La sous-performance de la croissance allemande sur ces dernières années s’est poursuivie en 2023. Toutefois, si elle n’est plus motrice, il semble que l’économie allemande bénéficie du rebond observé par ailleurs en zone euro et qui pourrait doper sa croissance dans les prochains trimestres. En témoigne, une relative bonne performance (0,2% t/t) au 1er trimestre, comme en zone euro (0,3% t/t). Le climat des affaires (IFO) souligne une amélioration, même si elle reste encore partielle, avec un indice à 89,3 en mai comme en avril, les deux meilleurs mois depuis mai 2023.
La croissance française a surpris à la hausse au 1er trimestre, atteignant 0,2% t/t en 1re estimation, soutenue par la consommation des ménages et l’investissement des entreprises dans les services. Notre prévision pour le 2e trimestre est du même ordre (notre nowcast, à 0,3% t/t, suggère même un risque à la hausse), confirmant le retour à une croissance un peu plus forte, après un 2e semestre 2023 à + 0,1% par trimestre.
La désinflation est de retour en Italie. Après avoir enregistré une légère hausse en mars (1,2% a/a ; +0,4 pp sur un mois), l’inflation est repassée sous la barre des 1% en avril (0,9% a/a), principalement en raison de la déflation toujours importante de la composante énergétique (-12,2% a/a). Bien qu’elle diminue, l’inflation dans les services reste forte (+3,1% a/a ; -0,2 pp sur un mois), gardant l’inflation sous-jacente à 2,2%. Néanmoins, les tendances désinflationnistes sur les prix à la consommation devraient se poursuivre, l’évolution des prix de production étant toujours négative (-9,6% a/a en mars).
Sans trop de surprise, la conjoncture espagnole reste positive en ce début de deuxième trimestre. Après avoir surpassé les pays de la zone euro en affichant une croissance de 0,7% t/t au T1, l’activité devrait rester importante au T2 (0,5% t/t selon nos prévisions).
Dans cet Audiobrief Guillaume Derrien discute des évolutions récentes de la balance commerciale de l’union européenne. Celle-ci est repassée en excédent en 2023. Malgré la montée en gamme de la Chine dans des secteurs à plus haute valeur ajoutée, l’excédent commercial dans les industries traditionnellement porteurs (industries pharmaceutiques, automobile) se maintient à des niveaux historiquement élevés.
La publication, ce mercredi 15 mai, de la seconde estimation flash du PIB pour la zone euro n’a apporté aucun changement notable par rapport à l’estimation initiale. Elle confirme toutefois une reprise encourageante de l’activité économique. Le PIB réel en zone euro a rebondi de 0,3% t/t, comme annoncé dans le rapport précédent, une hausse qui met fin à deux trimestres de légère contraction (-0,1% t/t pour le T3 2023 et le T4). La croissance a été tirée par les économies baltes (Lettonie et Lituanie à +0,8% t/t), ainsi que par les économies du sud de l’Europe, notamment l’Espagne et le Portugal, qui ont vu leur activité croître de 0,7% au T1, au même rythme que le trimestre précédent
Le mois d’avril pourrait marquer le retour de l’inflation sous-jacente (selon la définition de l’Insee) vers le seuil des 2%. La désinflation se diffuse progressivement à davantage de postes (au premier rang desquels se trouvent les biens manufacturés et l’alimentation) : sur les 3 premiers mois de l’année, seule la moitié de ces postes témoignait toujours d’une inflation supérieure à 2% en glissement annuel.
Au premier trimestre, les États-Unis et la zone euro ont presque fait jeu égal en matière de croissance, avec, en rythme trimestriel, 0,4% pour les États-Unis et 0,3% pour la zone euro, selon les premières estimations. En glissement annuel toutefois, le bilan reste très nettement à l’avantage des États-Unis avec une croissance de 3% quand celle de la zone euro est de seulement 0,4%.
