Les encours publiés dans les comptes nationaux financiers[1] étant valorisés[2], les ratios d’endettement des sociétés non financières françaises, calculés à partir de ces derniers, sont susceptibles de donner une image déformée de la structure financière de ces dernières. En revanche, les flux d’opérations hors effets de valorisation (augmentation de capital) et d’autofinancement offrent une approximation acceptable de la variation de leurs fonds propres. Selon nos calculs, les entreprises françaises ont abordé la crise avec une structure financière renforcée
Les actions visant à limiter le réchauffement climatique requerront des investissements considérables, y compris publics. Cela pose la question d’un éventuel effet d’éviction, des tensions sur les taux d’intérêt freinant les investissements du secteur privé. Un tel risque est peu probable à court terme. Au contraire, l’accroissement de l’investissement public dans la lutte contre le changement climatique et dans la transition énergétique pourrait avoir un effet d’entraînement et stimuler l’investissement privé. Une communication claire des différents gouvernements sur la nature des investissements réalisés sera nécessaire pour réduire le risque que les marchés financiers se focalisent sur la hausse de l’endettement public
La situation conjoncturelle en Italie est en nette amélioration. Cela se reflète sur notre baromètre où plusieurs indicateurs dépassent leur moyenne de long terme. C’est le cas, en particulier, des indicateurs de l’activité industrielle. L’indice de confiance des directeurs d’achat (PMI) pour ce secteur a atteint en mars son niveau le plus élevé depuis 21 ans...
L’inflation en zone euro a nettement augmenté au T1 2021, et apparaît particulièrement volatile. L’inflation sous-jacente, d’habitude stable, évolue par à-coups. Le rebond des prix des biens explique en grande partie la hausse générale de l’inflation. Les prix des services marchands se redressent également, notamment pour ceux très touchés par la pandémie comme le secteur des transports. L’accélération récente des prix est portée par des facteurs temporaires : mouvement de TVA, hausse des cours du brut, modification des pondérations au sein de l’IPCH. L’inflation pourrait encore progresser ces prochains mois. Ces effets temporaires s’estomperaient à partir du début de l’année prochaine. Le risque d’un emballement inflationniste en zone euro apparaît très limité.
Notre baromètre fait état d’une amélioration de la situation conjoncturelle française ces derniers mois par rapport aux trois mois précédents : la zone en bleu s’est en effet élargie par rapport à celle en pointillés. Le détail des évolutions mensuelles des différents indicateurs laisse toutefois une impression plus mitigée, due à leur mouvement de yo-yo.
Le baromètre s’est amélioré en mars, principalement sur le front manufacturier où l’activité continue de nettement se renforcer. L’indice de confiance des directeurs d’achat (PMI) pour le secteur a ainsi atteint son niveau le plus élevé depuis plus de 14 ans (56,9). L’activité dans les services et la consommation des ménages sont, à l’inverse, restée très fragiles au T1.
L’épidémie continue de circuler rapidement dans les États membres de la zone euro et de nombreuses incertitudes demeurent. Les dernières données conjoncturelles envoient néanmoins des signaux encourageants qui, sans appeler au triomphalisme, permettent d’espérer une accélération du rattrapage économique à partir du second semestre 2021. C’est dans le déploiement des vaccins que réside le plus grand espoir. Les politiques publiques resteront également au chevet de l’économie de la zone euro et éviteront tout resserrement qui entraverait le processus de reprise. Du côté monétaire, par exemple, Christine Lagarde a annoncé une augmentation du rythme des rachats d’actifs, les conditions de financements sont donc surveillées de près.
Après un début d’année difficile, les indicateurs conjoncturels se sont nettement améliorés en mars, portés par le sentiment que le pire de la crise de la Covid-19 est désormais passé. Selon les prévisions, le PIB devrait retrouver ses niveaux pré-Covid-19 vers la fin de 2022. Nombre de mesures de soutien adoptées par les pouvoirs publics devraient rester en place cette année. La politique budgétaire pour 2022 dépendra de l’issue des élections législatives en septembre. Après un net tassement des chrétiens-démocrates dans les sondages, une coalition entre les Verts, les sociaux-démocrates et les libéraux ne peut être exclue. La crise entraîne un sérieux ralentissement de l’activité des entreprises, mais cela n’aura probablement pas de conséquences à long terme.
