L’estimation préliminaire de la croissance économique italienne au premier trimestre a surpris favorablement, avec un rebond du PIB réel de 0,5% t/t. Nous anticipons cependant une décélération de l’activité au T2, avant une contraction au troisième trimestre. À 0,9% en 2023, la croissance du PIB italien resterait toutefois au-dessus de celle de la zone euro dans son ensemble. Néanmoins, les inondations records dont a été victime le nord du pays auront vraisemblablement des répercussions économiques importantes, notamment sur le secteur de l’agriculture et du tourisme. Il est toutefois difficile de les évaluer à ce stade.
Bien qu’en légère baisse en avril, la confiance des consommateurs reste proche de sa moyenne de long terme. Le point positif réside dans les anticipations des ménages sur l’évolution du chômage à un an qui chutent encore significativement en avril, atteignant leur plus bas niveau depuis octobre 2018. Le taux de chômage diminue, en effet, de façon progressive depuis la fin du second confinement au printemps 2021, avec 7,8% en mars 2023. L’emploi (23 349 110) et le taux d’emploi (60,8%) ont, pour leur part, atteint des nouveaux records.
L’inflation en Italie reste parmi les plus élevées d’Europe. En cause : une envolée des coûts énergétiques pour les consommateurs toujours très importante (les prix du gaz et de l’électricité progressaient encore, respectivement, de 20,1% et de 19,5% en glissement annuel en avril). Cependant, l’inflation sous-jacente (hors énergie, alimentation, alcool et tabac) s’est établie à 5,3% en g.a. en avril, soit un niveau inférieur à la moyenne de la zone euro, qui se situait à 5,6%. La hausse des salaires en Italie s’accentue timidement sur fond de reflux progressif du taux de chômage. Le salaire horaire de base a ainsi progressé de 2,3% en g.a. en mars selon Istat, un niveau toutefois toujours très inférieur à l’inflation.
Guillaume Derrien, achevé de rédiger le 24/05/2023