Les indicateurs du climat des affaires ont été marqués ces derniers mois par le poids du choc lié à l’énergie, ainsi que par les craintes que ce choc s’intensifie pendant l’hiver. Les difficultés liées au contexte international (avant la réouverture de la Chine) ont également pénalisé l’économie allemande.
Un décalage est apparu entre des données de confiance des ménages, qui ont été significativement affectées en 2022 par la hausse de l’inflation, et la consommation des ménages, qui a progressé sur les trois premiers trimestres. Toutefois, les données annuelles de consommation, publiées le 13 janvier dernier, suggèrent un repli au T4.
L’inflation a enregistré une décrue significative en décembre (8,6% a/a après 10% en novembre), grâce au blocage des prix de l’énergie par le gouvernement fédéral. Toutefois, l’inflation sous-jacente a continué d’augmenter atteignant 5,4% en décembre après 5,1% en novembre (indice harmonisé).
Les tensions sur le marché du travail se sont, en parallèle, maintenues dans un contexte de chômage faible (5,5%). Ces tensions ont pénalisé la production dans une proportion conséquente qui est allée croissante en 2022 (selon l’enquête de la Commission européenne), atteignant une entreprise sur trois dans l’industrie et trois entreprises sur dix dans les services fin 2022.
La croissance allemande ne devrait pas être aussi dégradée au 4e trimestre 2022 que ce que les différentes enquêtes ont, un temps, laissé prévoir. Ces dernières intégraient des incertitudes liées à l’ampleur du choc sur l’énergie pendant l’hiver, incertitudes en partie levées comme le montre la relative résilience de la production industrielle (élément que la réouverture de l’économie chinoise devrait venir renforcer). La croissance annuelle, publiée à 1,9%, est cohérente avec notre anticipation d’un repli de la croissance qui devrait être resté limité à -0,2% t/t au 4e trimestre.
Stéphane Colliac