intérieure a été négative (-5,5 %). Les ménages italiens ont redoublé de prudence, réduisant les dépenses au-delà de la baisse du revenu : la propension à épargner a grimpé à 12,5 %. De plus, la pandémie a durement frappé le marché du travail : les catégories défavorisées, comme les travailleurs peu qualifiés, ceux aux contrats précaires et les jeunes ont été les plus durement affectés par le confinement.
La contraction économique historique du premier semestre laisse planer de sérieux doutes sur la reprise à venir. Même si la phase de déconfinement s’est pour l’heure bien déroulée, l’emploi peine à se redresser. L’activité touristique reste sous la menace d’une résurgence de l’épidémie en Europe. Par ailleurs, le creusement du déficit public va obliger le Premier ministre, Pedro Sanchez, à dessiner un plan de relance serré, arbitrant entre urgence sociale et investissement d’avenir. Un équilibre difficile qui va cristalliser les tensions au sein de la coalition gouvernementale
D’après nos prévisions, le PIB de la Belgique devrait baisser de 11,1 % cette année et rebondir de 5,9 % l’année prochaine. Le taux de chômage pourrait atteindre 9 %, son niveau le plus élevé en vingt-deux ans. Les différents gouvernements ont annoncé des mesures pour lutter contre l’impact du Covid-19, mais les pourparlers en vue de la formation d’un gouvernement fédéral sont toujours en cours, ce qui complique la donne. La dette publique devant atteindre 123 % du PIB à la fin de l’année, la marge de manœuvre est limitée, mais la nécessité d’engager des dépenses est une priorité, tout au moins pour le moment.
Malgré une bonne gestion de l’épidémie, la Grèce ne va pas échapper à une forte récession en 2020. Le tourisme, qui compte pour près de 20% de l’activité du pays, n’offre aucune certitude de reprise solide. Les risques d’une résurgence de foyers épidémiques en Europe vont peser sur ce secteur pendant de nombreux mois encore. Le système bancaire grec va être davantage fragilisé et la dette publique va s’accroître fortement. Cependant, le soutien de la Banque centrale européenne a été renforcé en mars avec la création du PEPP, qui permet à la BCE d’acheter de la dette souveraine grecque. Les taux souverains sont restés sous contrôle. Dans un tel contexte, l’élaboration d’un plan de relance devrait inciter le gouvernement à développer de nouveaux secteurs, détachés du tourisme.
Du fait de la mise en place retardée de mesures de restriction, le Royaume-Uni a été durement affecté par la pandémie de Covid-19. En conséquence, le pays sort du confinement avec du retard par rapport à ses voisins européens, et son économie est particulièrement affaiblie. Le retour au niveau d’avant-crise sera donc long et difficile. De surcroît, le risque d’une crise prolongée est d’autant plus grand que deux menaces majeures assombrissent l’horizon. D’une part, une seconde vague de la pandémie pourrait mener à la réimposition de mesures de restriction. D’autre part, l’échec des négociations avec l’Union européenne sur un traité de libre-échange avant la fin de l’année fait craindre des difficultés économiques supplémentaires.
Après la récession la plus sévère de l’histoire récente, l’activité économique se redresse sous l’effet du déconfinement progressif mis en œuvre en Suisse et dans les pays voisins. L’orientation exceptionnellement accommodante de la politique monétaire et budgétaire helvète est également favorable à la reprise économique. Les PME ont recouru au programme de prêts spéciaux et les salariés ont bénéficié du dispositif de chômage à temps partiel. Pour autant, la reprise sera lente et l’activité économique ne devrait pas retrouver ses niveaux d’avant-crise d’ici à la fin 2022. Le gouvernement est convaincu que la dette liée à l’épidémie de Covid-19 pourra être remboursée sans qu’il soit nécessaire d’augmenter les impôts.
À première vue, la Suède figure parmi les pays les mieux positionnés pour faire face à la crise économique mondiale déclenchée par la pandémie de Covid-19. Les mesures de restriction imposées par le gouvernement n’ont pas été aussi contraignantes que dans les autres pays développés (commerces et restaurants sont restés ouverts, par exemple). De plus, l’économie suédoise est peu exposée aux secteurs les plus affectés, et les autorités disposent de marges de manœuvre confortables. Cependant, le pays présente aussi des vulnérabilités qui rendent moins optimiste quant à sa capacité de rebond. Parmi elles, sa dépendance au commerce mondial et la situation des ménages.
Face à l’épidémie de Covid-19, les autorités danoises ont rapidement imposé des mesures de protection strictes qui se sont avérées efficaces pour maintenir la situation sanitaire sous contrôle. De plus, l’économie du pays était relativement bien positionnée au début de la crise – du fait notamment des taux de chômage et d’endettement public faibles – et les mesures de soutien fiscal et monétaire ne se sont pas fait attendre. Au final, l’OCDE estime que le Danemark sera une des économies les plus résistantes en 2020, avec une prévision de récession « limitée » à 5,8%.
