La croissance économique chinoise avait commencé à ralentir en mars puis l’activité s’est contractée en avril (production industrielle?: -2,9% en glissement annuel, production de services : -6,1% en g.a.). Cette dégradation rapide résulte essentiellement des restrictions à la mobilité imposées dans diverses régions du pays en réponse à l’importante vague épidémique. Surtout, des confinements stricts ont été imposés dans des régions industrielles et portuaires majeures du pays (Shanghai en particulier), ralentissant l’activité des usines et perturbant le transport de marchandises et l’approvisionnement dans de nombreux secteurs. Dans leur ensemble, la situation épidémique et le niveau des restrictions à la mobilité en Chine montrent des signes d’amélioration au mois de mai. L’activité économique locale pourrait donc commencer à se redresser.
Cependant, les risques baissiers restent élevés. D’une part, le secteur manufacturier a commencé à ressentir les effets de la détérioration de l’environnement international provoquée par la guerre en Ukraine. Le commerce mondial a ralenti, contribuant à l’affaiblissement des exportations de marchandises de la Chine (leur croissance a chuté de +14,9% en g.a. au T1 2022 à +3,7% en avril). D’autre part, la consommation des ménages devrait se redresser avec difficultés en dépit de la levée des mesures de confinement. Certes, l’inflation des prix à la consommation (IPC) reste très modérée, mais elle augmente (+2,1% en g.a. en avril, contre 0,9% en janvier et février). Surtout, le marché du travail se dégrade rapidement. Le taux de chômage général (basé sur les enquêtes dans les zones urbaines) est passé de 5,1% fin 2021 à 6,1% en avril, et le taux de chômage chez les 16-24 ans a atteint un point haut historique de 18,2%.