La bonne gestion de l’épidémie n’a pas permis au Portugal d’éviter un choc économique sévère. Le PIB réel a chuté de 13,9% au T2, principalement sous l’effet d’un plongeon des exportations de biens et services (-36,1% t/t) et de la consommation privée (-14,0% t/t). Le Portugal a pâti de la chute du tourisme et de l’arrêt de l’activité à l’étranger, en particulier en Espagne. Cela pourrait également freiner la reprise, étant donné la recrudescence des contaminations de l’autre côté de la frontière. Cependant, et grâce à des efforts budgétaires consentis ces dernières années, le déficit public pour 2020 devrait être inférieur à celui de ses voisins européens (environ 7,0% du PIB selon les estimations gouvernementales), ce qui offre quelques marges de manœuvre à l’exécutif.
La pandémie de Covid-19 a provoqué la plus grave récession de l’après-guerre en Allemagne. La chute brutale des recettes, combinée à des coûts qui ne s’ajustent qu’en partie seulement, a rapidement épuisé les réserves de trésorerie des entreprises. Celles-ci ont dû réduire les stocks, annuler des commandes et reporter des projets d’investissement, ce qui n’a fait qu’aggraver la récession. On pourrait être tenté de penser que l’investissement va retrouver vite sa dynamique, comme ce fut le cas après la Grande récession de 2008-2009, mais cela semble trop optimiste
Par rapport au trimestre précédent, la zone bleue du graphique (données des trois derniers mois) s’est élargie, telle une tache d’huile. Néanmoins, les indicateurs restent pour la plupart bien en dessous de la valeur moyenne de long terme (cercle intérieur en gris sur le graphique). En particulier, les indicateurs relatifs aux ménages et aux services se sont nettement améliorés suite à la levée des restrictions liées au confinement. Les ventes au détail ont connu une forte croissance sur la période mai-juillet après la réouverture des magasins et la baisse temporaire des taux de TVA, introduite en juillet [...]
CaixaBank et Bankia, respectivement troisième et quatrième plus grands groupes bancaires espagnols par les fonds propres CET1, ont officialisé, le 3 septembre 2020, l’ouverture de négociations en vue d’une potentielle fusion. Si elle se concrétisait, cette opération consoliderait le système bancaire espagnol. Le niveau de concentration de ce dernier est comparable à celui observé en moyenne dans la zone euro, à la suite de deux vagues successives de consolidation (2008-2009 puis 2012-2013) dont sont elles-mêmes issues CaixaBank et Bankia. Il reste à savoir si cette opération sera le prélude à un mouvement de concentration plus vaste auquel la Banque centrale européenne est favorable depuis plusieurs années
Au vu des derniers chiffres de l’inflation, de l’appréciation de l’euro et de la nouvelle stratégie de ciblage de l’inflation moyenne de la Réserve fédérale, les conclusions de la réunion de la BCE étaient très attendues. Sur ces trois sujets de préoccupation, le message implicite de la présidente de la BCE, lors de sa conférence de presse, était le suivant : patience ! L’inflation devrait remonter tout en restant bien en deçà de l’objectif de la banque centrale. Le taux de change de l’euro est surveillé de près et compte tenu du nombre de chantiers démarrés dans le cadre de la revue stratégique, il faudra un certain temps avant de connaître les conclusions de la BCE sur son objectif d’inflation.
Le rattrapage de l’activité a été bien plus marqué dans le secteur industriel, porté par un rebond des dépenses en biens de consommation. La hausse des ventes de détail sur le baromètre le montre...
Le rapport d’Eurostat, publié cette semaine, confirme que l’économie espagnole a été la plus gravement touchée de la zone euro par la pandémie de Covid-19, le PIB réel enregistrant une chute trimestrielle de -18,5%...
Si le continent européen a été frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19, les pays nordiques ont été relativement peu affectés – à l’exception de la Suède, où les mesures de restriction ont été particulièrement souples. En conséquence, leurs économies ont été parmi les plus résilientes d’Europe. Au deuxième trimestre, le PIB a chuté de « seulement » 8,3% en Suède, 6,9% au Danemark, 5,1% en Norvège, et 4,5% en Finlande. Cela tranche avec des baisses de 9,8% en Allemagne, 13,8% en France, et près de 12% pour la zone euro dans son ensemble. Néanmoins, les entreprises et consommateurs des pays nordiques ne sont pas plus optimistes qu’ailleurs, ce qui est certainement dû à la dépendance de la région au commerce extérieur
Notre baromètre porte la trace du redémarrage de l’économie française depuis la sortie du confinement le 11 mai dernier...
