Malgré quelques ajustements sur ses programmes de prêts, la Banque du Japon (BoJ) a maintenu sa politique monétaire inchangée lors de la réunion du 18 janvier dernier. La pression sur les taux obligataires reste toutefois élevée, et l’inflation progresse toujours. À 4,0% a/a en décembre, la hausse de l’IPC était la plus forte depuis plus de quarante ans (décembre 1981), tandis que la mesure sous-jacente suivie par la BoJ (hors énergie uniquement) accélèrait plus fortement (4,1% a/a).
L’inflation continue de peser sur la confiance des consommateurs, alors qu’une grande partie des ménages japonais subiront de nouvelles hausses de tarifs de l’électricité en mars prochain, la plupart des fournisseurs ayant annoncé des relèvements de prix à compter de ce mois.
Le marché du travail résiste toutefois, soutenu par des ouvertures de postes plus importantes (898 947 en novembre, plus haut niveau depuis décembre 2019). Rapportées au nombre de nouveaux demandeurs d’emploi, les ouvertures de postes se situent à 2,42, un niveau proche du pic historique atteint en avril 2019 (2,49). Le taux de chômage est globalement stable depuis le printemps, et s’inscrit même en légère baisse en novembre, passant de 2,6% à 2,5%. L’emploi recule néanmoins de 230 000 en novembre, la plus forte baisse mensuelle en quatre ans, si on exclut la forte contraction d’avril 2020 liée à la crise sanitaire.
Les perspectives de croissance au Japon restent basses. Après une contraction du PIB réel de 0,2% t/t au T3 2022, nous prévoyons une progression de 0,7% t/t au T4. Le PIB se maintiendrait ainsi en dessous du niveau pré-Covid, ce qui correspondrait, après le Royaume-Uni, à la reprise postpandémique la moins importante des pays du G8. Les ventes au détail ont progressé de 0,4% durant les deux premiers mois du T4 2022, par rapport à la moyenne du T3, tandis que la production industrielle est en hausse de 1,9%.
Guillaume Derrien