Cela ne fait plus guère de doute : la croissance économique en zone euro sera nettement plus dégradée au 2e trimestre que celle observée au 1er trimestre (-3,8% en variations trimestrielles, t/t). Toutefois, la détérioration semble être globalement enrayée. Après le timide redressement perceptible dans l’indice des directeurs d’achats (Purchasing Managers Index, PMI) de mai, l’indicateur de sentiment économique (ESI), pour ce même mois, semble également indiquer que le creux en zone euro est derrière nous. Après avoir touché un point bas historique en avril 2020 (64,9), l’ESI s’est légèrement redressé à 67,5 en mai.
La décomposition sectorielle de l’indice est instructive. Les services semblent constituer le seul secteur où la détérioration se poursuit significativement en mai. Dans la construction, l’indice continue également de se dégrader mais à un rythme moindre. A l’inverse, la confiance dans le secteur industriel en zone euro se redresse légèrement, tout en restant à un faible niveau. L’approche sectorielle permet une distinction entre la crise actuelle, liée à la pandémie de Covid-19, et la Grande Récession de 2008-2009. A cette période, la dégradation du sentiment dans le secteur industriel, en lien notamment avec l’effondrement du commerce international, avait été plus marquée que celle dans le secteur des services. La situation actuelle est différente sur ce point. Ce sont les entreprises du tertiaire qui semblent davantage souffrir. Malgré le début des phases de déconfinement, les services continuent de pâtir des mesures sanitaires et, peut-être, de l’appréhension des consommateurs.
En effet, concernant l’indice de confiance des consommateurs, malgré un léger mieux en mai, la situation reste particulièrement fragile. Cette dynamique apparaît déterminante. Si les incertitudes pesant sur les ménages s’atténuaient, une reprise plus vigoureuse de leurs dépenses de consommation permettrait une reprise économique plus solide.
ÉVOLUTION DES INDICATEURS POUR LA ZONE EURO 
