La croissance économique chinoise a légèrement accéléré au T1 2024. Elle s’est établie à +1,6% en rythme trimestriel (contre +1,2% au T4 2022) et à +5,3% en glissement annuel (contre +5,2% au trimestre précédent). Pour soutenir l’activité en 2024, les autorités ont opté pour un renforcement de la politique industrielle et le maintien d’une politique de la demande prudente. C’est d’ailleurs le secteur manufacturier exportateur qui a affiché la performance la plus solide au cours des derniers mois.
L’investissement manufacturier a continué de se redresser au T1 2024, les capacités de production ont continué d’augmenter, et la croissance de la production industrielle a légèrement accéléré (+6,1% en g.a. au T1 2024 contre +6% au T4 2023). Parallèlement, les surcapacités de production se sont accrues, et les taux d’utilisation des capacités de production ont diminué (de 75,3% en 2023 à 73,8% au T1 2024 en moyenne dans le secteur manufacturier).
Dans ce contexte, les entreprises du secteur manufacturier exportateur, très largement soutenues par les subventions et aides publiques, ont pu baisser leurs prix de vente, leur permettant d’augmenter leurs volumes d’exportation et de renforcer leurs parts de marché – en particulier dans les secteurs de technologie verte. Les exportations totales de marchandises ont ré-augmenté au T1 2024 (+1,5% en g.a. en dollars courants), aidées par des gains de part de marché et par une amélioration de la demande mondiale. Si les exportations en valeur ont marqué le pas en mars après deux mois de rebond, les volumes de ventes ont continué d’augmenter à un rythme soutenu.
En revanche, la demande intérieure et l’activité dans les services sont restées pénalisées par la crise du secteur immobilier, les incertitudes réglementaires, et le manque de confiance des consommateurs et des investisseurs privés. Au T1 2024, l’investissement dans l’immobilier, les ventes de logements, les chantiers de construction en cours et les mises en chantier ont tous continué de se contracter fortement. Les ventes au détail ont manqué de vigueur et la croissance dans les services a ralenti (+5,5% en g.a. au T1 2024, après +8,5% au T4 2023), ce qui ne peut s’expliquer que partiellement par les effets de base défavorables liés au rebond du T1 2023.
L’inflation des prix à la consommation a été nulle en moyenne au T1 2024 alors qu’elle était négative au T4 2023 (à -0,3% en g.a.). L’inflation sous-jacente est restée faible au T1 2024 (à 0,6%), mais toutefois en très légère hausse par rapport au trimestre précédent (+0,7%). La faiblesse de la demande intérieure et le déséquilibre entre offre et demande étant amenés à persister, l’inflation ne devrait pas accélérer à court terme.