L’économie du Nigéria a enregistré une contraction de 1,8% en 2020 en raison de la pandémie et du retournement des cours du pétrole. Les perspectives de rebond sont faibles avec une croissance attendue par le FMI à 2,5% en 2021. L’absence de visibilité sur l’évolution du régime de change constitue l’un des principaux freins à l’activité. Le ministre des Finances a récemment déclaré que le gouvernement allait utiliser le taux Nafex (cours de référence sur le marché), ce qui impliquerait une dévaluation du taux officiel de 7,5%. L’annonce a été démentie par le gouverneur de la Banque centrale mais la pression monte. L’unification des taux de change demeure en effet une des conditions pour débloquer l’assistance financière et donc alléger les tensions sur la liquidité extérieure générées par la chute des exportations pétrolières. Les réserves de change sont restées stables à USD 35 milliards en 2020 mais au prix d’un rationnement considérable des allocations en devises au secteur privé. En outre, la balance courante devrait rester déficitaire en 2021 malgré la remontée des cours du pétrole. Un ajustement significatif du cours de la monnaie sera également nécessaire pour corriger les déséquilibres extérieurs. L’écart entre les taux officiel et parallèle avoisine encore 30% en dépit de deux dévaluations en 2020.