Dans la lignée des mois précédents, le redressement de l’impulsion du crédit au secteur privé s’est poursuivi au premier trimestre 2024 dans la zone euro, après le creux enregistré au troisième trimestre 2023. Cette reprise se fait néanmoins à un rythme légèrement moins élevé qu’à la fin de 2023 et l’impulsion reste, en outre, négative. L’impulsion du crédit aux entreprises est traditionnellement plus volatile au cours du cycle que celle du crédit aux ménages. Les évolutions récentes ne dérogent pas à la règle : à l’automne 2023, alors que les effets du resserrement de la politique monétaire culminaient, l’impulsion du crédit aux ménages n’a pas atteint, en termes absolus, des niveaux aussi bas que pour les entreprises. Depuis, elle tend, a contrario, à se redresser moins vigoureusement
Depuis l’accession de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en décembre 2001, le déficit bilatéral de l’Union européenne avec le pays est passé de EUR 39 mds à EUR 294 mds en 2023 (données Eurostat). C’est de loin la dégradation la plus importante enregistrée par le Vieux Continent avec un partenaire commercial, même si, dans son ensemble, la balance commerciale de l’UE avec le reste du monde est repassée en excédent en 2023.
Depuis l’adoption du pacte vert européen le 11 décembre 2019, l’action européenne en faveur du climat a été singulièrement enrichie. La crise sanitaire, loin de paralyser cette action, a été le théâtre de l’adoption, en décembre 2020, de NextGeneration EU. Ce plan de relance a permis de mobiliser des moyens considérables pour répondre aux besoins de l’Union européenne en matière de transition climatique et digitale, de santé et d’éducation. Alors que sa mise en œuvre est à mi-parcours, de premiers effets positifs sont observables
Les chiffres clés de l'économie française comparés à ceux des principaux pays européens, l'analyse des données relatives à la population et au marché du travail français, l'activité par secteur, les chiffres des administrations publiques, de l'inflation, des taux et des comptes des entreprises.
Ces dernières années ont vu une substitution s’opérer entre la consommation de biens et celle de services. Cette substitution s’est même accélérée après le Covid, avec la montée de l’inflation et devrait perdurer dans les années qui viennent. Ainsi, si la consommation de biens a reculé depuis début 2022, ce mouvement résulte en partie de cet effet substitution et pas d’une réduction de la dépense des ménages, puisque leur consommation totale est supérieure à son niveau pré-inflation (fin 2021).
La Roumanie a enregistré une croissance économique plus faible en 2O23 mais est restée l’une des économies les plus performantes de la région. Les perspectives sont solides à court terme. Le reflux progressif de l’inflation, observé depuis fin 2022, devrait ouvrir la voie à une politique monétaire accommodante mais prudente. La persistance des déficits jumeaux reste un sujet de préoccupation majeur. Le pays a jusqu’ici pu compter sur une certaine résilience des flux de capitaux pour combler en partie le déficit courant. La consolidation budgétaire figure parmi les priorités du gouvernement à court terme, même si la marge de manœuvre est limitée cette année étant donné le calendrier électoral chargé. La dette publique est soutenable à court terme et moyen terme.
Après deux années de déficit, la balance commerciale de l’UE est repassée dans le vert en 2023 soutenue, notamment, par la baisse des prix de l’énergie. L’excédent commercial dans les secteurs traditionnellement porteurs (industries pharmaceutiques, automobile) se maintient à des niveaux historiquement élevés. La montée en gamme de la Chine dans des secteurs à plus haute valeur ajoutée a conduit, au fil des années, à une dégradation du solde commercial de l’UE vis-à-vis de ce pays. Les importations de véhicules automobiles en provenance de Chine ont notamment triplé entre 2019 et 2023.
La publication du climat des affaires de l’Insee ce jeudi 25 avril confirme la perspective d’une amélioration de la demande, alors que celle-ci est restée anémiée ces derniers mois. En amont de la publication de données importantes à partir du 30 avril, nous anticipons une croissance qui serait restée faible au 1er trimestre, mais qui devrait s’accélérer au 2e, bénéficiant de la désinflation observée. L’amélioration serait toutefois insuffisante pour écarter le risque d’un maintien des défaillances d’entreprises à un niveau élevé.
Après deux années – 2021 et 2022 – de nette amélioration liée à la reprise d’activité post-Covid, 2023 marque un coup d’arrêt dans le rétablissement des finances publiques en zone euro. Selon les résultats préliminaires publiés ce lundi par Eurostat, le déficit public a diminué en 2023 de seulement 0,1 point de PIB, à 3,6%. Le déficit primaire a baissé également, dans la même ampleur, à 1,9% du PIB.
Les flux annuels de titres d’OPC[1] monétaires détenus par les sociétés non financières (SNF) en France ont été positifs durant toute l’année 2023 après avoir été négatifs entre le deuxième trimestre 2021 et le quatrième trimestre 2022. Cette inversion de tendance s’explique notamment par la hausse, à partir du 27 juillet 2022, des taux directeurs de la BCE qui ont tiré les rendements du marché monétaire.
