Reprise en vue
Tout comme son voisin norvégien, la Finlande fait partie des territoires qui ont été les plus épargnés par le Covid, et affiche l’un des bilans épidémiques les plus faibles d’Europe (175 morts par million d’habitants à la mi-juin). Malgré cela, une troisième vague épidémique un peu plus marquée que les précédentes a conduit les autorités à resserrer les contraintes sanitaires à la fin de l’hiver. Cela a temporairement freiné la reprise de l’activité et entraîné une légère rechute du PIB au premier trimestre.
La situation sanitaire est aujourd’hui à nouveau sous contrôle. Les mesures de restrictions sanitaires sont progressivement relâchées, et la Finlande est, en outre, parvenue à atteindre un taux de vaccinations élevé, avec plus de 55% de la population ayant reçu au moins une dose (au 20 juin). L’activité a vraisemblablement commencé à rebondir dès le mois de mai, et tout laisse penser que la reprise va s’amplifier au second semestre si l’épidémie continue de refluer au niveau national et dans l’ensemble de l’Europe.
L’activité industrielle, qui a été peu concernée par des problèmes liés aux fermetures ou ruptures d’approvisionnement l’an dernier, compte tenu de la faible incidence de l’épidémie, est prête à bénéficier du rebond de la demande mondiale. Un second moteur de la reprise est attendu du côté des ménages, dont la consommation devrait être alimentée dès cet été par la fin des restrictions sociales et de l’épargne forcée et de précaution accumulée pendant l’épidémie. Au final, le climat des affaires a vivement rebondi ces derniers mois et s’approche du pic cyclique de fin 2017. Après une chute modérée en 2020 (-2,8%), la croissance du PIB pourrait s’établir au-dessus de 2,5% cette année comme en 2022.
Les finances publiques mobilisées
Tout au long de 2020, l’État finlandais a ajusté et renforcé les dépenses sanitaires nécessaires à la lutte contre l’épidémie et ses mesures de soutien aux entreprises au travers de sept lois de finances rectificatives. Le déficit budgétaire a atteint un niveau inédit depuis 1995, à -5,4% du PIB (+4,5pp par rapport à 2019). Le ratio de dette publique a, pour sa part, augmenté encore plus largement, à 69 % du PIB (+10 pp), gonflé des mesures sans incidences sur le solde budgétaire, telles que les reports d’impôts, les prêts et les recapitalisations.
Seule une partie des mesures d’urgence adoptées l’an dernier ont été reconduites en 2021. La Commission européenne estime ainsi que les dépenses budgétaires temporaires liées à la pandémie pourraient être ramenées autour de 1,5% du PIB, contre 3% en 2020, permettant au solde budgétaire d’entamer un redressement dès cette année et au ratio d’endettement d’amorcer une stabilisation.
frédérique.cerisier@bnpparibas.com