Les indices des directeurs d’achats (PMI) flash du mois de juillet pour la zone euro sont bien meilleurs qu’anticipé. Ce constat s’observe également par pays, la France et l’Allemagne affichant une remontée marquée des PMI. L’amélioration est très nette dans le secteur des services en zone euro, dont le PMI atteint 55,1, un plus haut depuis deux ans. L’activité dans le secteur manufacturier repasse en territoire d’expansion pour la première fois depuis janvier 2019. Rien n’est toutefois encore gagné. Si les difficultés du côté de l’offre tendent en partie à se résorber, celles du côté de la demande devraient persister. Le consommateur sera l’élément clé d’une reprise économique vigoureuse.
Inévitablement basé sur un compromis, l’accord portant sur un effort de relance européen, conclu cette semaine, n’en est pas moins historique. Il combine des subventions et des prêts accordés aux États membres et sera financé par des emprunts contractés au niveau de l’Union européenne. Cet accord crée un précédent pour la gestion de situations de crise en instaurant un meilleur équilibre entre politique monétaire et politique budgétaire. La possibilité d’une telle approche sur deux fronts, réduit le risque de perte extrême (tail risk) et devrait ainsi structurellement soutenir la confiance des ménages, des entreprises et des investisseurs
Les chiffres de la croissance du PIB pour le T2, qui seront publiés la semaine prochaine, confirmeront, sauf surprise, que l’économie espagnole a été l’une des plus touchées en Europe par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19...
L’économie polonaise est affectée par la pandémie de Covid-19 au travers de la baisse de la demande étrangère et des effets de son propre confinement sur la consommation domestique. Toutefois, le gouvernement dispose de marges de manœuvre, notamment grâce à un niveau de dette publique raisonnable à fin 2019. Certes, le PIB ne devrait pas retrouver son niveau d’avant-crise avant mi-2021, ce qui devrait contraindre la reprise de l’investissement. Cependant, la Pologne devrait ensuite retrouver sa trajectoire de croissance. En effet, ses atouts – compétitivité du change, abondance de la main-d’œuvre, coûts salariaux avantageux, gains de productivité – qui font de la Pologne la 5e industrie de l’Union européenne, perdurent.
L’économie slovène aborde la crise liée à la Covid-19 dans une situation relativement favorable. Depuis trois ans, la croissance a été soutenue, des excédents budgétaires ont été enregistrés et les bilans bancaires se sont progressivement assainis. Néanmoins, les conséquences de cette crise vont être d’autant plus significatives que la Slovénie est une petite économie ouverte fortement liée à l’Union européenne. Les soutiens budgétaire et monétaire européens, ainsi que des finances publiques assainies devraient permettre de modérer les conséquences de la crise sur les finances publiques et sur les perspectives de croissance.
L’impulsion du crédit bancaire s’est légèrement redressée en mai 2020 dans la zone euro (+1,9%, après +1,5% en avril et +1,7% en mars) alors que son PIB pourrait avoir enregistré un recul historique au deuxième trimestre (-13,5% t/t contre -3,6% t/t au premier trimestre 2020), l’activité ayant été durement pénalisée par les mesures nationales de confinement. Partant d’un taux de croissance annuel à la fois dynamique et relativement stable depuis l’été 2018 (+3,5% en moyenne), les encours de crédit bancaire au secteur privé accélèrent très sensiblement depuis mars (+5,3% en mai après +4,9% en avril et +5,0% en mars)
L’Italie a connu un rebond d’activité mécanique en mai, comme la plupart des pays ayant procédé à un déconfinement. Ceci se traduira par une amélioration progressive de notre baromètre au cours de l’été, ce dernier restant pour l’heure très dégradé. En effet, même si les ventes de détail en volume ont enregistré une hausse mensuelle de 25,4% en mai, la moyenne mobile sur 3 mois a encore baissé, atteignant un nouveau point bas. La tendance est similaire du côté de la production industrielle. Les indicateurs de confiance avancés restent également mitigés en juin. L’indice composite des directeurs d’achat (PMI) était en hausse notable (+13,7 points), mais il continue d’indiquer une contraction d’activité
À l’instar du Term Funding Scheme (TFS) introduit par la Banque d’Angleterre (BoE) à l’été 2016, le Term Funding Scheme Small and Medium-sized Enterprises (TFSME), annoncé en mars 2020, vise à soutenir l’offre de prêts aux entreprises. Il s’agit d’un programme de refinancement à quatre ans accordé aux établissements de crédit à un taux inférieur à celui des opérations principales de refinancement[1]. Contrairement au TFS, le TFSME cible plus précisément le financement des petites et moyennes entreprises (SME)
Alors que dans les pays membres de la zone euro la 1ère vague épidémique semble avoir être maîtrisée, ces derniers font désormais face à d’importantes difficultés économiques. Si les dernières nouvelles sur le front des indicateurs avancés de l’activité font état d’un début de redressement, la route sera longue. Les pertes d’activité enregistrées au plus fort de la crise seront difficiles à absorber intégralement. Les politiques publiques sont cruciales. La probabilité est importante de voir, dans les prochains mois, une forte hausse du chômage, notamment de longue durée, et se multiplier les faillites d’entreprises. La Banque centrale européenne assure aux États des conditions de financement très avantageuses
Avec la levée progressive des restrictions liées au confinement, l’activité économique a donné des signes de rebond. Le plan de relance du gouvernement pourrait donner un nouveau coup de fouet à la croissance et contribuer à réduire les émissions de dioxyde de carbone. La perspective d’un programme de relance de l’Union européenne est une bonne nouvelle pour le secteur manufacturier allemand orienté vers les exportations. Cependant, en l’absence de vaccin ou de traitements plus efficaces contre la Covid-19, la reprise sera probablement semée d’embûches. Le PIB ne devrait pas retrouver ses niveaux de pré-pandémie avant 2022.