L’activité en zone euro devrait progressivement se renforcer au cours de l’année 2024, portée par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages et la baisse des taux d’intérêt. Le secteur industriel en zone euro fait toutefois face à des problèmes structurels importants, que la baisse des taux directeurs de la BCE n’endiguera pas (ou peu). La montée en puissance du fonds de relance européen permettrait théoriquement aux pays du sud de la zone euro, qui en sont les principaux bénéficiaires, de surperformer à nouveau en 2024. Néanmoins, à ce stade, ses effets ont été relativement limités et les problèmes d’implémentation – mis en évidence dans un rapport récent de la Commission européenne – ne se dissiperont pas totalement cette année.
L’économie allemande sous-performe de façon notable depuis un peu plus de 6 ans par rapport à la moyenne de la zone euro et à ses standards passés. Il se pourrait même que le pays ait de nouveau été en récession au T4 2023 et au T1 2024. L’Allemagne aura-t-elle alors touché le fond ? D’un point de vue conjoncturel c’est probable car l’accès de faiblesse, enregistré cet hiver, résulte pour partie d’effets exceptionnels. D’un point de vue structurel, l’économie allemande devrait continuer d’enregistrer une croissance modérée, qui ne lui permettrait pas de retrouver son statut de moteur de la croissance européenne.
Comme en 2022 et 2023, l’économie française a entamé l’année sur une note faible et devrait voir sa croissance s’accélérer au 2e trimestre. Même s’ils sont différents des précédentes années, des vents contraires ont pesé sur l’économie française au 1er trimestre 2024. Au-delà de ce phénomène purement conjoncturel, pour renouer avec une croissance plus durable il faudra attendre le retour du consommateur français, que nous anticipons également pour le 2e trimestre. Enfin, l’investissement des entreprises devrait redevenir un support à la croissance française, avec notamment la mise en œuvre du plan France industrie verte.
En 2023, le PIB réel italien a progressé de près de 1 %. La croissance a été généralisée : la consommation des ménages a augmenté de 1,2%, notamment en raison de la poursuite de l’amélioration des conditions sur le marché du travail, et l’investissement est resté le principal moteur de la croissance. Les dépenses en machines et équipements de technologies de l’information et de la communication (TIC) sont en hausse de 20% par rapport à 2019, ce qui a eu des premiers effets positifs sur la croissance potentielle. La croissance des investissements depuis la période postpandémique a contribué à augmenter le nombre d’entreprises s’appuyant efficacement sur les technologies de transformation numérique pour soutenir leur productivité.
En 2023, le PIB réel espagnol (en hausse de 2,5% en moyenne annuelle) a beaucoup plus progressé que celui de la zone euro (0,5% a/a). La consommation des ménages, principal moteur de la croissance, a été soutenue par la robustesse du marché du travail et la modération de l’inflation. Nous prévoyons une croissance de 0,4% t/t au T1 2024, avant une accélération au cours des trimestres suivants. Pour la quatrième année, la croissance espagnole serait ainsi l’un des principaux moteurs de la zone euro (2% a/a contre 0,7% a/a).
La courte récession néerlandaise semble avoir pris fin, grâce au dynamisme de la consommation privée et publique. L’inflation continue de ralentir, même si elle reste plus forte que prévu dans certains secteurs. Le nouveau gouvernement n’a pas encore été formé, mais un large consensus estime qu’une fois qu’il le sera, les dépenses publiques augmenteront, ce qui donnera un coup de fouet à l’économie. Celle-ci devrait donc suivre une trajectoire différente, plus positive, de celle de ses voisins.
Notre estimation « nowcast » de la croissance belge au premier trimestre 2024 confirme les perspectives relativement positives de l’économie : elle continue de croître à un rythme proche de la tendance (0,3 % par trimestre), en dépit d’un environnement extérieur difficile. Des facteurs ponctuels ont amplifié le recul de l’investissement des entreprises et des échanges en fin d’année dernière, mais la consommation des ménages est redevenue le principal moteur de la croissance économique. Les modes de consommation évoluent toutefois, avec une augmentation du commerce électronique et de la part des dépenses consacrées aux services. Les entreprises belges continuent cependant d’afficher une certaine résilience, tandis que le marché du travail ralentit.