Le PIB néerlandais s’est contracté de -0,7% t/t au 1er trimestre 2023, après une croissance révisée à la baisse de 0,2 point de pourcentage, à +0,4% t/t au 4e trimestre 2022. Les causes de la contraction observée au 1er trimestre sont multiples.
Du point de vue de la production, cette baisse provient en premier lieu du commerce (de gros et de détail). Le commerce extérieur s’est contracté (baisse de 1,8% t/t des exportations et de 1,3% t/t des importations au 1er trimestre), ce qui est à mettre en relation avec la récession en Allemagne (-0,5% t/t au T4 2022, puis -0,3% t/t au T1 2023). En parallèle, la dynamique de la consommation des ménages s’est interrompue (stabilisée au 1er trimestre, après 4 trimestres consécutifs de hausse), ce qui a pesé sur le commerce domestique dans un contexte de hausse de l’inflation hors énergie (9% a/a en moyenne au 1er trimestre, contre 8% a/a au 4e).
Le secteur minier, et notamment l’extraction de gaz, apporte la deuxième contribution négative à la croissance au 1er trimestre. Cela correspond principalement à la réduction de la production du gisement de Groningue, qui devrait fermer prochainement et dont l’activité n’a cessé de diminuer depuis 2015. Cette nouvelle baisse de la production fait suite à une stabilisation relative en 2022 due au déclenchement de la guerre en Ukraine et aux sanctions prises par l’UE à l’encontre du gaz russe.
Toutefois, la modification du mix énergétique néerlandais a également un impact favorable sur la croissance du PIB, avec une contribution positive du secteur de la construction, avec notamment la forte hausse des capacités installées dans le renouvelable, dont le solaire (22590 MW en 2023, contre 7226 en 2020 selon Entso-E).
Enfin, un dernier élément négatif souligne la détérioration de la conjoncture (néerlandaise et européenne) avec la perte de momentum tout au long de l’année 2022 de l’industrie manufacturière et des services aux entreprises, qui ont basculé dans le rouge au 1er trimestre 2023, contribuant alors négativement à la croissance.