Après un choc récessif massif, l’économie française donne, depuis mai, des signes d’un redressement assez rapide, au point de réveiller les espoirs d’une reprise en V. Le rebond de l’indice composite PMI de Markit et de la consommation des ménages en biens est spectaculaire et encourageant. Mais il est largement mécanique et va se tasser à mesure que l’effet rattrapage s’estompera. L’écart restant par rapport au niveau d’avant-crise sera probablement comblé plus lentement que le terrain déjà regagné. En cause : l’hétérogénéité sectorielle, le risque sanitaire, les séquelles de la crise. Selon nos prévisions, la reprise aurait un profil en U (-11,1% en 2020, +5,9% en 2021). Nous voyons les risques équilibrés, notamment grâce aux mesures de soutien déjà prises et en préparation.
L’épidémie de Covid-19 qui a frappé l’Italie avant les autres pays de l’Union européenne, a eu des effets très dommageables sur l’économie. Au premier trimestre 2020, le PIB réel a chuté de 5,3 %. La contraction a touché des pans entiers de l’économie, en particulier, l’industrie manufacturière, les services et la construction. En outre, la contribution de la demande intérieure a été négative (-5,5 %). Les ménages italiens ont redoublé de prudence, réduisant les dépenses au-delà de la baisse du revenu : la propension à épargner a grimpé à 12,5 %. De plus, la pandémie a durement frappé le marché du travail : les catégories défavorisées, comme les travailleurs peu qualifiés, ceux aux contrats précaires et les jeunes ont été les plus durement affectés par le confinement.
La contraction économique historique du premier semestre laisse planer de sérieux doutes sur la reprise à venir. Même si la phase de déconfinement s’est pour l’heure bien déroulée, l’emploi peine à se redresser. L’activité touristique reste sous la menace d’une résurgence de l’épidémie en Europe. Par ailleurs, le creusement du déficit public va obliger le Premier ministre, Pedro Sanchez, à dessiner un plan de relance serré, arbitrant entre urgence sociale et investissement d’avenir. Un équilibre difficile qui va cristalliser les tensions au sein de la coalition gouvernementale
D’après nos prévisions, le PIB de la Belgique devrait baisser de 11,1 % cette année et rebondir de 5,9 % l’année prochaine. Le taux de chômage pourrait atteindre 9 %, son niveau le plus élevé en vingt-deux ans. Les différents gouvernements ont annoncé des mesures pour lutter contre l’impact du Covid-19, mais les pourparlers en vue de la formation d’un gouvernement fédéral sont toujours en cours, ce qui complique la donne. La dette publique devant atteindre 123 % du PIB à la fin de l’année, la marge de manœuvre est limitée, mais la nécessité d’engager des dépenses est une priorité, tout au moins pour le moment.
Malgré une bonne gestion de l’épidémie, la Grèce ne va pas échapper à une forte récession en 2020. Le tourisme, qui compte pour près de 20% de l’activité du pays, n’offre aucune certitude de reprise solide. Les risques d’une résurgence de foyers épidémiques en Europe vont peser sur ce secteur pendant de nombreux mois encore. Le système bancaire grec va être davantage fragilisé et la dette publique va s’accroître fortement. Cependant, le soutien de la Banque centrale européenne a été renforcé en mars avec la création du PEPP, qui permet à la BCE d’acheter de la dette souveraine grecque. Les taux souverains sont restés sous contrôle. Dans un tel contexte, l’élaboration d’un plan de relance devrait inciter le gouvernement à développer de nouveaux secteurs, détachés du tourisme.
