Notre baromètre signale une amélioration de la conjoncture économique chinoise sur la période juin-août 2022 par rapport aux trois mois précédents (élargissement de la zone bleue par rapport à la zone en pointillés). De fait, les mesures de confinement très strictes imposées au printemps (à Shanghai en particulier) ont été levées à partir de fin mai, permettant une reprise de l’activité.
L’accélération de la croissance est restée très progressive. Elle a toutefois surpris positivement en août, autant dans l’industrie (+4,2% en g.a. après +3,8% en juillet et +0,6% au T2 2022) que dans les services (+1,8% en g.a. après +0,6% en juillet et -3,3% au T2). Pourtant, les vents contraires étaient nombreux : le niveau moyen des restrictions à la mobilité a ré-augmenté, la baisse de la production d’hydroélectricité causée par la sécheresse a provoqué des rationnements dans plusieurs provinces, et la croissance des exportations a commencé à ralentir (+7% en g.a. en août après +17% en moyenne sur les trois mois précédents). L’amélioration conjoncturelle en août a principalement résulté des politiques de soutien des autorités, avec des effets particulièrement visibles dans le secteur automobile (dont les ventes ont été encouragées par des mesures fiscales) et l’investissement public. La croissance de l’investissement intérieur s’est ainsi légèrement renforcée en août et s’est établie à +5,8% en g.a. sur les huit premiers mois de 2022 (en termes nominaux), tirée par l’investissement dans les infrastructures. La baisse de l’investissement immobilier s’est poursuivie et la croissance de l’investissement manufacturier a légèrement accéléré (+10%).
Cependant, le redressement de l’activité devrait s’interrompre à nouveau en septembre. D’abord, l’environnement externe continue de se dégrader, pesant sur la performance des exportations. Ensuite, la politique zéro Covid reste très strictement appliquée. Les confinements imposés à Chengdu et à Shenzhen la première quinzaine de septembre ont été relativement temporaires mais stricts, pénalisant les ventes au détail et l’activité dans les services. Enfin, la sévère crise dans le secteur immobilier et la construction se poursuit, aggravant la perte de confiance des ménages et des investisseurs.
Christine Peltier