La détérioration progressive du climat des affaires suggère un ralentissement de la croissance française, qui pourrait même avoir basculé en territoire négatif au 4e trimestre 2022, une contraction qui serait cohérente avec la baisse du solde d’opinion sur la production passée selon l’enquête de conjoncture dans l’industrie.
La confiance des ménages reste depuis près de six mois sur un étiage relativement bas. Elle ne s’est pas améliorée nonobstant un rebond significatif du pouvoir d’achat (+1% t/t au 3e trimestre, et une estimation de +1,1% t/t au 4e trimestre). Cela augure d’une remontée du taux d’épargne et donc d’une baisse de la consommation.
L’inflation fluctue depuis près de 6 mois autour de 6% en g.a. En décembre, elle s’est réduite à 5,9% a/a contre 6,2% en novembre (à la faveur de la baisse des prix de l’énergie). Ces derniers devraient augmenter à partir de janvier (fin de la ristourne sur le carburant, hausse du prix du gaz, puis de l’électricité) : selon nos prévisions, l’inflation atteindrait 6,5% en février.
La détérioration du climat des affaires ne s’est pas répercutée, à ce stade, sur le marché du travail, qui reste dominé par des difficultés de recrutement, soutenant l’emploi. Par ailleurs, les salaires marquent une accélération progressive, qui devrait encore se renforcer en 2023 (+5%, après +3,4% en moyenne annuelle en 2022 selon nos prévisions).
Concernant le 4e trimestre, notre prévision anticipe une croissance négative (-0,2% t/t), sous-tendue par la baisse de la consommation d’énergie (et la stagnation des autres postes), ainsi que celle de la production industrielle (après un bon 3e trimestre). Nous observons toutefois dans les derniers indicateurs (climat des affaires, exportations) des surprises plutôt positives en novembre (après des indicateurs très dégradés en octobre), éléments que reflète notre proxy de croissance (Nowcast) qui suggérerait un repli plus modéré (-0,1% t/t).
Stéphane Colliac