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Les goulets d'étranglement dans le transport maritime risquent de s'aggraver

27/03/2022
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Les goulets d’étranglement dans le transport maritime, déjà très importants, risquent de s’amplifier : d’une part en raison des difficultés, voire de l’impossibilité, de circulation, entre la Chine et l’Europe, des marchandises qui empruntent les réseaux ferroviaires ou routiers à travers la Russie et les zones de conflit en Ukraine ; d’autre part, de nombreuses lignes de production en Chine, ainsi que la logistique autour des ports dans le pays, sont fortement perturbées par la recrudescence des cas de Covid-19 et la politique zéro-Covid adoptée par les autorités.

Indicateurs du commerce international

Tout cela pourrait conduire à de nouvelles hausses de coûts dans le fret maritime, alors qu’ils se sont stabilisés à des niveaux historiquement élevés (cf. graphique 5). Le raccourcissement, très modeste, en février dernier des délais d’approvisionnement pour les biens manufacturés, d’après les indices PMI globaux, risque aussi de ne pas durer (cf. graphique 6). De même, l’indice synthétique des tensions sur les chaînes de valeur, en légère diminution sur les deux premiers mois de l’année 2022, pourrait repartir à la hausse (cf. graphique 3).

Un ralentissement important, sinon une baisse, des échanges mondiaux n’est donc pas à écarter au cours du premier semestre 2022. Si l’indice PMI global pour les nouvelles commandes à l’exportation progressait encore en février (à 50,7, cf. graphique 2), les premières données disponibles pour le mois de mars (flash PMI en Europe, PMI au Japon) indiquent une détérioration marquée de la demande. Au Japon, en particulier, cet indice a chuté de 50,6 à 46,4, son plus bas niveau depuis l’été 2020. Néanmoins, la demande en biens de haute technologie reste très forte, et se renforce même : les nouvelles commandes à l’exportation en provenance de Taiwan ont en effet bondi de 13,1% m/m en février, soutenues par une demande record en biens électroniques en provenance des États-Unis, d’Europe et de Chine.

Par ailleurs, l’année 2021 avait été exceptionnelle sur le front des échanges commerciaux. Les exportations de biens en volume ont en effet progressé de 9,8% l’an dernier, ce qui a permis d’effacer largement la contraction de 5,4% enregistrée en 2020 (source : Bureau d'analyse de la politique économique néerlandais [CPB]).

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