Avec 50 000 infections recensées chaque jour - deux fois plus qu’au début du mois de juin - et un nombre d’hospitalisations en hausse, l’épidémie de Covid-19 connait une recrudescence inquiétante aux Etats-Unis. Certes, le nombre de cas augmente avec celui des tests, mais l’explication ne s’arrête pas là. La réponse gouvernementale à la crise est aussi en cause. Dans l’Union européenne, où la restriction des mouvements de personnes et la fermeture des commerces ont été à la fois plus précoces et systématiques qu’aux Etats-Unis, la situation apparaît mieux contrôlée. Quant aux pertes économiques, leur évaluation doit forcément rester prudente. Des deux côtés de l’Atlantique, l’activité rebondit, après avoir connu un recul historique de l’ordre de 10% au deuxième trimestre
Au cours des dernières décennies, les entreprises allemandes ont délocalisé leurs activités, en particulier au profit de l’Europe centrale et orientale et de la Chine. Malgré le ralentissement de la mondialisation ces dernières années, l’industrie allemande continue de perdre du terrain dans le textile, la chimie et la pharmacie, l’informatique, l’électronique et les équipements électriques. En dépit de la place prédominante de la Chine dans la production manufacturière mondiale, l’Allemagne reste un important acteur au plan mondial et régional. Devant la rupture des chaînes d’approvisionnement, liée à l’épidémie de Covid-19, des appels de plus en plus nombreux se sont fait entendre en faveur d’un réexamen de la situation
Le PIB mexicain s’est effondré en avril (-19,9% en g.a.). Dans le même temps, la production industrielle a chuté de près de 30% (la composante manufacturière de plus de 35%). Outre l’effet des mesures de confinement sur la demande interne, l’activité économique est affaiblie par la baisse du prix du pétrole, les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, ainsi que par la forte baisse de la demande externe (principalement en provenance des États-Unis) et des recettes du tourisme. Les mesures annoncées par la banque centrale et la baisse du taux directeur (-225 points de base depuis janvier, à 5%) ne suffiront pas à atténuer l’ampleur du choc
Notre baromètre atteste de l’amélioration de la dynamique de l’économie chinoise au cours de la période mars-mai 2020 par rapport aux trois mois précédents – un résultat sans surprise puisque l’activité s’est effondrée en février, premier mois de confinement, pour ensuite redémarrer très progressivement à partir du mois de mars...
Après une baisse de 5,8% en mars, le PIB du Royaume-Uni a plongé de plus de 20% en avril – la production industrielle et les ventes au détail ayant chuté de 24,3% et 18,7%, respectivement. C’est sa plus grosse baisse mensuelle depuis le début de la série en 1997. Néanmoins, le retour de la croissance sera sûrement rapide, du fait de la levée progressive des mesures de restriction – la plupart des commerces dits non essentiels ont rouvert cette semaine – et des nombreuses mesures de soutien monétaire et fiscal...
La Commission européenne a publié les chiffres, pour 2020, de l’indice DESI relatif à l’économie et à la société numériques. Il s’agit d’une moyenne pondérée de cinq indicateurs : connectivité, compétences des citoyens dans le numérique, usage des services internet, numérisation des entreprises et numérisation des services publics. Les pays scandinaves dominent le classement, la Finlande, la Suède et le Danemark occupant les trois premières places. L’Italie n’est que 25e, tandis que la France (16e), l’Allemagne (12e) et l’Espagne (11e) sont proches de la moyenne européenne. La crise du Covid-19 et la période de confinement auront certainement permis d’accélérer la numérisation de l’économie
L'une des conséquences les plus durables de cette crise est l’augmentation forcée de l’endettement des entreprises. Si celui-ci reste durablement très élevé, il risque d’agir comme un frein à la reprise. D'après la recherche économique, les sociétés les plus endettées réduisent davantage leurs investissements que les autres, ce qui limite l'efficacité de l'assouplissement monétaire. Ces entreprises lourdement endettées vont subir une perte durable de compétitivité vis-à-vis de leurs concurrentes mieux capitalisées. Une politique économique visant leur recapitalisation devrait avoir des effets favorables durables sur la croissance économique.
La production industrielle et les ventes de détail ont plongé respectivement de 19,1% et 10,5% en variation mensuelle en avril. Les derniers chiffres de l’emploi montrent, par ailleurs, une baisse du taux de chômage en trompe l’œil en avril, causée par une contraction record du nombre d’actifs...
Il n’y a pas eu d’exception. Comme attendu, le baromètre de l’activité américaine, qui couvre tout ou partie des données disponibles jusqu’au mois de mai 2020, témoigne de la pire récession jamais traversée par les Etats-Unis depuis 1946...