Contrairement à ce que laissait espérer fin 2020 la découverte des vaccins, à savoir la fin du stop-and-go, on reste, début 2021, sur une trajectoire de sortie de crise en accordéon du fait de l’apparition des variants et de lenteurs dans la vaccination. Elle s’est rapprochée (baisse moins forte qu’attendu du PIB au T4 2020, rechute en récession technique a priori évitée au T1 2021 avec une croissance faible mais positive attendue) avant de s’éloigner à nouveau (report du rebond attendu au T3 après une croissance au T2 qui frôle le zéro, un chiffre négatif ne pouvant être écarté). Le net rebond des enquêtes de confiance en mars est une bonne nouvelle mais éphémère car il n’intègre pas le durcissement récent des mesures de confinement
En 2020, le PIB réel de l’Italie a chuté de 8,9% et près de 2,5 millions d’emplois équivalents temps plein ont été perdus. La consommation a été le principal moteur de la récession, expliquant les trois-quarts de la baisse. La stagnation des revenus et le manque de confiance ont doublé la propension des ménages à épargner. Le secteur le plus affecté par la crise est celui des services, dont la valeur ajoutée recule de 8,1%, tandis que le manufacturier a été soutenu par la reprise modérée des exportations. Les problèmes soulevés par la pandémie se sont trouvés aggravés par certaines difficultés structurelles qui entravent la croissance depuis quelque temps
L’activité économique est restée très fragile en ce début d’année 2021. À l’épidémie de Covid-19 s’est ajoutée, début janvier, la tempête Filomena, dont les effets délétères, sur la consommation notamment, se sont fait clairement ressentir. Les ventes automobiles et celles de détail ont ainsi fortement chuté au cours de l’hiver. Nous prévoyons désormais une croissance du PIB nulle au T1. L’activité économique pourrait néanmoins rebondir au printemps, et plus fortement cet été, même si les risques baissiers, liés au variant anglais et à une possible quatrième vague de contaminations, ne peuvent être totalement écartés. Nous anticipons une croissance du PIB réel de 5,9% en 2021, et de +5,6% en 2022. Cela fait suite à une contraction record de l’activité de 10,8% en 2020.
Grâce à la bonne santé des finances publiques et au choix d’un confinement léger, les Pays-Bas ont mieux surmonté la crise que ses voisins. L’économie était néanmoins en légère récession au T1 2021. Les indicateurs du sentiment économique pointent en direction d’un redressement marqué au second semestre. Malgré la nette victoire du gouvernement sortant aux élections législatives en mars, la formation d’une nouvelle coalition se déroule dans un climat de nervosité. Les doutes se renforcent sur la capacité de Mark Rutte à diriger son quatrième gouvernement successif. La nouvelle coalition aura pour principale tâche la mise en œuvre d’un plan de reprise.
L’économie belge s’est contractée de 6,3 % en 2020, le repli le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale. Un 4e trimestre meilleur que prévu a permis une légère augmentation des données finales, avec un effet positif sur le taux de croissance 2021, qui devrait s’établir à 3,7 %. La consommation a pâti du deuxième confinement mis en place à la fin de l’année. Elle devrait plonger de nouveau en avril, le gouvernement ayant réinstauré les achats sur rendez-vous et demandé une prolongation des vacances de Pâques. Le chômage a sensiblement augmenté, mais moins que ce qu’on aurait pu craindre, et la vague de faillites, anticipée depuis longtemps, n’a pas eu lieu
Le Portugal a été l’un des pays européens les plus durement touchés par la troisième vague de Covid-19 survenue cet hiver. Le gouvernement a réinstauré un confinement « dur », ce qui a permis de réduire drastiquement la propagation du virus. Un plan progressif de déconfinement a débuté le 15 mars et s’achevera le 3 mai prochain. L’espoir d’une reprise économique solide repose sur la campagne de vaccination qui se déroule pour l’heure, et comme partout dans l’Union européenne, à un rythme peu soutenu. Le succès de la vaccination en Grande-Bretagne offre néanmoins des perspectives de reprise intéressantes pour le secteur touristique portugais, très dépendant des visiteurs d’outre-Manche. Le PIB en volume pourrait rebondir à hauteur de 5,0%-5,5% en 2021, après une contraction de 7,6% en 2020
Après une seconde vague particulièrement longue et forte fin 2020, le pays voit s’annoncer une troisième vague de contaminations depuis la mi-février. La campagne de vaccinations contre la Covid-19 progresse de manière satisfaisante, mais le risque, d’un point de vue économique, est qu’une nouvelle vague épidémique décale le profil attendu de la reprise. Les politiques monétaire et budgétaire vont rester accommodantes aussi longtemps que nécessaire.
Avec relativement peu de décès et une chute limitée de son PIB en 2020, le Danemark a plutôt bien résisté à la pandémie de Covid-19. Début 2021, une seconde vague de contaminations forçant à des mesures sanitaires plus contraignantes a décalé l’horizon de la reprise, sans toutefois la compromettre. Celle-ci interviendra, à la faveur d’une campagne vaccinale qui va bon train et d’un soutien budgétaire qui se prolonge. De manière à mieux contrôler le « peg » liant la couronne à l’euro, la Banque centrale du Danemark a procédé à d’importants ajustements de sa politique monétaire.
