L’activité s’est brutalement contractée en février, premier mois de confinement, pour redémarrer très progressivement au cours des mois de mars et avril. L’économie ne peut se remettre que lentement du choc subi au premier trimestre.
Le retour à la normale de l’activité se fait plus rapidement du côté de l’offre et dans l’industrie que du côté de la demande et dans les services. Ainsi, la production industrielle a rebondi de 3,9% en termes réels en glissement annuel (g.a.) en avril, après avoir reculé de 8,4% au T1 2020. Les ventes au détail ont quant à elles continué de baisser en avril en g.a. (-9,1% en termes réels) après avoir chuté de 21% au T1. En avril, la production industrielle, l’investissement des entreprises ou encore la consommation des ménages restaient en-deçà de leurs niveaux d’avant-crise : le choc subi au premier trimestre 2020 est sans précédent (le PIB réel a reculé de 6,8% en g.a.) et le retour à la normale prendra nécessairement plusieurs mois.
Les exportations de marchandises ont bénéficié d’un regain de dynamisme en avril (+3,5% en valeur en g.a. contre -13,3% au T1 2020), signal d’une reprise de l’activité et des échanges commerciaux après les fortes perturbations du premier trimestre. Ce rebond ne devrait cependant pas se renforcer au mois de mai étant donné la faiblesse de la demande mondiale. Le recul des indices PMI du secteur manufacturier au mois d’avril résulte d’ailleurs largement d’une baisse importante de la sous-composante « nouvelles commandes à l’exportation ». En outre, la dégradation du marché du travail, les pertes de revenus enregistrées par les entreprises et les ménages et les inquiétudes persistantes quant à l’évolution de la pandémie devraient continuer de peser sur la demande interne. Dans ce contexte, les autorités devraient lancer de nouvelles mesures de relance dans les prochaines semaines.