La croissance économique s’est confirmée au cours des deux premiers mois de 2022, mais devrait ralentir très prochainement en raison des tensions inflationnistes. L’indice de production industrielle, disponible jusqu’en février, établit un acquis de croissance de 1% en glissement trimestriel (g.t.), ce qui suggère un léger ralentissement de l’activité par rapport au T4 2021 (1,3% en glissement trimestriel).
Du côté des services, le climat des affaires continue de s’améliorer depuis le début du T3 2021, avec un PMI de 60,9 en mars 2022. Par ailleurs, les ventes au détail, qui se sont accrues de 7% en g.a. en février 2022, restent négatives (-2,1% en février) en dynamique sur trois mois glissants. Toutefois, l’ampleur de cette augmentation s’explique principalement par un effet de base. En effet, la mise en place d’un troisième confinement au cours du T1 2021 avait fortement contracté le volume des ventes au détail.
De même, si les exportations sont restées solides (+9,8% en g.a. en février), leur progression reste mécaniquement gonflée par un effet de base similaire. En revanche, la confiance des ménages s’est plus nettement dégradée pour atteindre un plus bas depuis 16 mois d’après l’indicateur GfK. Les Britanniques sont confrontés à une perte de pouvoir d’achat due à l’inflation (7% en mars), qui devrait être aggravée par la hausse des tarifs réglementés de l’énergie en avril.
Le marché du travail reste robuste avec la poursuite de la baisse du taux de chômage (3,8% en janvier 2022), en légère diminution (-0,1 point) par rapport à décembre 2021. Cette dynamique atténue le choc d’inflation sur le pouvoir d’achat et la consommation.
Le Comité de politique monétaire (MPC) poursuit sa lutte contre l’accélération des prix, alors que le conflit entre la Russie et l’Ukraine renforce les incertitudes. De fait, l’autorité monétaire a successivement relevé le taux directeur de 0,1% à 0,25% (décembre 2022) puis à 0,5% (février 2022) et enfin à 0,75% (mars 2022). La poursuite des tensions inflationnistes à court et moyen terme est de nature à justifier une poursuite du resserrement monétaire, dans une ampleur « modeste » selon la Banque d’Angleterre.