Eco Brief

France-Allemagne : les ménages rattrapés par la hausse des taux

28/06/2023
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Alors que l’on pouvait espérer que le reflux en cours de l’inflation soutiendrait plus nettement la confiance des ménages, celle-ci, et par voie de conséquence la consommation, reste contrainte. En cause : l’impact de la remontée des taux d’intérêt sur les intentions d’achats en France comme en Allemagne.

En France, la confiance des ménages ne se dégrade plus depuis plusieurs mois. Elle est même ressortie en hausse, à 85 en juin 2023 selon l’Insee (contre 83 en mai), tandis qu’en Allemagne la confiance s’était nettement redressée de -42,8 (son plus bas en octobre 2022) à -24,4 en mai selon l’enquête GFK. Elle se dégrade toutefois à -25,4 en juin.

D’un côté, les indices sont soutenus par la baisse des anticipations d’inflation. À noter, pour les ménages français, le reflux beaucoup moins important du solde d’opinion sur l’évolution passée des prix (+67 en juin contre +76 en mars et une moyenne historique à -16) par rapport à la baisse prononcée du solde sur leur évolution future (-55 en juin contre -10 mars en mars et -31 en moyenne historique). En Allemagne, la désinflation anticipée par les ménages est également importante. Néanmoins, l’inflation persiste à un niveau tel que les ménages ont le sentiment que les hausses de salaires ne la compenseront pas. Ainsi, le solde d’opinion sur les anticipations de revenu se dégrade de 2,4 points, à -10,6 en juin.

De l’autre, le résultat le plus marquant réside dans la nouvelle détérioration du solde d’opinion des ménages français concernant l’opportunité de faire des achats importants (-47 en juin contre -40 en mars et -14 en moyenne historique). L’enquête de mai de la Commission européenne montrait déjà une proportion de ménages souhaitant réaliser un achat important dans l’immédiat à des niveaux plus bas encore que les précédents minima enregistrés en 2008 : 6,8% en France et 6,3% en Allemagne (contre, respectivement, 7,7% et 10,1% en 2008).

Ainsi, si la baisse de l’inflation pourrait soutenir la consommation alimentaire, les achats de biens durables devraient a contrario être de plus en plus pénalisés par la remontée des taux d’intérêt.

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE