Eco Brief

France : une hirondelle ne fait pas le printemps

28/03/2023

L’embellie du climat des affaires de l’Insee au mois de février ne s’est pas confirmée en mars, bien que, malgré son repli, il reste toujours supérieur à son niveau observé entre septembre 2022 et janvier 2023. Si l’enquête de mars souligne une désinflation à venir, ce recul reste relatif et n’est pas général. Dans le même temps, la demande des ménages continue de peser, avec la faiblesse confirmée du commerce de détail (hors commerce automobile) et la nouvelle détérioration du climat des affaires dans la construction.


L’indice de l’Insee du climat des affaires en France s’est replié en mars, à 103,1, contre 103,5 en février, principalement en raison de la dynamique observée dans les services (104,7 en mars, -1,5 point par rapport à février et retour au niveau du mois de janvier).
En parallèle, cette enquête de climat des affaires suggère une inflation qui devrait se réduire, avec une balance d’opinions pour les entreprises qui prévoient d’augmenter leurs prix dans les 3 prochains mois de 41 dans le bâtiment (54 en janvier 2023), 29 dans l’industrie manufacturière (33 en janvier), 14 dans les services (20 en janvier). A contrario, le commerce de détail (hors automobile) ne bénéficie pas de la même dynamique avec une balance de réponses à 52 (plus haut historique).
Cette désinflation anticipée reste donc encore relative et les secteurs qui dépendent le plus directement de la demande des ménages voient leurs indices de confiance se replier :
- Construction, avec un indice à 111 en mars (-3,5 points en 3 mois), singulièrement affecté par le sous-indice sur l’activité passée dans le logement neuf (balance de réponses à -9,5 en mars, négative pour le 10e mois consécutif), dans un contexte de repli des permis de construire (la surface totale de logements autorisés a atteint 2,5 millions de m2 en janvier et n’a été plus faible en janvier que deux fois en 20 ans, en 2015 et 2016).
- Commerce de détail (hors commerce automobile), où l’indice de climat des affaires (à 96 en mars) reste en-deçà de 100 pour le 13e mois consécutif
Cette atonie de la demande souligne que les nouvelles commandes restent affaiblies, ce qui, au-delà de la période où les entreprises pourront puiser dans leur carnet de commandes accumulé, finira par peser davantage sur l’activité des entreprises françaises.

LES ÉCONOMISTES EXPERTS AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE