Récemment, plusieurs appels ont été lancés en faveur de l’annulation d’une partie de la dette publique détenue par la BCE. Une telle opération constituerait une violation du traité européen. Sur le plan économique, elle serait inutile étant donné que les intérêts versés à la BCE au titre de la dette reviennent aux États sous forme de dividendes. En outre, cela aurait un coût : la hausse des anticipations d’inflation et/ou l’augmentation de la prime de risque d’inflation entraîneraient une remontée des rendements obligataires. La nature extrême de cette mesure pourrait également saper la confiance. En réalité, du fait des taux d’intérêt très faibles les États ont beaucoup de temps devant eux pour restaurer les finances publiques
Une normalisation plus franche et pérenne de la situation économique dépendra de la pleine maîtrise de l’épidémie de Covid-19 et du retour de la confiance des agents économiques. Toutefois, l’économie de la zone euro peine à poursuivre son rattrapage, dans un contexte de restrictions sanitaires. Après une sensible amélioration conjoncturelle post-printemps 2020, la phase de rattrapage s’est depuis globalement stabilisée...
Selon les sondages, l’élection de dimanche serait marquée par une percée du parti socialiste et de l’extrême droite au détriment du parti de centre-droit Ciudadanos. Si les risques politiques en Catalogne restent présents encore aujourd’hui, la détérioration économique liée à la Covid-19 pourrait affaiblir l’engouement pour la question de l’indépendance, suscitant plutôt un mouvement de repli vers le gouvernement central. La crise de la Covid-19 a accentué la dépendance de la Catalogne à l’égard de l’administration centrale et de l’Europe plus largement.
Les données préliminaires sur l’inflation dans la zone euro sont ressorties au-dessus des attentes, le taux d’inflation sous-jacente s’établissant à 1,4 % en janvier. L’inflation mensuelle est, néanmoins, négative, à -0,5 %. En raison de la pandémie de Covid-19, le bruit statistique associé aux données sur l’inflation est très élevé de sorte que ces dernières sont plus difficiles à interpréter. Les données d’enquête indiquent une hausse des prix des intrants et un allongement des délais de livraison, susceptibles d’exercer des pressions à la hausse sur l’inflation. Ces facteurs devraient disparaître dans le courant de l’année. Compte tenu du sous-emploi des ressources économiques, la remontée durable de l’inflation devrait être un processus très progressif.
Le Baromètre pour l’Allemagne fait ressortir la dichotomie qui caractérise l’économie en ce moment. Le confinement annoncé au début du mois de novembre et sérieusement durci à la mi-décembre pèse lourdement sur le secteur des ménages et les services.
L’année 2020 s’est achevée sur un recul du PIB de 1,3% t/t d’après la première estimation des comptes nationaux du T4 publiée ce vendredi 29 janvier. Il s’agit d’une baisse nettement moins importante qu’attendu (nous tablions sur -4% t/t, comme l’INSEE et la Banque de France). Sur l’ensemble de l’année, la contraction du PIB atteint 8,3%. L’investissement (entreprises et ménages) et les exportations, en hausse alors qu’une baisse était attendue, sont à l’origine de cette « bonne » surprise.
Sur le plan sanitaire, l’Italie est l’un des rares pays d’Europe où la situation est restée sous contrôle mais elle demeure tendue, d’autant plus qu’aux incertitudes sanitaires s’est ajouté, une fois de plus, le risque politique.
La situation en Espagne reste inquiétante sur le plan sanitaire. L’épidémie continue de gagner du terrain, obligeant les autorités, notamment dans les régions de Madrid et de Valence, à renforcer les restrictions. Néanmoins, les derniers indicateurs de confiance, ceux de la Commission européenne notamment, ont montré une certaine résistance en janvier.
L’indice composite du climat des affaires de l’INSEE s’est légèrement amélioré en janvier (+1 point, à 92) alors que le PMI composite de Markit s’est nettement replié (-3 points, à 47). Il arrive souvent que les deux enquêtes évoluent dans une direction opposée un même mois. Laquelle croire cette fois-ci ? L’indice de l’INSEE a notre préférence. D’une manière générale, il est plus fiable. Dans le cas présent, son signal relativement positif – au regard du contexte sanitaire toujours préoccupant – paraît également plus juste. Il est notamment en ligne avec la stabilité de l’indicateur Google mobility residential en janvier par rapport à décembre (moyenne mensuelle)
Alors que les encours de crédits bancaires et le PIB évoluent traditionnellement de conserve, la crise de la Covid-19 a provoqué leur déconnexion dans la zone euro...
En Europe, le coronavirus est encore loin d’avoir dit son dernier mot. Depuis le début de l’année, de nombreux États membres de l’Union européenne ont introduit de nouvelles restrictions afin d’endiguer l’épidémie. Ces mesures (ré)apparaissent sur fond de début de campagnes de vaccination à travers le monde et l’Europe...
En Espagne, le soutien budgétaire reste, à l’heure actuelle, essentiel pour que la croissance et l’emploi résistent au choc de l’épidémie de coronavirus. Mais à terme, la question de la maîtrise des finances publiques se posera de nouveau. En effet, dans ses dernières prévisions de novembre, la Commission européenne anticipe un déficit public structurel espagnol de 7,2% du PIB en 2022. Le pays enregistrerait ainsi le déficit le plus élevé depuis 2010 – 2009 étant une année record – et le plus large au sein de la zone euro. Le déficit structurel primaire dépasserait la barre des 5% du PIB en 2022. Son impact sur les dépenses publiques sera néanmoins amorti par des taux d’intérêt souverains – et donc un coût de remboursement de la dette – qui devraient rester bas
Le pays a connu une vague de contaminations à la Covid-19 plus sévère au 4e trimestre 2020 qu’au 2e. A contrario, la croissance du PIB a été nettement moins affectée, la production comme la demande (exportations et consommation des ménages) ayant bien résisté. La politique de relance des autorités, ainsi qu’une industrie dont la compétitivité a été peu touchée par la pandémie, ont soutenu l’activité, tandis que l’excédent extérieur s’est fortement accru. Dans ce contexte, la faiblesse relative du zloty provient davantage d’une stratégie visant à soutenir la croissance que de fondamentaux dégradés. L’accord sur le budget européen fera de la Pologne l’un des principaux bénéficiaires du plan de relance, ce qui devrait constituer un soutien additionnel à la croissance.
La croissance tchèque a enregistré des évolutions particulièrement marquées au cours de l’année 2020, amplifiées par le poids du commerce extérieur dans le PIB et par la brutalité de la 2e vague de Covid-19 à l’automne. Le rebond de l’activité au 3e trimestre s’est avéré solide. La production dans l’industrie et les exportations ont notamment affiché une bonne performance, favorisée par un taux de change stable (et des réserves de change élevées). En outre, le gouvernement, aidé par un endettement très modéré, a pu mettre en œuvre un soutien rapide et conséquent à l’économie. Toutefois, le repli de la consommation au mois de novembre souligne la vulnérabilité de la croissance à la pandémie.
Opérationnel depuis le 30 octobre 2019, le tiering vise à limiter le coût du taux négatif (-0,5%) pour les banques de zone euro en exonérant de ce tribut une partie de leurs réserves excédentaires[1]. Ce dispositif exonérait les banques de la zone euro de EUR 4,3 mds en décembre 2020, leur charge résiduelle s’élevant à EUR 9,8 mds. La charge des intérêts négatifs a toutefois connu une progression continue depuis avril 2020, plus sensible durant le second trimestre 2020, en raison de la forte croissance des réserves excédentaires
Le Royaume-Uni a, depuis le 1er janvier, les deux pieds en dehors de l’Union européenne et un accord de libre-échange entre les deux parties a été trouvé, telle semble être la coutume, à la dernière minute. Si cela est une bonne nouvelle pour les économies britannique et européenne, le Brexit est néanmoins « dur » et s’accompagnera certainement de pertes économiques importantes dans le long terme.
Avec le rebond épidémique, le processus de rattrapage économique est enrayé en zone euro. La fin de l’année 2020 s’annonce plus difficile qu’attendu en raison des nouvelles restrictions sanitaires mises en place dans la plupart des États membres. La production industrielle reste basse au regard de son niveau d’avant-crise et les entreprises des services marchands continuent d’être en première ligne face aux restrictions. Beaucoup d’incertitudes demeurent pour le 1er semestre 2021. Dans ce contexte, la Banque centrale européenne a annoncé de nouvelles mesures de stimulus monétaire lors de sa réunion du 10 décembre tandis que le soutien budgétaire devrait se réduire progressivement.
Le deuxième confinement a interrompu une reprise économique qui s’essoufflait déjà. Le climat des affaires ne tardera cependant pas à s’améliorer, porté par les anticipations relatives à la disponibilité prochaine de plusieurs vaccins. L’inflation se situe actuellement en territoire négatif en raison de la baisse de la TVA, mais elle redeviendra positive à l’expiration de cette mesure fiscale le 1er janvier 2021. En raison du deuxième confinement, le budget 2021 affichera un déficit supérieur aux hypothèses retenues en septembre, à EUR 180 mds ou 5,2 % du PIB. Au T2, le taux d’épargne des ménages a grimpé à 20,1 %, un nouveau plus haut historique. Lorsque la pandémie sera passée, il pourrait sensiblement reculer avec la réalisation, par les ménages allemands, des achats reportés.
Le choc récessif massif du S1 a été suivi d’un rebond tout aussi spectaculaire de l’activité économique au T3 (18,7% t/t) mais de courte durée. Le scénario en « W » s’est, en effet, matérialisé : une rechute est attendue au T4, due au reconfinement instauré le 30 octobre pour endiguer la nouvelle vague épidémique. Le deuxième « V » devrait toutefois être moins marqué que le premier : à la baisse, notamment parce que le confinement est moins strict ; à la hausse, car des contraintes sanitaires subsisteront et l’économie française est fragilisée. La route s’annonce encore longue mais l’arrivée de vaccins permet d’entrevoir la lumière au bout du tunnel
Après la chute impressionnante enregistrée au premier semestre 2020, l’économie italienne a rebondi durant l’été. La valeur ajoutée s’est fortement redressée dans le secteur de la construction et dans l’industrie manufacturière alors que la reprise a été plus modérée dans les services. Les prix de l’immobilier envoient également des signaux positifs, rendant improbable la réalisation du scénario le plus pessimiste évoqué au début de la pandémie. Pour endiguer la deuxième vague de contamination, le gouvernement italien a pris de sévères mesures restrictives aux effets préjudiciables sur l’activité. L’économie devrait ainsi accuser un nouveau repli au T4
Les prévisions du début d’année semblent se confirmer. L’Espagne devrait être le pays de la zone euro le plus touché économiquement par la crise de la Covid-19. La contraction de l’activité économique devrait atteindre 11,8% en 2020 suivie d’un rebond de 7,0% en 2021. La situation sociale s’est dégradée, forçant le gouvernement à instaurer de nouvelles aides sociales d’envergure (dont le « revenu minimum vital ») qui seront renforcées en 2021. Le plan de relance massif de EUR 140 mds soutiendra la croissance potentielle et devrait créer de l’emploi. Mais le déficit budgétaire structurel se creuse : une fois la crise sanitaire passée et la reprise enclenchée, la pression de Bruxelles pour que certaines réformes structurelles clés (i.e
D’après nos prévisions, l’économie belge devrait se contracter de 7,2 % cette année, puis progresser de 3,8 % en 2021. Après une reprise dynamique au troisième trimestre, la consommation privée devrait de nouveau reculer à la fin de l’année, mais pas autant que lors du premier confinement. Jusqu’à présent, les dommages structurels semblent avoir été, en grande partie, évités : le taux des faillites se situe à un niveau proche de la normale et le taux de chômage est resté stable depuis le début de l’année. Les mesures de soutien adoptées par le gouvernement n’y sont certainement pas étrangères et une fois qu’elles auront expiré, elles laisseront apparaître des cicatrices de long terme.
Le gouvernement autrichien a décrété un deuxième confinement en novembre dernier en raison de la forte résurgence des contaminations. Les indicateurs conjoncturels font état d’une chute de l’activité économique. Grâce au dispositif de travail partiel, le chômage a à peine augmenté. De plus, l’inflation s’est maintenue à un niveau relativement élevé par rapport à d’autres pays de la zone euro. En 2021, la politique budgétaire va rester très accommodante et le déficit ne pourrait être abaissé qu’à 6,3 % du PIB. Après la récession de 2020 (-7,5 %), l’économie devrait rebondir de 3,5 % en 2021. Le principal risque réside dans l’accroissement de l’endettement des sociétés non financières.
Au deuxième trimestre, la Finlande s’est distinguée en Europe comme le pays ayant enregistré la plus faible baisse de son PIB, avec une chute de « seulement » 4,4%. Néanmoins, la reprise a ensuite été moins vigoureuse que chez ses voisins, et continuera certainement à l’être dans les mois à venir. Pour autant, l’économie finlandaise reste une des plus résistantes d’Europe, notamment grâce à la relativement faible progression du virus et au soutien des autorités fiscales et monétaires.
La reprise de l’activité sera pavée d’incertitudes en 2021. Le tourisme, secteur très important de l’économie grecque, pourrait être impacté plus durablement que d’autres industries par la crise actuelle. La chute de la fréquentation touristique cet été a entraîné un rebond du PIB au T3 2020 très inférieur à celui enregistré dans les autres pays européens. Certains indices de confiance, notamment ceux sur les perspectives de chômage, se sont dégradés cet automne. Le gouvernement conservateur compte s’appuyer sur les sommes importantes allouées par le fonds de relance européen pour financer son plan dont les détails seront finalisés début 2021. Malgré cela, l’endettement public pourrait rester au-delà de 200% du PIB à la fin 2021, un niveau très préoccupant sur le long terme.