Le graphique ci-dessous incorpore en grande partie des données datant de la période de confinement et continue donc d’enregistrer des moyennes historiquement basses.
La production industrielle et les ventes de détail ont en effet plongé respectivement de 19,1% et 10,5% en variation mensuelle en avril, portant la moyenne sur les trois derniers mois à -42,7% et -28,8%. Les derniers chiffres de l’emploi montrent, par ailleurs, une baisse du taux de chômage en trompe l’œil en avril (6,3%), causée par une contraction record du nombre d’actifs (- 757 975). L’emploi s’est également replié fortement (-274 08). Aucune explication n’a été fournie par l’office statistique italien (Istat) sur cette baisse du nombre d’actifs, bien qu’Istat reconnaisse des difficultés liées aux mesures sanitaires. Il y a de fortes chances que les mesures de confinement, et en particulier l’impossibilité de se rendre aux agences pour l’emploi, aient découragé les recherches d’emploi. Cela s’est répercuté dans la baisse temporaire du nombre d’actifs. Cette tendance devrait s’inverser au cours de l’été.
Les enquêtes avancées confirment une reprise très progressive de l’activité économique depuis mai, en lien avec les mesures de déconfinement. L’indice composite des directeurs d’achat (PMI) s’est amélioré passant de de 10,9 en avril à 33,9 le mois dernier, mais il reste dans une zone indiquant une contraction marquée de l’activité. L’indice PMI pour les services n’a fait qu’évoluer, de 10,8 à 28,9. L’activité économique devrait se redresser dans les prochaines semaines, l’épidémie continuant de régresser dans le pays et en Europe. L’Italie a notamment rouvert ses frontières aux touristes européens depuis le 3 juin.
Néanmoins, l’OCDE prévoit, dans son rapport publié cette semaine, une baisse du PIB italien en 2020 de 11,3% dans son scénario le plus optimiste (une seule vague) et de 14,0% dans son scénario le plus pessimiste (apparition d’une deuxième vague). Le rebond économique en 2020 s’établirait à 7,7% et 5,3% dans chacun des cas.