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Dynamique inquiétante des finances publiques

22/09/2020
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Selon le gouvernement, le déficit budgétaire atteindra 11,4% du PIB cette année, contre 4,7% attendus initialement, en raison de la crise de la Covid-19. Surtout, les perspectives de moyen terme ne tablent pas sur un retour du déficit en deçà de 5% avant 2024. Cette dynamique inquiète.

La couverture des besoins de financement s’annonce difficile. Alors que la majeure partie des financements extérieurs a été mobilisée, l’État va devoir se tourner vers le marché local de la dette. Or, les conditions y sont onéreuses, ce qui va entraîner un gonflement des charges d’intérêts à un niveau très élevé (50% des recettes du gouvernement en 2020). Une autre option serait d’accroître le recours au financement monétaire. Un programme d’achat d’actifs par la banque centrale est en place (2,6% du PIB). Aller au-delà serait risqué pour un pays vulnérable aux flux d’investissements de portefeuille. À cela s’ajoutent les incertitudes liées aux élections générales qui se tiendront fin 2020. En cas de perte de confiance, le cedi pourrait se retrouver sous pression, fragilisant un peu plus les finances publiques. La moitié de la dette est libellée en devise. Selon nos estimations, elle devrait atteindre 77,5% du PIB en 2021 contre 62,4% en 2019.

Indicateurs des finances publiques (en % du PIB)
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