Les derniers indices PMI flash ont suscité quelques inquiétudes compte tenu du fléchissement de l’indice composite pour la zone euro (de 54,9 à 51,6) et pour l’Allemagne (de 55,3 à 53,7) ainsi que d’un recul encore plus marqué pour la France (de 57,3 à 51,7)...
Confrontées à l’effondrement de leurs chiffres d’affaires lors du confinement, les sociétés non financières (SNF) françaises ont mobilisé des flux de financements record. Ceux-ci atteignaient, en cumul annuel et nets des remboursements, près de 208 milliards d’euros en juin 2020, soit 2,5 fois la moyenne annuelle constatée entre 2017 et 2019 (EUR 83 mds). Cette hausse des flux de financement a procédé principalement des crédits bancaires (EUR 118,5 mds au 30 juin, dont environ EUR 106 mds de prêts garantis par l’Etat depuis le 25 mars 2020) mais aussi des flux nets d’émissions de titres de dette (EUR 89 mds)
La conjoncture économique s’est, en général, dégradée en Allemagne au cours des trois derniers mois par rapport au trimestre précédent (zone délimitée par les pointillés). En témoignent, les statistiques liées à la production qui couvrent la période du confinement (mars à mai)...
À travers la facilité pour la relance et la résilience, un volet essentiel de son plan « Next Generation EU », l’Union européenne (UE) accordera des subventions et des prêts aux États membres en fonction de critères bien précis. Les allocations pour 2021 et 2022 seront fonction de la population, du PIB par habitant et du taux de chômage de chaque pays. Les mêmes critères seront utilisés pour les allocations de 2023, à l’exception toutefois du taux de chômage qui sera remplacé par la perte de PIB réel enregistrée cette année ainsi que la perte cumulée pour la période 2020-2021. Le think tank Bruegel a estimé le montant de ces allocations par pays[1]
L’analyse du modèle d’activité des banques répond à des besoins stratégiques, réglementaires ou encore d’étude des effets de la politique monétaire. Pourtant, aucune définition harmonisée n’existe. Les auteurs ont ainsi régulièrement recours aux méthodes de classification hiérarchiques afin classifier objectivement les banques selon leur modèle d’activité. Ces approches empiriques, fondées sur des algorithmes, reposent dans une large mesure sur des variables bilancielles. Or, la répartition des différentes sources de revenus des banques ou encore l’importance des actifs sous gestion constituent des variables tout aussi pertinentes. Nous réalisons donc notre propre classification des banques européennes selon leur modèle d’activité en utilisant l’ensemble de ces variables
Les indices des directeurs d’achats (PMI) flash du mois de juillet pour la zone euro sont bien meilleurs qu’anticipé. Ce constat s’observe également par pays, la France et l’Allemagne affichant une remontée marquée des PMI. L’amélioration est très nette dans le secteur des services en zone euro, dont le PMI atteint 55,1, un plus haut depuis deux ans. L’activité dans le secteur manufacturier repasse en territoire d’expansion pour la première fois depuis janvier 2019. Rien n’est toutefois encore gagné. Si les difficultés du côté de l’offre tendent en partie à se résorber, celles du côté de la demande devraient persister. Le consommateur sera l’élément clé d’une reprise économique vigoureuse.
Inévitablement basé sur un compromis, l’accord portant sur un effort de relance européen, conclu cette semaine, n’en est pas moins historique. Il combine des subventions et des prêts accordés aux États membres et sera financé par des emprunts contractés au niveau de l’Union européenne. Cet accord crée un précédent pour la gestion de situations de crise en instaurant un meilleur équilibre entre politique monétaire et politique budgétaire. La possibilité d’une telle approche sur deux fronts, réduit le risque de perte extrême (tail risk) et devrait ainsi structurellement soutenir la confiance des ménages, des entreprises et des investisseurs
Les chiffres de la croissance du PIB pour le T2, qui seront publiés la semaine prochaine, confirmeront, sauf surprise, que l’économie espagnole a été l’une des plus touchées en Europe par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19...
L’économie polonaise est affectée par la pandémie de Covid-19 au travers de la baisse de la demande étrangère et des effets de son propre confinement sur la consommation domestique. Toutefois, le gouvernement dispose de marges de manœuvre, notamment grâce à un niveau de dette publique raisonnable à fin 2019. Certes, le PIB ne devrait pas retrouver son niveau d’avant-crise avant mi-2021, ce qui devrait contraindre la reprise de l’investissement. Cependant, la Pologne devrait ensuite retrouver sa trajectoire de croissance. En effet, ses atouts – compétitivité du change, abondance de la main-d’œuvre, coûts salariaux avantageux, gains de productivité – qui font de la Pologne la 5e industrie de l’Union européenne, perdurent.
