Si elle reste élevée, l’inflation s’est nettement repliée depuis son pic en juillet, grâce aux mesures de blocage des prix de l’énergie qui seront, pour la plupart, maintenues en 2023. Le Premier ministre Pedro Sanchez a également dévoilé fin décembre une nouvelle enveloppe budgétaire de EUR 10 mds destinée à soutenir les ménages, qui comprend une suppression temporaire de la TVA (de 4% à 0%) sur une liste de produits de première nécessité.
Cela permettra de contenir l’inflation des produits alimentaires et de contrebalancer l’impact haussier sur les prix de la fin de la ristourne sur les carburants effective depuis le 1er janvier 2023. La confiance des ménages étant fortement corrélée à l’inflation, elle a rebondi au deuxième semestre 2022, mais se situe encore bien en dessous de ce qu’elle était avant la guerre en Ukraine.
Le marché du travail a résisté de belle manière aux multiples chocs de 2022. Selon l‘agence pour l’emploi espagnole (SEPE), l’emploi dans le pays a progressé de 3,9% sur l’ensemble de l’année 2022. La dynamique s’est très légèrement enrayée en décembre : les embauches ont chuté de 8 300, la première baisse depuis avril 2021. Les enquêtes PMI ne pointent cependant pas vers décrochage à venir des recrutements. L’indice PMI composite pour l’emploi a progressé au T4 et il est repassé au-dessus du seuil des 50.
Le net ralentissement de la croissance économique en Espagne au T3 2022 pourrait se prolonger cet hiver, donnant lieu à un repli potentiel de l’activité. La production industrielle est sur une pente descendante depuis cet automne, sous l‘effet des baisses d’activité dans le secteur énergétique. Le recul s’est drastiquement amplifié en novembre 2022 (-8,3% m/m), après une contraction déjà conséquente le mois précédent (-3,1% m/m). Néanmoins, l’activité manufacturière se maintient à un niveau stable, grâce une progression de la production de biens de consommation.
Guillaume Derrien