Le rebond de l’épidémie en Europe conduit la plupart des États à mettre en place de nouvelles mesures de restrictions sanitaires. Dans ce contexte délicat, la conjoncture économique en zone euro s’est légèrement améliorée ces trois derniers mois par rapport aux trois mois précédents...
Dans les pays d’Europe du Nord, les conséquences économiques de la crise de la Covid-19 en 2020 ont été parmi les plus modérées de l’UE, avec un repli du PIB proche de 3% en Suède, au Danemark et en Finlande, contre plus de 6% dans la zone euro. À quel point cela a-t-il permis aux acteurs économiques des pays nordiques d’être plus confiants que leurs homologues européens ? D’après les dernières enquêtes de la Commission européenne, l’indice du sentiment économique s’est fortement redressé au mois de mars 2021 et, ce, dans la plupart des pays européens
En 2020, l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le marché du travail français a été bien moins marqué que sur le PIB : celui-ci a chuté de 8,2% en moyenne annuelle tandis que l’emploi salarié privé n’a baissé que de 1,7%, le taux de chômage s’inscrivant même en légère baisse par rapport à 2019 (-0,4 point en moyenne annuelle). Il faut voir derrière cet impact négatif contenu l’effet des mesures d’urgence, notamment le renforcement important du dispositif de chômage partiel
Notre Baromètre fait état d’une légère dégradation du climat économique en Allemagne ces derniers mois. Hors TVA, les ventes de détaili ont reculé de 4,8 % en janvier par rapport au mois précédent, ce qui s’explique en partie par la fermeture des magasins non essentiels depuis la mi-décembre...
Le VVD (libéraux-conservateurs) et D66 (sociaux-libéraux) ont été les grands gagnants des élections législatives du 17 mars 2021, remportant, respectivement, 35 et 23 sièges. Le CDA (chrétiens-démocrates), en revanche, a essuyé de lourdes pertes. La droite populiste a gagné un peu de terrain, le repli du PVV (Parti pour la liberté) ayant été compensé par une forte avancée du FvD (Forum pour la démocratie), qui a fait campagne contre les mesures de confinement. Les partis de gauche ont dévissé, passant de 37 sièges dans le Parlement précédent à 26 à peine aujourd’hui. Le recul des Verts est particulièrement surprenant au regard de l’importance des questions environnementales pour l’électorat néerlandais
En deçà de 0% depuis 2015, le taux de rémunération moyen des dépôts des Sociétés non financières (SNF) danoises appliqué par les banques du pays ne cesse de glisser en territoire négatif depuis lors (-0,47% en janvier 2021). En cause : la répercussion par les banques du taux sur les réserves que leur applique la Danmarks Nationalbank[1]. Simultanément, l’encours des dépôts des sociétés non financières (SNF) danoises a enregistré une hausse quasi-interrompue. Celle-ci a été amplifiée en 2020 par les mesures publiques de soutien à la liquidité des entreprises danoises prises dans le cadre de la crise sanitaire, à l’instar de ce qui a été observé dans les pays de la zone euro. La proportion de dépôts des SNF danoises à taux négatifs a augmenté jusqu’à atteindre 81,5% en octobre 2020
Les partisans de l’annulation de la dette arguent parfois du fait qu’elle ne pourra pas être remboursée, mais là n’est pas le sujet. En France, la dette publique exprimée en euro (ou en franc équivalent euro avant 1999) a constamment augmenté au cours de l’après-Guerre, sans que personne ne songe à l’éteindre. Les taux de croissance et d’inflation élevés des Trente Glorieuses ont fait leur œuvre. Entre 1945 et 1975, la dette a vu son encours multiplié par dix environ - la dépréciation du franc ayant notamment gonflé sa composante extérieure - alors que son poids dans le PIB a chuté, de plus de 100% à moins de 20%
Au regard des évolutions du marché obligataire et du marché actions, le cycle financier est très synchronisé au niveau mondial. Néanmoins, on constate une désynchronisation des cycles conjoncturels entre les États-Unis et la zone euro. La poussée des rendements des obligations d’État de la zone euro, dans le sillage des taux américains, ne doit pas être considérée comme un signe de bonne santé économique. Au contraire, elle intervient à un mauvais moment. On peut, a minima, s’attendre à une déclaration très ferme du Conseil des gouverneurs de la BCE, le 11 mars prochain, sur sa détermination à agir en cas de hausse persistante des rendements. Bien entendu, les marchés préféreraient une action immédiate
Trois informations ressortent des résultats détaillés des comptes trimestriels du T4 2020. Tout d’abord, la hausse remarquable du pouvoir d’achat des ménages au T4 2020 (+1,5 % t/t, +1,9% en glissement annuel) comme sur l’ensemble de 2020 (+0,6%), et ce, malgré la contraction de l’économie (-1,4% t/t, -4,9% sur un an et -8,2% en moyenne annuelle). Il faut y voir l’effet des mesures d’urgence...