L’économie italienne a démarré l’année 2022 sur un recul, le PIB réel se contractant de 0,2% t/t au T1. L’activité du pays est fortement affectée par la guerre en Ukraine ainsi que par les perturbations durables sur les échanges de biens mondiaux. Deux événements qui impactent davantage les économies avec un socle industriel important, comme l’Italie. L’inflation, qui a atteint 6,3% a/a en avril (en baisse par rapport au mois précédent à 6,8% a/a) pèse également très significativement sur le moral des ménages. Selon la Commission européenne, la confiance des consommateurs est remontée très légèrement en avril (la balance d’opinion a grimpé de 1,9 point, à -22), mais a atteint en mars un plus bas depuis janvier 2014.
La baisse de régime dans l’industrie est, par ailleurs, de plus en plus visible. La production industrielle, inchangée en mars, chute de 0,7% t/t au T1 2022. Le PMI pour le secteur baisse de façon continue depuis décembre 2021 – à 54,5 en avril, un niveau encore élevé cependant – et l’indice pour les nouvelles commandes à l’exportation se rapproche de la zone de contraction (50,1 en avril). Le PMI pour les services affiche une meilleure dynamique depuis le début de l’année (55,7 en avril, en hausse de 2,7 points depuis décembre 2021) grâce à la fin des restrictions sanitaires et à la reprise plus forte de l’activité touristique. L’indicateur PMI relatif à l’emploi dans les services a en effet atteint son plus haut niveau depuis juillet 2007. Comme dans d’autres pays européens, les services redeviennent le principal moteur de la croissance face au ralentissement du secteur industriel, confronté à d’importantes contraintes sur les capacités de production.
Malgré ces contraintes d’offre et le choc inflationniste, le redressement du marché du travail s’est poursuivi cette année. Le taux de chômage a atteint 8,3% en mars ; en excluant le niveau d’avril 2020, faussé par le début du confinement, le chômage est désormais à son plus bas niveau depuis juin 2011. L’emploi a progressé de 80 660 postes en mars et de 130 000 sur l’ensemble du premier trimestre 2022. Il accuse néanmoins toujours un déficit important par rapport au pic atteint en juin 2019 (un écart de près de de 190 000 postes). Le taux d’emploi reste bas, comparativement aux autres pays industrialisés, mais il a atteint son plus haut niveau depuis le début des statistiques actuelles (janvier 2004), à 59,9%.