À première vue, la Suède figure parmi les pays les mieux positionnés pour faire face à la crise économique mondiale déclenchée par la pandémie de Covid-19. Les mesures de restriction imposées par le gouvernement n’ont pas été aussi contraignantes que dans les autres pays développés (commerces et restaurants sont restés ouverts, par exemple). De plus, l’économie suédoise est peu exposée aux secteurs les plus affectés, et les autorités disposent de marges de manœuvre confortables. Cependant, le pays présente aussi des vulnérabilités qui rendent moins optimiste quant à sa capacité de rebond. Parmi elles, sa dépendance au commerce mondial et la situation des ménages.
Face à l’épidémie de Covid-19, les autorités danoises ont rapidement imposé des mesures de protection strictes qui se sont avérées efficaces pour maintenir la situation sanitaire sous contrôle. De plus, l’économie du pays était relativement bien positionnée au début de la crise – du fait notamment des taux de chômage et d’endettement public faibles – et les mesures de soutien fiscal et monétaire ne se sont pas fait attendre. Au final, l’OCDE estime que le Danemark sera une des économies les plus résistantes en 2020, avec une prévision de récession « limitée » à 5,8%.
La récession de 2020 est unique en son genre et, sur la période récente, par son ampleur. La reprise qui suivra sera tout aussi exceptionnelle. Dans un premier temps, elle devrait être particulièrement vigoureuse, tirée par l’assouplissement des mesures de confinement. En 2021, la croissance devrait être tirée par la demande. La baisse de la demande induite par le confinement a créé une épargne forcée. Si les ménages venaient à la dépenser, la consommation augmenterait considérablement. Toutefois, une détérioration significative des perspectives d’emploi signifierait que l’épargne forcée accumulée pendant le confinement se transmuterait en épargne de précaution, avec pour cortège une croissance décevante et un cercle pernicieux.
Au cours des dernières décennies, les entreprises allemandes ont délocalisé leurs activités, en particulier au profit de l’Europe centrale et orientale et de la Chine. Malgré le ralentissement de la mondialisation ces dernières années, l’industrie allemande continue de perdre du terrain dans le textile, la chimie et la pharmacie, l’informatique, l’électronique et les équipements électriques. En dépit de la place prédominante de la Chine dans la production manufacturière mondiale, l’Allemagne reste un important acteur au plan mondial et régional. Devant la rupture des chaînes d’approvisionnement, liée à l’épidémie de Covid-19, des appels de plus en plus nombreux se sont fait entendre en faveur d’un réexamen de la situation
Le pire est-il derrière nous ? À court terme, c’est le message que semblent envoyer les dernières informations économiques conjoncturelles des mois de mai et juin dont nous disposons. Après avoir atteint des niveaux historiquement faibles au mois d’avril, les indicateurs d’activité ont enregistré un rebond en mai et, dans une ampleur plus importante encore, au mois de juin. Ce rebond était attendu, malgré les règles sanitaires toujours en place, compte tenu de la fin de la période de confinement dans les États membres de la zone euro. Toutefois, la situation économique reste détériorée par rapport à une situation normale (sans pandémie) [...]
L’intégration des pays d’Europe centrale dans des chaînes de production multi-pays les expose à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les flux de commerce international. À court terme, elle implique une contagion de la contraction du PIB en l’Europe de l’Ouest vers l’Europe centrale, notamment en Slovaquie et en République tchèque au travers du secteur automobile. Toutefois, dans ce secteur, même si la production des pays d’Europe centrale est montée en gamme, la proportion d’un véhicule conçu localement n’a pas augmenté ces dernières années : l’activité d’assemblage reste dominante, même si elle s’est progressivement déplacée vers le haut de gamme
La confiance des entreprises a bondi quand les mesures de restriction ont été assouplies. Attention, toutefois, à ne pas verser dans un enthousiasme excessif car ces données ne disent rien de la situation du niveau d’activité et de la demande. Le rebond actuel est mécanique : l’offre redémarre. La véritable question qui se pose est celle de l’évolution de la demande dans les trimestres à venir. Les entreprises est les ménages sont confrontés à une visibilité limitée. La prudence reste donc de mise.
La forte contraction de la zone bleue dans le Baromètre indique une nette détérioration du climat économique au cours des trois derniers mois, due aux mesures de confinement adoptées pour enrayer la pandémie de Covid-19. Il existe, néanmoins, de profondes différences d’un secteur à l’autre [...]
Encore timide en mai, l’éclaircie conjoncturelle est franche en juin. De par sa construction, notre baromètre n’en porte pas encore la trace, mais elle est aussi remarquable que la chute qui l’a précédée [...]
Le baromètre pour l’Espagne a commencé à se redresser avec l’intégration de données postérieures au confinement, mais il continue d’osciller autour de moyennes historiquement basses [...]