L’économie slovène aborde la crise liée à la Covid-19 dans une situation relativement favorable. Depuis trois ans, la croissance a été soutenue, des excédents budgétaires ont été enregistrés et les bilans bancaires se sont progressivement assainis. Néanmoins, les conséquences de cette crise vont être d’autant plus significatives que la Slovénie est une petite économie ouverte fortement liée à l’Union européenne. Les soutiens budgétaire et monétaire européens, ainsi que des finances publiques assainies devraient permettre de modérer les conséquences de la crise sur les finances publiques et sur les perspectives de croissance.
L’impulsion du crédit bancaire s’est légèrement redressée en mai 2020 dans la zone euro (+1,9%, après +1,5% en avril et +1,7% en mars) alors que son PIB pourrait avoir enregistré un recul historique au deuxième trimestre (-13,5% t/t contre -3,6% t/t au premier trimestre 2020), l’activité ayant été durement pénalisée par les mesures nationales de confinement. Partant d’un taux de croissance annuel à la fois dynamique et relativement stable depuis l’été 2018 (+3,5% en moyenne), les encours de crédit bancaire au secteur privé accélèrent très sensiblement depuis mars (+5,3% en mai après +4,9% en avril et +5,0% en mars)
L’Italie a connu un rebond d’activité mécanique en mai, comme la plupart des pays ayant procédé à un déconfinement. Ceci se traduira par une amélioration progressive de notre baromètre au cours de l’été, ce dernier restant pour l’heure très dégradé. En effet, même si les ventes de détail en volume ont enregistré une hausse mensuelle de 25,4% en mai, la moyenne mobile sur 3 mois a encore baissé, atteignant un nouveau point bas. La tendance est similaire du côté de la production industrielle. Les indicateurs de confiance avancés restent également mitigés en juin. L’indice composite des directeurs d’achat (PMI) était en hausse notable (+13,7 points), mais il continue d’indiquer une contraction d’activité
À l’instar du Term Funding Scheme (TFS) introduit par la Banque d’Angleterre (BoE) à l’été 2016, le Term Funding Scheme Small and Medium-sized Enterprises (TFSME), annoncé en mars 2020, vise à soutenir l’offre de prêts aux entreprises. Il s’agit d’un programme de refinancement à quatre ans accordé aux établissements de crédit à un taux inférieur à celui des opérations principales de refinancement[1]. Contrairement au TFS, le TFSME cible plus précisément le financement des petites et moyennes entreprises (SME)
Alors que dans les pays membres de la zone euro la 1ère vague épidémique semble avoir être maîtrisée, ces derniers font désormais face à d’importantes difficultés économiques. Si les dernières nouvelles sur le front des indicateurs avancés de l’activité font état d’un début de redressement, la route sera longue. Les pertes d’activité enregistrées au plus fort de la crise seront difficiles à absorber intégralement. Les politiques publiques sont cruciales. La probabilité est importante de voir, dans les prochains mois, une forte hausse du chômage, notamment de longue durée, et se multiplier les faillites d’entreprises. La Banque centrale européenne assure aux États des conditions de financement très avantageuses
Avec la levée progressive des restrictions liées au confinement, l’activité économique a donné des signes de rebond. Le plan de relance du gouvernement pourrait donner un nouveau coup de fouet à la croissance et contribuer à réduire les émissions de dioxyde de carbone. La perspective d’un programme de relance de l’Union européenne est une bonne nouvelle pour le secteur manufacturier allemand orienté vers les exportations. Cependant, en l’absence de vaccin ou de traitements plus efficaces contre la Covid-19, la reprise sera probablement semée d’embûches. Le PIB ne devrait pas retrouver ses niveaux de pré-pandémie avant 2022.
Après un choc récessif massif, l’économie française donne, depuis mai, des signes d’un redressement assez rapide, au point de réveiller les espoirs d’une reprise en V. Le rebond de l’indice composite PMI de Markit et de la consommation des ménages en biens est spectaculaire et encourageant. Mais il est largement mécanique et va se tasser à mesure que l’effet rattrapage s’estompera. L’écart restant par rapport au niveau d’avant-crise sera probablement comblé plus lentement que le terrain déjà regagné. En cause : l’hétérogénéité sectorielle, le risque sanitaire, les séquelles de la crise. Selon nos prévisions, la reprise aurait un profil en U (-11,1% en 2020, +5,9% en 2021). Nous voyons les risques équilibrés, notamment grâce aux mesures de soutien déjà prises et en préparation.