Edito

Zone euro et États-Unis : D’où vient l’inflation ?

06/06/2023
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D’après les dernières données publiées, en zone euro comme aux États-Unis, l’inflation est essentiellement portée par sa composante sous-jacente et donc, à première vue, par la demande. Des facteurs d’offre sont aussi à l’œuvre via la diffusion du choc sur les prix de l’énergie et des matières premières et l’inflation alimentaire. Ces effets de premier tour montrent des premiers signes de dissipation, ce qui devrait tirer plus nettement à la baisse l’inflation à l’horizon des prochains mois. La dynamique des salaires est à surveiller compte tenu de son caractère inflationniste qui serait modeste mais persistant, justifiant la réponse monétaire.

À quel point l'inflation actuelle est-elle (encore) due à une insuffisance de l'offre ? À quel point est-elle liée à un excès de demande ? La réponse n’est pas évidente, avec pour question sous-jacente celle de la nécessité du resserrement monétaire, de sa poursuite et du risque que les banquiers centraux aillent trop loin dans ce resserrement si l’inflation est davantage tirée par l’offre.

Que nous dit l'analyse simple de la décomposition de l'inflation selon ses principaux postes ? Dans la zone euro, l’inflation a pu être considérée, de prime abord, comme essentiellement due à l’offre au regard du rôle prépondérant joué par la composante « énergie » (cf. graphique 1). D’avril à juillet 2021, cette composante a, en effet, expliqué jusqu’à 60% de l’inflation totale. Sa contribution relative a ensuite baissé à mesure que les effets de premier tour de ce choc se diffusaient aux autres composantes de l’indice des prix à la consommation (IPC), que l’inflation alimentaire s’envolait (que l’on peut aussi assimiler à un choc d’offre) et que l’inflation sous-jacente remontait, signe, en apparence, du développement d’une inflation liée à la demande.