La hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de l’activité en zone euro n’entraînent toujours pas de retournement sur le front des créations d’emplois en Espagne, bien au contraire. Les embauches ont, en effet, bondi de 603 900 (+3,0% t/t, données non ajustées) au deuxième trimestre 2023, selon l’enquête trimestrielle de l’INE publiée ce jeudi 27 juillet ; c’est la plus forte hausse sur un trimestre depuis 1976, première année des statistiques actuelles. Le taux de chômage chute, pour sa part, de 13,3% à 11,6%, un plus bas depuis le troisième trimestre 2008. Cette baisse est d’autant plus solide que la population active a, dans le même temps, progressé de 238 700 (+1,0% t/t).
Derrière ces chiffres, on trouve un net rattrapage des créations d’emplois dans la restauration et l’hôtellerie (+270 900), soutenues par le démarrage de la saison touristique. De plus, et c’est certainement le fait le plus marquant, les secteurs des « services professionnels, scientifiques et techniques » (+103 600), de l’industrie (+51 660) et du transport/logistique (+41 400) enregistrent des gains conséquents. Cela atteste de la persistance de besoins de main d’œuvre importants dans les secteurs porteurs, malgré un contexte économique plus difficile.
Ces résultats corroborent l’évolution des données mensuelles, communiquées par l’agence pour l’emploi espagnol (SEPE), sur le nombre d’actifs inscrits au système de sécurité sociale, en très nette progression également depuis la réouverture de l’économie post-pandémie en 2021.
Dans ce contexte, les perspectives de croissance pour 2023 restent bien orientées et la récente révision à la hausse des prévisions de croissance du pays par le FMI, à 2,5% en 2023 (+1 point de pourcentage par rapport aux prévisions d’avril), en atteste. Les chiffres préliminaires du PIB pour le T2, publiés vendredi 28 juillet, offriront un nouvel élément d’évaluation. Nous plaçons la croissance espagnole à 0,4% t/t, contre une estimation pour la zone euro dans son ensemble de 0,2% t/t.
