Les indicateurs économiques pour les deux premiers mois de 2024 attestent d’une légère amélioration de l’activité, principalement tirée par le secteur manufacturier exportateur.
La croissance de la production industrielle a atteint +7% en g.a. en volume en janvier-février 2024 contre +6% au T4 2023, et l’investissement manufacturier s’est également légèrement renforcé. Il s’est accru de +9,4% en g.a. en valeur sur les deux premiers mois, après +6,5% sur l’ensemble de 2023.
L’activité dans le secteur manufacturier est largement soutenue par les exportations de marchandises, qui ont regagné de la vigueur depuis l’automne. En janvier-février 2024, les exportations ont même rebondi de +7,1% en g.a. en dollars courants. La croissance des importations de marchandises s’est également redressée (+3,5% en g.a.). La hausse des exportations a concerné l’ensemble des marchés partenaires de la Chine et profité à une large gamme de produits, allant des biens de consommation à faible valeur ajoutée aux biens de « technologie verte ».
En revanche, la morosité demeure dans les secteurs dépendant du marché intérieur. La croissance de l’activité dans les services a atteint +5,8% en g.a. en janvier-février 2024, contre +8,5% au T4 2023. La consommation des ménages ne s’est pas renforcée, avec une hausse des ventes au détail en volume de seulement 6% environ sur les deux premiers mois de l’année (après +8,7% en g.a. au T4 2023). Reflet de la faiblesse de la demande intérieure et du déséquilibre entre offre et demande, l’inflation des prix à la consommation était légèrement négative au T4 2023 (-0,3% en g.a.) et quasi nulle en moyenne en janvier-février 2024.
Les mêmes facteurs expliquent la frilosité des consommateurs depuis plusieurs mois : grave crise du secteur immobilier, effets de richesse négatifs liés à la baisse des prix des logements (-10% en moyenne depuis mi-2021 dans les 70 principales villes de Chine) et à la chute des cours boursiers depuis 2021, inquiétudes quant aux perspectives d’évolution de l’emploi et des revenus. Le taux de chômage dans les zones urbaines a d’ailleurs de nouveau légèrement augmenté en début d’année, passant de 5,1% en décembre à 5,3% en février. Il est notamment tiré par la hausse du taux de chômage des 16-24 ans (passé de 14,9% en décembre à 15,3% en février, selon la nouvelle série publiée depuis trois mois).
Dans le secteur immobilier, la baisse de l’investissement s’est poursuivie en janvier-février (-9% en g.a.). De même, les volumes de transactions immobilières, les mises en chantier et les chantiers en construction ont tous continué de se contracter fortement depuis le début de l’année.
Les mesures de soutien monétaire et budgétaire mises en œuvre par les autorités depuis l’été 2023 ont donc eu des effets relativement limités sur l’activité. Toutefois, la relance budgétaire a récemment pris plus d’ampleur, contribuant à l’accélération des dépenses publiques et de l’investissement dans les projets d’infrastructure. Ces tendances devraient se poursuivre à très court terme.