En décembre 2022, le climat des affaires, selon les enquêtes de la Commission européenne comme les PMI de Standard Poor's Global, s’est, de manière surprenante, assez nettement amélioré, bravant le cumul des chocs. L’amélioration est visible dans tous les secteurs d’activité ainsi qu’au niveau des composantes avancées (relatives aux nouvelles commandes). Le niveau des enquêtes reste toutefois relativement déprimé.
En décembre, la confiance des ménages a poursuivi son redressement pour le troisième mois d’affilée. Partant d’un niveau très dégradé, cette amélioration n’en est pas moins encourageante, portée par des inquiétudes moindres vis-à-vis du chômage et de l’inflation.
Le net reflux de l’inflation en décembre (près d’1 point en moins, à 9,2% en g.a.), surprenant très favorablement les attentes, est la nouvelle la plus positive du tableau conjoncturel de ce mois-ci, même si elle doit être relativisée par l’absence de reflux de l’inflation sous-jacente. Celle-ci a même encore augmenté à 5,2% (+0,2 point), sous l’effet de l’accélération des prix des produits manufacturés et des services. La diminution des pressions inflationnistes se confirme toutefois et devrait finir par entraîner l’inflation sous-jacente à la baisse.
Face aux signes de résistance de l’économie et de l’inflation sous-jacente, la BCE se montre déterminée à poursuivre le resserrement de sa politique monétaire. Nous tablons désormais sur une prolongation des hausses de taux au-delà du T1, portant le point d’arrivée un peu plus haut (3,25% au lieu de 3% pour le taux de dépôt).
À la faveur des surprises favorables sur un certain nombre d’indicateurs du T4, y compris sur les données dures (production et consommation en novembre), les perspectives de croissance apparaissent nettement moins négatives que redouté. Les facteurs de soutien semblent plus forts (diminution des difficultés d’approvisionnement, mesures budgétaires) et les vents contraires moins forts (crise de l’énergie moins aiguë). D’après notre estimation nowcast, le PIB de la zone euro échapperait même à la contraction et la croissance serait nulle. Nous avons aussi rehaussé notre prévision mais elle reste légèrement négative (-0,1% t/t au lieu de -0,4%).
Hélène Baudchon